Après deux rentrées scolaires bousculées en raison de la pandémie, la plupart des écoles francophones en Thaïlande s’attendent à une augmentation du nombre d’élèves, surtout celles hors de Bangkok et permettant les bourses
Avec la levée des mesures de restrictions pour lutter contre le Covid-19, la prochaine rentrée scolaire de septembre 2022 s’annonce sous de bons auspices pour les écoles francophones en Thaïlande.
D’une part, les établissements misent sur une rentrée sans contraintes sanitaires, sans masque, avec des cours en présentiel et une reprise des activités extrascolaires comme avant la pandémie de coronavirus. D’autre part, les écoles observent un retour des expatriés ainsi que de nouvelles arrivées avec des familles en provenance de France, mais aussi de Russie, des États-Unis, etc.
Il semblerait aussi que les difficultés financières accrues en ces temps de crise poussent davantage certaines familles, la tendance au télétravail aidant, vers la province -où le coût de la vie est moindre que dans la capitale- et d'une manière générale vers les écoles du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), qui permet la demande de bourses. En effet, on observe une augmentation de 35% du nombre de dossiers de bourses acceptés entre 2020 et 2021.
Situation contrastée à Bangkok
Pour la rentrée scolaire 2022-2023, le Lycée français international de Bangkok (LFIB) attend 940 élèves, un chiffre similaire à la rentrée de septembre 2021, mais en deçà de la période pré-pandémique. En 2019, le LFIB comptait en effet 1.015 étudiants de la maternelle à la terminale.
“Nos prévisions sont bonnes même si nous n’avons pas vraiment d’augmentation du nombre d’élèves. Je pense que tout comme dans d’autres pays où il y a des sociétés françaises implantées depuis un certain temps, le nombre d’expatriés a tendance à diminuer, c’est le cas en Thaïlande. De plus, avec des réglementations pour venir en Thaïlande qui ne cessent de changer, cela décourage les nouvelles installations”, commente Yvan Schmitt, proviseur au LFIB.
Les écoles bilingues Acacia situées dans le quartier de Yenakart (Sathorn) et Ekkamai (Sukkhumvit) prévoient une rentrée scolaire avec moins d’enfants également. Avant le Covid-19, Acacia comptait 165 élèves de la crèche à la maternelle dans ses deux établissements de Bangkok. Ils ne sont plus que 127 et à ce jour, seulement dix nouvelles inscriptions ont été enregistrées pour l’année 2022-2023.
Une diminution qui s’explique notamment du fait des difficultés financières que rencontrent certaines familles qui, par ces temps de crise, cherchent avant tout une école avec laquelle elles peuvent faire une demande de bourses scolaires auprès du consulat. Or, les écoles Acacia ne font pas pour l’heure partie du réseau de l'AEFE, même si des démarches sont en cours. Dès lors, certaines familles ont changé d’établissement depuis le début du Covid afin de pouvoir bénéficier d’une bourse.
À l’inverse, La Petite École, qui accueille les élèves de maternelle, estime qu’elle aura 90 enfants à la rentrée scolaire en septembre 2022 contre une cinquantaine en 2019, deux ans après son ouverture. En fonction des restrictions et des fermetures des écoles, la Petite École a connu des périodes avec moins d’élèves au cours des deux dernières années, l’enseignement à distance étant relativement peu adapté pour les jeunes enfants.
Enthousiaste par rapport à l’augmentation du nombre d’élèves, la Petite École va ouvrir deux nouvelles classes pour accueillir les enfants.
Les écoles en provinces en hausse
Ouverte depuis 2009, l’École Française Internationale de Pattaya (EFIP) a déménagé dans de nouveaux bâtiments en 2018. En 2019, l’établissement comptait 110 élèves alors qu’ils sont actuellement 137 cette année et que pour le mois de septembre 2022 il y a 150 inscriptions confirmées et les prévisions font état de 180 élèves!
“Nous avons de nouvelles familles francophones qui viennent de France ou d’Europe ou encore de Chine, nous avons aussi récupéré quelques familles qui vivaient ailleurs en Thaïlande ainsi que des non-francophones. 20% de nos élèves ne sont pas natifs en français, nous sommes moins chers que d’autres écoles internationales de Pattaya”, détaille David Micallef, directeur de l’École française Internationale de Pattaya (EFIP).
À Phuket, l’augmentation du nombre d’élèves est également importante. Fondée par Laurent et Nittaya Minguely, l’école française et internationale de Phuket BCIS devrait accueillir en septembre 2022 près de 650 étudiants de la maternelle à la terminale pour ses programmes français et anglais. Malgré le Covid-19, le nombre d’élèves n’a cessé d’augmenter avec 530 élèves inscrits pour l’année scolaire 2020-2021 contre 490 pour l’année scolaire 2019-2020.
“Je n’arrive pas vraiment à expliquer cette augmentation parce que les autres écoles internationales de Phuket ne connaissent pas de hausse”, rapporte Laurent Minguely, le directeur de BCIS, qui fait partie du réseau AEFE permettant l'obtention de bourses pour les Français. “Nous voyons des familles qui avaient dû quitter Phuket revenir, nous avons de nouveaux arrivants avec une prononciation plus forte du côté des Russes, nous avons aussi des familles vivant en Thaïlande qui choisissent notre établissement. Au départ, je pensais que c’était à cause du prix d’inscription, mais nous sommes dans les mêmes barèmes que les autres écoles internationales de Phuket. Notre double cursus, français et anglais, ainsi que notre pédagogie innovante et unique séduisent les étudiants et les parents”, ajoute-t-il.
Le double programme français et anglais semble également séduire les parents à Koh Samui. En septembre 2021, l’École Française Internationale de Koh Samui prenait ses quartiers sur un nouveau campus et changeait de nom pour devenir Windfield International School.
Pour sa première année, Windfield International School compte 320 élèves dont 140 suivent le programme français et 180 le programme anglais. Pour le mois de septembre 2022, Stéphane Salaün, le directeur, s’attend à une augmentation de 15%, soit entre 40 et 50 élèves supplémentaires. “J’ai tous les jours des demandes d’informations, surtout depuis le mois d’avril et l’annonce de la fin des tests PCR pour venir en Thaïlande. Nous sommes déjà en train d’agrandir l’école, actuellement nous avons une capacité de 400 étudiants. Nous anticipons pour l’avenir. À Koh Samui, nous sentons que ça bouge, il y a de nouvelles installations, des personnes qui s’apprêtent à reprendre ou à relancer une activité sur l’île”, se réjouit Stéphane Salaün.