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Retour sur le développement de l'École Française de Pattaya avec David Micallef

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Catherine VANESSE - Parti en 2009 de simples cours improvisés donnés dans une villa à une poignée d'enfants, David Micallef a développé un établissement homologué par la France et la Thaïlande
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 21 juin 2022, mis à jour le 27 août 2023

David Micallef a fait passer en quelques années l'école de Pattaya d’une classe organisée dans une villa pour une poignée d'enfants à un bel établissement qui accueillera 160 élèves à la rentrée 2022.

Professeur des écoles en France depuis 2004, David Micallef décide en 2009 de prendre une année de pause en Thaïlande. À l’époque, il est loin de s’imaginer devenir directeur d’une école internationale à Pattaya! Très vite, il rencontre la communauté française de Pattaya et plusieurs familles françaises dont les enfants suivent l’enseignement à distance via le CNED lui demandent de donner cours. 

D’une école improvisée dans une villa pour moins de 10 élèves à un établissement homologué par la France et la Thaïlande, il n’y a qu’un pas ou presque! Lepetitjournal.com a rencontré David Micallef pour revenir sur l’histoire de l’EFIP (École française internationale de Pattaya) dont le nombre d’élèves ne cesse de croître. 

Comment se retrouve-t-on à monter une école française à Pattaya ?

À l’époque, il y avait une petite école française où il y avait pas mal de frictions. Un groupe de famille avait quitté cette école et ils m’ont demandé si je pouvais donner des cours à leurs enfants inscrits au CNED. Je me suis dit pourquoi pas! Nous nous sommes installés dans une villa, j’avais 6-7 élèves pour commencer et d’autres se sont greffés par la suite. Très vite, il y a eu une vingtaine d’élèves et nous avons recruté un professeur supplémentaire parce qu’il y avait des enfants de la maternelle au collège. 

Pour cette première année scolaire en 2009-2010, j’étais ‘employé’ par ces familles, mais de nouveau, il y a eu des tensions entre les familles. Donc à la fin de l’année scolaire en juin 2010, j’ai dit : où je reprends les rênes ou j’arrête! Les parents ont accepté de me confier l’école et je suis devenu directeur pour l’année 2010-2011, j’ai mis en place un service d’administration et j’ai entamé les démarches pour obtenir les homologations françaises et thaïlandaises. 

David Micallef, directeur de l'ecole francophone de Pattaya
David Micallef, fondateur de l’EFIP (École française internationale de Pattaya), espère maintenant développer le secondaire - Photo Catherine VANESSE

Quand avez-vous obtenu ces homologations ?

En 2013, nous avons été homologués par la France et nous avons rejoint le réseau de l’AEFE pour les maternelles et les primaires. La même année, nous avons déménagé pour des locaux plus grands parce que nous avions désormais une soixantaine d’élèves. 

En 2015, j’ai acheté le terrain où l’école se trouve aujourd’hui, à Huay Yai dans le quartier de Ban Lamung à Pattaya et nous avons commencé les travaux. En Thaïlande, pour avoir une licence d’école internationale, il faut avoir un terrain de minimum 8.000 mètres carrés. Il nous a fallu trois années pour que le premier bâtiment soit construit. Cela s’est fait lentement, car je n’ai pas pu obtenir de financement donc nous avons tout autofinancé grâce aux frais de scolarité.

En septembre 2018, nous avons pu faire notre première rentrée scolaire dans les nouveaux bâtiments. La deuxième partie des bâtiments est sortie de terre à la fin de l’année 2020.

Nous avons obtenu la licence d’école internationale en deux étapes. En 2018, nous avons eu la licence pour les maternelles et primaires et en 2020, jusqu’au collège. 

Prévoyez-vous d’étendre l’homologation française jusqu’au lycée ?

Actuellement, les élèves du lycée sont inscrits au CNED, j’aimerais en effet obtenir l’homologation française, mais il y a pas mal de critères, notamment au niveau du nombre d’élèves et il y a également un coût. Aujourd’hui, nous avons seulement 2 élèves en Terminale, 7 étudiants en Première et 7 en Seconde, donc nous ne sommes pas encore en mesure de faire la demande. Par contre, je prévois d’essayer d’obtenir l’homologation pour le collège l’année prochaine. 

Combien avez-vous d’élèves aujourd’hui ?

Nous avons 145 élèves et il devrait y avoir 160 étudiants à la rentrée en septembre 2022. Nous avons aussi une équipe d’une quinzaine d’enseignants en secondaire et cinq professeurs des écoles.

Vue de l'Ecole francophone de Pattaya
Ouverte depuis 2009, l’École Française Internationale de Pattaya (EFIP) a déménagé dans de nouveaux bâtiments en 2018 et attend 160 élèves pour la rentrée 2022. Photo courtoisie EFIP

Comment expliquez-vous cette augmentation ?

Je n’ai pas vraiment de réponse, mais j’ai l’impression que l’expatriation, pas uniquement en Thaïlande, se développe de plus en plus. Nous avons de nouvelles familles qui viennent s’installer en Thaïlande, mais aussi des familles françaises qui quittent Bangkok pour Pattaya. Nous observons un nouveau phénomène, nous avons de plus en plus de familles non francophones. Beaucoup de nationalités n’ont pas de cursus dans leur langue, ils ont alors le choix entre les écoles thaïlandaises ou les écoles internationales, ces dernières sont entre trois et cinq fois plus chères que nous. 

Comment faites-vous pour avoir des tarifs attractifs ?

C’est un choix assez personnel de rester bon marché. Il y a beaucoup de familles que je connais depuis le début et je sais que si demain, nous venions à augmenter nos frais d’inscription, ces familles ne pourraient pas suivre. La population à Pattaya n’est pas la même qu’à Bangkok ou Phuket. Dans la communauté française, il y a beaucoup de retraités avec de petites pensions donc j’essaye de proposer un enseignement de qualité accessible à tout le monde. 

Avez-vous enregistré une hausse des départs au sein de la communauté française ?

Beaucoup d’enfants sont partis pendant le Covid-19, il y a eu un gros turn-over, plus que d’habitude. Les effectifs augmentent chaque année, mais derrière, il y a de nombreux départs et beaucoup d'arrivées. 

C'était déjà le cas avant, et c’est renforcé par le Covid-19, nous voyons beaucoup de familles qui arrivent de manière un peu utopique avec l’idée de s’installer en Thaïlande, de travailler, etc. Généralement, ces familles restent une année et repartent une fois les économies épuisées. Avec le Covid-19, nous avons vu certaines familles qui avaient réussi à vivoter pendant plusieurs années et qui ont dû rentrer à cause de la crise économique, certains nous ont laissé des ardoises de frais de scolarité non payés. 

Nous avons enregistré une hausse du nombre de boursiers. Auparavant, 25% de nos élèves bénéficiaient d’une bourse, ils sont désormais 45%, ce n’est pas négligeable!

Comment voyez-vous le futur de votre école ?

Mon objectif dès le départ était d’avoir assez d’élèves pour ouvrir une classe par niveau et d’avoir entre 150 et 200 élèves. Là, nous y sommes, je suis très satisfait. Après, je me rends compte qu’avoir des classes de moins de 10 élèves en secondaire, économiquement c’est un peu compliqué parce qu’il faut plus d’enseignants, donc j’aimerais développer le secondaire d’autant que l’école peut recevoir jusqu’à 250 élèves. 

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