La Thaïlande était sous le choc jeudi alors qu'une vingtaine de petits cercueils contenant les corps des plus jeunes victimes de l'une des pires tueries d’enfants par un seul homme étaient emmenés
Des petits cercueils roses et blancs ornés de dorures contenant les corps de 22 enfants tués par un ex-policier dans une crèche du nord-est de la Thaïlande étaient chargés dans un camion jeudi soir dans un défilé macabre diffusé sur les chaines de télévision du pays.
Le vice-Premier ministre, Anutin Charnvirakul, s’est pris la tête entre les mains en voyant passer le camion, suivi d'ambulances transportant les corps d'autres victimes dans la petite municipalité de Na Klang, à quelques kilomètres du lieu du drame.
"Tous les Thaïlandais et tous les gens du monde entier qui sont au courant de cela (…) vont se sentir tellement déprimés et attristés", a-t-il déclaré.
Au moins 37 personnes ont été tuées jeudi par un ancien policier, qui, selon des témoins, a fait irruption dans la crèche du village et a commencé à tirer et à larder de coups de couteaux ceux qui se trouvaient à l'intérieur.
Panya Khamrapm, 34 ans, a tué au moins vingt-quatre enfants âgés de deux à cinq ans dont son propre fils. Selon la police, il avait été démis de ses fonctions quelques mois plus tôt pour consommation de drogue et venait d’assister à une audience au tribunal pour une accusation de trafic de stupéfiants quelques instants avant l'attaque. Parmi les victimes figurait également une femme enceinte de huit mois, morte avec le bébé qu'elle portait.
Selon le Bangkok Post, le forcené, après être rentré chez lui, aurait été cerné par la police. Il aurait alors tué sa femme et son garçon de trois ans avant de retourner l'arme contre lui.
"Personne ne veut que cela se produise. C'est une scène que personne ne veut voir. C'est atroce", a déclaré Piyalak Kingkaew, en charge de la première équipe de secours arrivée sur les lieux.
Vision d'horreur insoutenable
Son équipe a partagé avec Reuters des images de la scène du massacre, qui montraient de minuscules corps étendus sur des couvertures.
Le corps d'un garçon vêtu d'une chemise Manchester United a été vu sur un couvre-lit marqué de Winnie l'ourson dans une pièce dont les murs été décorés d'animaux de dessins animés.
"Nous sommes habitués à voir beaucoup de cadavres, nous savons ce que c’est, mais ce théâtre là est le plus déchirant de tous", a ajouté le secouriste.
"C'étaient de petits enfants qui étaient encore endormis."

Ce massacre figure parmi les actes meurtriers les plus graves perpétrés contre des enfants par un seul tueur. En Norvège en 2011, Anders Breivik avait tué 69 personnes, pour la plupart des adolescents, dans un camp d'été. Aux Etats-Unis, 20 enfants avaient perdu la vie dans l'école élémentaire Sandy Hook à Newtown en 2012, et 19 dans une école de Uvalde au Texas, en mai dernier.
À Beslan en Russie, 186 enfants avaient été tués en 2004 par des preneurs d'otages.
Le roi et la reine attendus à Udon Thani vendredi
Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha devait se rendre sur place vendredi. Dans une déclaration sur Facebook, il a qualifié le massacre de jeudi d'"incident choquant".
Il a ordonné vendredi aux institutions gouvernementales de mettre le drapeau national en berne pour marquer cette tragédie qui "endeuille toute la nation", a déclaré son porte-parole Anusha Burapchaisri.
Le roi Maha Vajiralongkorn et la reine Suthida devraient rendre visite vendredi aux familles des victimes à Udon Thani, selon une annonce locale.
Le gouvernement a déclaré qu'il fournirait une aide financière aux familles pour les aider à couvrir les frais funéraires et les soins médicaux.
Les ambassades de pusieurs pays dont la France ont publié sur leur site Internet des messages de condoléances aux familles de victimes.