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Covid-19: Les écoles francophones de Thaïlande adaptent leurs cours

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Pierre QUEFFELEC -
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 25 mars 2020

Depuis le mercredi 18 mars, toutes les écoles en Thaïlande ont dû fermer leurs portes en raison de l’épidémie de Covid-19. Loin de se considérer en vacances, celles-ci assurent des cours à distance.

L’ensemble des écoles et universités en Thaïlande sont fermées depuis le mercredi 18 mars suite à la propagation du Covid-19 dans le monde et en Thaïlande. Et la situation risque de perdurer plusieurs semaines encore selon l’évolution de l’épidémie dans le pays. 

Loin de se laisser abattre et d’abandonner les enfants à l’école buissonnière, les écoles francophones de Bangkok et Pattaya ont mis en place l’enseignement à distance. 

“Nous avions senti venir la fermeture des écoles et nous nous sommes réunis avec les écoles du réseau de l’Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) le vendredi 13 mars à l’ambassade de Bangkok pour discuter de ce que nous pourrions mettre en place et pour travailler en mutualisant nos ressources”, explique Yvan Schmitt, le proviseur du Lycée français international de Bangkok (LFIB). 

Une coordination qui se reflète dans les outils utilisés pour continuer à donner cours et assurer les échanges entre les étudiants et le corps enseignants. 

“Zoom est la meilleure plateforme pour les visioconférences avec un nombre important de personnes et nous utilisons également Classroom, Google et Book Creator”, commente David Micallef, directeur de l’École française Internationale de Pattaya (EFIP). Le LFIB utilise en plus Pronote, un programme permettant de partager et de créer les agendas des étudiants”. 

Les enseignants et les élèves doivent ainsi apprendre une nouvelle manière de travailler qui implique une dose de créativité et de flexibilité tout tenant compte des limites en matière d’outils digitaux, d’accompagnement des enfants et adolescents et des capacités d’apprentissage dans ce contexte de distanciation. 

“À distance, nous ne pouvons pas demander [aux élèves] de travailler autant que lors d’une journée de classe au sein de l’établissement scolaire", précise Yvan Schmitt. "Le programme des journées en primaire est de 3h ou 3h30 d’études par jours alors qu’en secondaire, c’est plutôt entre 4 et 5 heures par jour”. 

De nouveaux facteurs

Les ressources informatiques dont disposent les élèves à la maison sont également à prendre en compte. Et les programmes proposés par les enseignants alternent entre les moments “connectés” à travers des visioconférences, les tête-à-tête virtuels entre le professeur et l’élève, les apprentissages via des outils en lignes et les travaux ou étude dans les cahiers. “Nous devons tenir compte du fait que tous les élèves n’ont pas un ordinateur, qu’ils sont peut-être plusieurs sur un ordinateur et que sans doute les parents sont eux aussi en télétravail”, ajoute le proviseur du LFIB. 

Un autre paramètre à prendre en compte est l’âge des enfants. “Il est important que les parents jouent le jeu et soient présents surtout pour les plus jeunes. En primaire, les enfants ne sont pas aussi autonomes qu’en secondaire, il faut pouvoir suivre les enfants dans l’utilisation des outils numériques avec les défis que cela comporte : il faut que les parents soient disponibles, mais aussi que celui qui passe le plus de temps avec l’enfant parle le français”, commente David Micallef. 

C’est ainsi qu’en maternelle, les écoles comme Acacia proposent moins d’outils en ligne et préparent des “kits” pour les enfants. “Nous préparons chaque semaine des boîtes que nous livrons aux parents, celles-ci comprennent des coloriages, de la pâte à modeler, etc. Dans le futur, nous prévoyons de faire des capsules vidéo avec des activités sportives” explique Bérangère Cruz, directrice de l’école Acacia Bangkok. 

En ce qui concerne l’enseignement en maternelle, l’école bilingue Acacia à Bangkok marche sur les pas de son homologue du Vietnam qui est fermée depuis le mois de février également en raison de l’épidémie de Covid-19. “L’école Acacia à Hanoï est fermée depuis 8 semaines. Le fait d’avoir une situation similaire au Vietnam nous a permis d’avoir déjà une certaine expérience et des retours de parents” souligne Bérangère Cruz. 

Le fondateur d'Acacia, Christophe Galian ajoute que "dès la semaine prochaine nous allons instaurer un système d’enseignement et d’accompagnement des enfants à distance, basé sur l’utilisation de Class Dojo et d’un outil de vidéoconférence devenu très populaire depuis quelques jours : l’application Zoom". 
"Nous souhaitons dans la mesure du possible recréer pour les enfants des conditions de vie, de jeu et d’apprentissage se rapprochant le plus possible de ce qu’ils ont l’habitude de vivre à l’école", souligne-t-il.

De son côté La Petite Ecole propose des vidéos avec des activités sportives, des histoires racontées par l’enseignant comme la raconte sa directrice, Marie Nicou.
“C’est important que les enfants gardent un contact visuel avec l’enseignant", dit-elle. "Pour rester en contact avec les parents, nous utilisons Kidizz ainsi que Google Drive et webroom, qui permet de faire des visioconférences, que nous utilisons pour les plus grands, pour faire des ateliers avec 4 ou 5 enfants et l’enseignant”. 

L’idée pour le LFIB, Acacia et La Petite école est de bien faire attention à ne pas proposer uniquement des activités sur écran pour les enfants de maternelles. Cela d’une part parce que cela demande aux parents d’être présents, et d’autre part pour éviter que ces écrans ne deviennent une solution de facilité. 

Incertains sur la durée de la fermeture des écoles, les directeurs et directrices annoncent déjà que la façon de travailler pourrait évoluer dans le temps en fonction des retours d'expérience des élèves, des parents et des enseignants, mais aussi en continuant à observer ce qui se fait ailleurs. La question de la durée est l’inconnue de l’équation même si les différents établissements s’attendent à une prolongation et donc à une évolution dans la manière d’assurer la continuité pédagogique. 

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