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Hamtaro, le petit hamster, mascotte de la dernière manif à Bangkok

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Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 27 juillet 2020, mis à jour le 28 septembre 2023

Les manifestations se poursuivent en Thaïlande et prennent des formes inédites. Des centaines de jeunes thaïlandais ont défilé dimanche en reprenant les thèmes d’un dessin animé japonais populaire

Des hamsters affamés se gavant de l'argent des contribuables : des centaines de jeunes thaïlandais ont repris en cœur dimanche à Bangkok le générique d’un dessin animé japonais en y ajoutant des paroles critiquant le gouvernement, un nouveau style de manifestation au procédé quelque peu fantasque mais dont les objectifs n’en restent pas moins sérieux affirment les participants.

Dimanche à Bangkok, les manifestants ont emprunté à "Hamtaro", un dessin animé japonais mettant en scene un hamster très friand des graines de tournesol. Ils ont couru autour du Monument de la démocratie, pour symboliser le hamster qui avance bêtement dans sa roue, en entonnant la chanson du dessin animé parodiée en chant antigouvernemental.

"La nourriture la plus délicieuse est l'argent des contribuables", ont-ils chanté. "Dissoudre le parlement! Dissoudre le parlement! Dissoudre le parlement!"

"Les adultes pourraient penser qu’en faisant comme cela, [les dirigeants] ne peuvent pas nous prendre au sérieux. Mais c'est la manière de la nouvelle génération", a déclaré une manifestante de 20 ans qui a donné son nom de Fah. "Nous procédons différemment dans l'espoir de faire changer les choses."

A la faveur du port du masque qui rend difficile l'identification, la jeunesse thaïlandaise défie régulièrement depuis une dizaine de jours l'interdiction de rassemblement prise dans le cadre de la crise du Covid-19, organisant des manifestations quasi-quotidiennes. La première, organisée le 18 juillet par un groupe appelé Mouvement de la Jeunesse Libre, avait attiré plus de 2.000 militants. Il s’agit de l'une des plus grandes manifestations anti-gouvernementales depuis un coup d'État en 2014.

Les dirigeants du Mouvement de la Jeunesse Libre avaient annoncé qu'ils redescendraient dans la rue en masse deux semaines après leur première manifestation si leurs demandes n'étaient pas satisfaites, à savoir entre autres la dissolution du parlement, l’amendement de la Constitution rédigée par l'armée et la fin des poursuites incessantes contre des opposants au gouvernement.

L'impopularité de Prayuth Chan-O-Cha et son gouvernement s'est accrue ces derniers mois.

Alors que l’économie battait déjà de l’aile depuis le coup d’Etat, les élections de l'année dernière supposées sonner le retour à la démocratie, ont été marquées par deux dissolutions de partis d'opposition par la Cour constitutionnelle, l’une pendant la campagne électorale et l’autre en février dernier ayant permis à la coalition menée par le parti de Prayuth de renforcer sa domination du Parlement.

La dissolution le 21 février du parti Anakot Mai (de son nom anglais "Future Forward"), deuxième plus important parti d'opposition, avait déclenché des séries de manifestations étudiantes un peu partout en Thaïlande, avant que les autorités ne décrètent l’état d’urgence au nom de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 et interdisent les rassemblements.

L’Etat d’urgence est toujours en place malgré le bilan très rassurant de la Thaïlande qui n’a enregistré que 3.269 cas d’infections et 58 en six mois et aucune infection locale depuis sept semaines.

Certains dans l’opposition ont d’ailleurs critiqué le maintien du décret d’urgence, dénonçant une décision sans fondement destinée à conserver des pouvoirs extraordinaires pour contenir la grogne populaire plus que le Covid-19 qui a virtuellement disparu du territoire.

Le zèle du gouvernement Chan-O-Cha pour imposer des mesures dites d’urgence sanitaire au détriment de l’activité économique et sociale dans un pays exempt de la maladie contribue aussi beaucoup à irriter une partie de la population.

Et les choses se sont accélérées ces derniers jours lorsque plusieurs ministres liés à l’économie ont démissionné, ajoutant à l’incertitude quant à l’avenir du royaume et celui de milliers de PME et autres petits commerçants sur la sellette en raison des restrictions imposées au nom de la lutte contre le Covid-19.

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