Le chef de l'armée thaïlandaise a présenté des excuses publiques mardi, pour la virée meurtrière de 19 heures perpétrée par un militaire dans la ville de Nakhon Ratchasima faisant 29 morts et 29 blessés et choquant le pays tout entier.
Essuyant de temps à autres des yeux larmoyants, le chef de l'armée thaïlandaise, Apirat Kongsompong, a assuré lors d'une conférence de presse de 90 minutes que l'armée aiderait à indemniser toutes les victimes et leurs familles.
"En tant que chef de l'armée, je voudrais m'excuser et dire à quel point je suis désolé pour cet incident qui a été causé par un membre de l'armée", a-t-il déclaré.
"A la minute, la seconde, où l'agresseur a appuyé sur la détente et tué, à partir de cette minute, il est devenu un criminel et non plus un soldat", a-t-il ajouté.
Le militaire, le sergent-major Jakrapanth Thomma, a été abattu par les forces de sécurité dimanche après avoir pris d'assaut la veille le centre commercial Terminal 21 dans la ville de Nakhon Ratchasima, dans le nord-est du pays.
L’homme de 32 ans avait entamé sa tuerie samedi après-midi, tirant sur son commandant et la belle-mère de ce dernier pour une dispute autour d’une commission sur une transaction immobilière.
Il s'est ensuite rendu à sa base militaire où il a volé des armes et des munitions après avoir tué un garde. Pourchassé par la police il s'est arrêté dans un temple bouddhiste où il a tué plusieurs personnes, dont des policiers, avant de se rendre au centre commercial Terminal 21, où il a tiré au hasard sur des clients et tenu tête aux forces de l’ordre pendant plus de 12 heures.
Apirat Kongsompong a indiqué que l'armée enquêterait sur le commandant de 48 ans qui a été tué, le colonel Anantharot Krasae, et sur le contrat immobilier apparemment négocié par la belle-mère de ce dernier, Anong Mitchan, 63 ans.
Le chef de l’armée a d'ores et déjà indiqué que le commandant avait profité du sous-officier dans cette transaction et qu’une "promesse avait été rompue" pour des questions d'argent.
Il a assuré que les autorités trouveraient qui d'autre était impliqué dans le projet et a promis une nouvelle ligne de communication afin de permettre au personnel de l'armée de porter plainte directement auprès du chef de l'armée.
"L'armée et moi avons déjà donné des instructions à ce sujet", a-t-il dit, ajoutant que sa mission, avant de prendre sa retraite en octobre, était de rendre les choses plus équitables pour le personnel de l'armée.
"Je ne pense pas que les Thaïlandais souhaitent voir un tel incident se reproduire, alors ne blâmez pas l'armée et ne réprimandez pas les soldats", a déclaré Apirat Kongsompong .
"Si vous voulez blâmer quelqu'un, blâmez le général Apirat Kongsompong. J'accepte toutes les critiques et opinions. Vous pouvez me blâmer parce que je suis le chef de l'armée", a-t-il dit.