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Covid-19: La Thaïlande déclare l’état d’urgence à compter du 26 mars

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courtoisie Maison du gouvernement de Thaïlande - Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha en téléconférence lors de la réunion hebdomadaire de cabinet avec ses ministres à Bangkok, le 24 mars 2020
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 25 mars 2020, mis à jour le 26 mars 2020

Le Premier ministre thaïlandais a déclaré mardi que l’état d’urgence entrerait en vigueur à partir de jeudi afin de mettre en place des mesures plus strictes pour contrôler l’épidémie de coronavirus. 

Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha a annoncé mardi que le cabinet avait décidé d'invoquer l’état d’urgence à partir de jeudi afin de contenir le coronavirus qui se propage dans le monde depuis janvier, et a infecté jusqu'ici plus de 375.000 personnes et fait 16.500 morts.

Le décret donnera au Premier ministre l’autorité absolue dans la mise en oeuvre des mesures visant à lutter contre la pandémie ainsi que des pouvoirs d’exécution exceptionnels. Il entrera en vigueur à partir de ce jeudi 26 mars et pour une durée d’un mois. 

Les détails des nouvelles mesures seront communiqués ultérieurement. 

"Ne retournez pas dans votre province, sinon vous serez passible de sanctions. Il y aura des check-points sur la route. Veuillez pratiquer la quarantaine à domicile (là où vous vous trouvez). Des infrastructure de quarantaine seront ouvertes localement et aussi par le gouvernement" a déclaré le Premier ministre. Plusieurs autres lieux seront fermés par la suite, a-t-il ajouté. "Si la situation ne s'améliore pas, il y aura un verrouillage total".

Ce mardi, les autorités ont annoncé trois décès et 106 nouveaux cas de coronavirus Covid-19, portant le bilan pour la Thaïlande à quatre décès et 827 personnes infectées par le Covid-19 depuis le début de l’épidémie. 

Les trois malades décédés étaient des patients qui avaient d'autres complications de santé. L’un d’eux était un homme de 70 ans atteint de tuberculose, le second un homme de 45 ans souffrant de diabète et le dernier un homme de 79 ans ayant des problèmes de santé, a détaillé un porte-parole du ministère de la Santé, Taweesin Wisanuyothin.

Depuis le début de l'épidémie, 57 malades se sont rétablis et sont rentrés chez eux, et 766 sont toujours hospitalisés.

Pour réduire les mouvements transfrontaliers, les autorités ont imposé aux étrangers désireux de venir en Thaïlande de produire un certificat médical avec un test négatif au Covid-19.

L'immigration thaïlandaise a également fermé les postes-frontières terrestres avec le Laos, la Birmanie, le Cambodge et la Malaisie, laissant seulement passer les camions transportant des marchandises.

Les principales villes et plusieurs provinces du royaume ont également décrété ces derniers jours la fermeture pendant deux à trois semaines selon les endroits de nombreux commerces et annulé les événements.

Répression des "fausses informations"

Parmi les pouvoirs conférés par le décret d'état d'urgence, figure celui de "censurer ou fermer les médias si cela est jugé nécessaire".

Le durcissement de l'attitude des autorités que traduit l'adoption de cette mesure a d’ailleurs été illustré par l’arrestation mardi d’un homme accusé d’avoir instigué la panique en affirmant sur les réseaux sociaux qu’il n’y avait pas de dépistage du coronavirus effectué à l’aéroport Suvarnabhumi.

"Le post a semé la panique au sein du public et a contribué à miner la confiance en l'aéroport de Suvarnabhumi", a déclaré le ministère des Affaires numériques.

Danai Ussama, un artiste de 42 ans, avait dit sur un post qu'il n'avait fait l’objet d’aucune vérification sanitaire et n'avait reçu aucune instruction de la part des autorités à son arrivée en provenance de Barcelone. Il a été inculpé en vertu de la loi sur les crimes informatiques, et encourt une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison.

L’association Thai Lawyers for Human Rights a fait savoir qu’Ussama a été libéré sous caution mardi et comparaîtra le 12 mai.

Human Rights Watch a accusé la Thaïlande et aussi le Cambodge voisin d’utiliser la pandémie pour accroitre la répression de la dissidence. Les deux pays ont rejeté les accusations, affirmant que ces mesures exceptionnelles sont nécessaires pour maintenir l'ordre et lutter contre la désinformation.

"Ce que ces ministres du gouvernement oublient, c'est à l'ère de COVID-19, ils ont besoin de la coopération de la population pour partager des informations et agir de manière responsable, et envoyer des gens en prison produira exactement l’effet contraire", a déploré le directeur adjoint du groupe pour l'Asie, Phil Robertson.

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