Les eaux ne cessent de monter. Le bilan s’alourdit. Les secours manquent de moyens. Dans le sud de la Thaïlande, la situation est catastrophique. Et le pouvoir est dans la ligne de mire.
Près de 3 millions de personnes sont impactées par les terribles inondations qui touchent le sud de la Thaïlande. Des centaines de milliers de foyers sont dévastés. De nombreux vols en direction et au départ de Hat Yai sont annulés. L’aéroport n’est pas fermé mais de nombreux passagers y sont coincés. Les routes qui mènent à l’aéroport sont impraticables. La circulation des navettes est suspendue.
Bien plus dramatiquement, le bilan, mercredi 26 novembre en fin de journée, est de 34 décès, dans 7 provinces, par noyade, électrocution ou dans des glissements de terrain. Un bilan malheureusement voué à s’alourdir.
Témoignages et appels à l’aide sur les réseaux sociaux
Si le volume des pluies est annoncé à la baisse d’ici la fin de la semaine, le niveau des eaux continue de monter. Des habitants sinistrés crient à l’aide. Sur les réseaux sociaux, on peut lire des témoignages de touristes qui ont fui les lieux, alertant les sceptiques et les indifférents sur l’ampleur de la situation.
D’autres appellent ceux qui le peuvent à aider des personnes qu’ils connaissent et qui se sentent totalement démunies. De nombreux résidents attendent en vain les secours, qui demandent des renforts au gouvernement. Le Premier ministre s’est d’ailleurs rendu en personne dans le sud du pays pour constater lui-même l’étendue des dégâts et des besoins. L’armée et la marine ont déployé des ressources, du personnel et des canots pneumatiques.
Le niveau est monté de deux mètres dans la journée de mardi
La zone économique de Hat Yai, région la plus touchée, devrait, selon les spécialistes, demeurée inondée encore plusieurs semaines. Rien que dans la journée de mardi, le niveau est monté de deux mètres ! La violence des pluies a amené des millions de mètres cubes d’eaux de ruissellement. Ce sont elles qui mettront des jours, voire des semaines, à se retirer. Certaines personnes sont bloquées sur des toits.
D’autres s’échappent en marchant sur des câbles électriques situés en haut des poteaux.
À l’hôpital de Hat Yai, on pare au plus pressé. Un pont aérien, avec hélicoptères et avions, a été mis en place pour évacuer les 90 patients les plus fragiles. Des renforts médicaux ont été envoyés par le ministère de la Santé publique à Songkhla.
La lenteur de réaction pourrait se payer dans les urnes
Derrière le drame sanitaire, se joue désormais une course contre la montre politique pour Anutin Charnvirakul, à quelques semaines des élections. Les autorités sont rendues responsables d’une partie de la situation. Nombreux sont ceux qui leur reprochent leur lenteur à réagir et à agir, leur manque de préparation à gérer une telle catastrophe.
La confiance dans le gouvernement est fortement entamée. Certains reprochent l’imprécision des prévisions et donc les avertissements trop tardifs qui n’ont pas permis à de nombreux résidents d’éviter le piège que représente leurs propres maisons. D’autres, plus critiques encore, estiment qu’on est trop préoccupé, à Bangkok, par les échéances électorales à venir et qu’on ne regarde plus vraiment en continu ce qu’il se passe dans le pays. S’il n’arrive pas à redresser la barre, Anutin Charnvirakul pourrait payer cette crise dans les urnes, au prix fort.
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