Après le sud du pays, le nord de la Thaïlande et Bangkok sont à leur tour touchés par des niveaux alarmants de pollution atmosphérique dans une période inhabituelle de l'année, en plein pic de la saison des pluies.
Alors que la situation dans le sud de la Thaïlande, récemment touchée par les fumées des feux de forêt d’Indonésie semble s’améliorer, Bangkok et Chiang Mai font à nouveau face à des épisodes de pollutions alarmants. Lundi, les deux villes se sont retrouvées respectivement à la première et 17ème position des villes les plus polluées dans le monde selon le classement Air Visual.
À Bangkok, le taux de particules fines de moins de 2,5 microns (PM2.5) a atteint 91,5 microgramme par mètre cube d'air (µg/m3), à Nakhon Ratchassima, à 260 km de la capitale, le maximum relevé était de 51 µg/m3, et à Chiang Mai, tout au nord du pays, de 46,9 µg/m3. Dans le sud, où les niveaux avaient dépassé la cote d’alerte il y a dix jours, la qualité de l’air est revenue au vert avec des niveaux entre 10 et 16 µg/m3.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le niveau d'exposition maximum quotidien aux particules fines PM2.5 ne doit pas dépasser les 25 microgrammes par mètre cube. Les autorités thaïlandaises fixent ce seuil à 50 microgrammes.
Bangkok
Depuis le 26 septembre, Bangkok connaît de nouveau des niveaux alarmants de concentration en PM2.5 avec des taux oscillants entre 40 et 78 µg/m3 et grimpant jusqu’à 91,5 µg/m3 ce lundi 30 septembre.
Le Département du contrôle de la pollution (PCD) attribue cette dégradation de la qualité de l’air sur l’ensemble du pays à de faibles précipitations et à une situation anticycloniques (hautes pressions) venues de Chine où la stabilité de l'air ne permet pas la dispersion des polluants. Ces périodes anticycloniques ont généralement lieu en période de changement de saison lorsque les courants du nord-est remplacent les courants du sud-ouest de la mousson saisonnière.
Chiang Mai
Alors que le nord du pays ne s’attendait pas à revivre des périodes intenses de pollutions avant le mois de janvier ou février avec la saison des brûlis combinée au temps sec, Chiang Mai connaît depuis le 16 septembre des niveaux considérés comme mauvais pour la santé en termes de présence de particules fines dans l’air.
Les raisons de cette hausse des particules fines dans l’air seraient dues, comme à Bangkok, à un changement de pression atmosphérique et à une baisse des températures.
Les provinces du sud
Le 19 septembre, le département du contrôle de la pollution (PCD) avait placé sept provinces du sud du pays,Trang, Songkhla, Satun, Pattani, Yala, Narathiwat et Phattalung, en état d’alerte alors que les niveaux de pollution PM2,5 atteignait jusqu’à 70 µg/m3. Une pollution due aux feux de forêt qui sévissent en Indonésie, en particulier sur les îles de Sumatra et Kalimantan.
Déclenchés depuis la fin du mois de juillet, ces feux, d’origines humaines pour défricher les terres afin de planter de nouvelles cultures, échappent au contrôle des autorités indonésiennes. En dehors de la Thaïlande, les brouillards polluants causés par ces incendies ont également affecté d’autres pays voisins, comme Singapour et la Malaisie.
Mais depuis le 26 septembre, selon l’agence météorologique indonésienne, le nombre de feux de forêt aurait diminué de 78% et s’attend à l’extinction complète des incendies avec l’arrivée de la saison des pluies qui démarre habituellement à partir du mois d’octobre dans la région rapporte le Bangkok Post.