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Ces entreprises françaises qui réussissent en Asean

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Écrit par Carol ISOUX
Publié le 3 décembre 2018, mis à jour le 8 novembre 2019

La communauté économique de l'Asean qui entre en vigueur l'année prochaine, créant un marché de 630 millions de consommateurs dans l'une des zones les plus dynamiques du globe, est une occasion à saisir pour les entreprises et les entrepreneurs français. Nombre de géants français comme L'Oreal, Michelin, ou encore Essilor, ont déjà établi des bases importantes en ASEAN. Et des enseignes locales prospères dirigées par des Français, telles que Dextra, Wine Connection, Bel Perfume ou encore Lamberet peuvent témoigner des opportunités qu'offre la région

Avec plusieurs milliers d'entrepreneurs français installés dans les pays de l'Asean - si on compte aussi les patrons de petits établissements, restaurants, bars, hôtels, qui ne sont généralement pas enregistrés auprès des chambres de commerce-, et bien plus qui y font occasionnellement des affaires, la France, même si elle apparaît un peu à la traîne dans les chiffres officiels par rapport à l'Allemagne ou au Royaume-Uni, est bien présente dans la zone. Au Cambodge, Vietnam et Laos, des liens historiques continuent à jouer.

Le rôle de nos géants nationaux

Nos champions nationaux en tête, bien sûr : Total, Accor, Sanofi, Saint-Gobain?Implantés sous forme de filiales depuis les années 1990, ils sont le fer de lance de la présence économique française en Asean. C'est en Indonésie que l'Oréal a décidé d'installer sa plus grande usine dans le monde. Bouygues construit un immense quartier résidentiel de Rangoun pour 74 millions d'euros.

Profitant de la conjonction entre une main d'?uvre qualifiée, une abondance de ressources naturelles et des coûts du travail encore relativement bas, c'est ici que certaines entreprises décident d'installer des centres de recherche : Michelin a ouvert à Hat Yai, dans le sud de la Thaïlande, un laboratoire et une usine qui fabrique un nouveau composite inédit de caoutchouc issu de la recherche de pointe.

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11e FORUM ASEAN - 17 et 18 novembre, Bangkok

Les 17 et 18 novembre aura lieu à Bangkok 11e Forum Asean, un rendez-vous économique de haut niveau doublé d'un espace d'affaires, organisé par les Conseillers du Commerce Extérieur.

L'événement réunira des personnalités du monde des affaires et des analystes pour évoquer autour de tables rondes différents sujets portant sur l'ASEAN et aussi ses relations avec la France (et plus largement les relations entre l'Asie et l'Europe).

Le forum sera animé par Nicolas Beytout, journaliste économique fondateur du journal l'Opinion, qui intervient régulièrement sur le plateau de l'émission C Dans l'air sur France 5. On retrouvera notamment Surin Pitsuwan, l'ancien secrétaire général de l'Asean, Louis Gallois, Président du Conseil de Surveillance du groupe PSA et auteur du rapport sur la compétitivité, le géopoliticien Jean-Christophe Victor, présentateur de l'émission "Le dessous des cartes" sur Arte ou encore François Loos, l'ancien ministre délégué au commerce extérieur et ancien ministre délégué à l'Industrie.

Le nouveau président du Comité national des CCEF, Alain Bentejac, sera également présent, accompagné de neuf des 10 ambassadeurs de France en poste dans l'ASEAN dont bien entendu Thierry Viteau, ambassadeur de France en Thaïlande.

Philippe Varin, représentant spécial du Ministre des Affaires étrangères et du Développement international, en charge des relations économiques avec l'ASEAN, fera un discours d'ouverture ainsi que Matthias Fekl, secrétaire d'état chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger qui s'exprimera via un message vidéo.

Pour en savoir plus, lire aussi notre article
11e FORUM ASEAN ? Des têtes d'affiches pour mobiliser l'équipe de France de l'export

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Les sponsors du Forum

Des PME dynamiques dans un marché commun en construction

Mais nos PME ne sont pas en reste. Des centaines d'entre elles franchissent chaque année les frontières de l'Asean, et exploitent désormais la zone comme un ensemble de plus en plus cohérent. "Aujourd'hui on ne paie presque plus aucune taxe à l'entrée des différents pays de l'Asean", explique Frédérick Besson, président exécutif de Bel Perfume, fabricant de parfum déjà présent en Thaïlande, en Indonésie et au Myanmar. "En ce qui concerne les produits manufacturés, le marché commun asiatique est déjà une réalité".

Un marché commun qui permet de faire fabriquer dans l'un des pays de la zone et d'exporter dans un autre sans payer de droits de douane à condition qu'au moins 40% de la valeur du produit soit d'origine locale.

La classe moyenne sud-est asiatique : des goûts en commun

Une aubaine pour certains entrepreneurs, d'autant qu'un marché cohérent est en train de se constituer. "Ce qui est particulièrement intéressant pour les entrepreneurs français, poursuit Frédérick Besson, c'est cette classe moyenne montante sud-est asiatique".  

Du point de vue de l'industrie cosmétique, il y a indiscutablement des points communs entre les "office girls" de Jakarta, de Bangkok, ou de Manille, en termes de mode de vie, de routine de beauté, de niveau de salaire, même s'il faut "savoir s'adapter localement".

Idem pour l'industrie agro-alimentaire, ou même si des clivages culturels et religieux existent (hallal/non-hallal, alcool ou pas), des goûts et des pratiques communes se dessinent.  

"Les opportunités pour les entrepreneurs français concernent tous les secteurs, toutes les tailles d'entreprises", estime Eric Durand, directeur de Lamberet Asia, compagnie qui fabrique des camions réfrigérés pour le transport alimentaire, présent dans 6 pays de l'Asean.

Bien sûr, il y a les domaines traditionnels d'excellence française, comme le luxe et la gastronomie, mais aussi d' "immenses possibilités dans les domaines agricoles, de l'élevage, la France a une véritable expertise à apporter". Sans hésiter à s'engager dans des secteurs encore balbutiants : "Il faut savoir parfois créer de l'offre, sans attendre la demande", conseille Frédérick Besson.

Des obstacles demeurent

Des grosses difficultés subsistent néanmoins avant de pouvoir considérer la zone comme un marché et une unité de production homogène, notamment au niveau de la jungle des homologations. Les mêmes produits sont considérés conformes et propres à la consommation dans certains pays, pas dans d'autres. Le transport routier reste un casse-tête, non pas tant pour des questions d'état des routes, plutôt bon, mais pour des raisons d'homologation des véhicules. "Aujourd'hui, pour faire Saïgon-Singapour, il faut changer 4 fois de véhicule !", déplore Eric Durand. Une homogénéisation des codes de la route et des standards industriels est donc attendue avec impatience par la communauté des entrepreneurs.

Carol ISOUX jeudi 13 novembre 2014

 

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