Alors que le premier tome d'Une nuit à Rome a remporté le prix du meilleur album de l'année au festival de la BD de Nîmes, le deuxième tome des aventures de Marie et Raphaël vient de sortir dans les librairies il y a moins d'un mois. Jim, l'auteur a accepté de répondre aux questions de la rédaction.
Jim, de son vrai nom Thierry Terrasson, est auteur de bandes dessinées et de courts-métrages. Si le dessin est une passion, Jim est plus qu'un dessinateur. C'est un conteur. L'un de ceux dont on aime entendre une histoire. Par ses mots, par ses personnages, par l'image, que ce soit la vidéo ou le dessin, il nous emmène dans son monde. Dans Une nuit à Rome, dont le deuxième tome est récemment sorti dans la collection 'grand angle' de Bamboo, Jim nous rappelle l'amour de jeunesse, les souvenirs et le temps qui passe.
Lepetitjournal.com de Rome : Bonjour Jim, pouvez-vous nous racontez votre parcours d'artiste ?
Jim : Bonjour ! J'ai commencé la B.D quand j'étais un petit garçon, j'ai commencé à dessiner très jeune. J'étais un enfant sans problèmes, qui dessinait beaucoup. Dès mon plus jeune âge, il a été clairement établi que le dessin ferait partie de ma vie. A 20 ans j'ai publié ma première B.D, et depuis mon parcours est une ligne droite. J'ai toujours eu des envies de réalisation. J'ai d'abord publié sous le pseudonyme de Téhy, puis sous celui de Jim.
Pourquoi avoir décidé de changer de pseudo, d'être passé de Téhy à Jim ?
Ce choix s'est fait pour plusieurs raisons. La première raison, c'est que les albums sous le nom de Téhy se situent dans un univers fantastique, un peu plus sérieux. Alors que sous le pseudo de Jim, c'était plus humoristique. Mais le premier passage de Téhy à Jim s'est fait principalement par besoin. En effet, je devais rendre un projet à mon éditeur sous le nom de Téhy. Mais en même temps, j'ai eu envie de faire un album léger, humoristique, et je savais qu'il pouvait se faire assez rapidement. J'ai donc changé de pseudo pour faire croire à l'éditeur que ce n'était pas moi !
Le deuxième tome d'Une nuit à Rome vient d'être publié. Pouvez-vous nous parler de ce projet ?
C'est l'histoire d'une promesse faite 20 ans plus tôt qui ressurgit. Marie et Raphaël sont nés le même jour. A 20 ans, ils se font la promesse de passer la nuit de leurs 40 ans ensemble, à Rome. Mais à 40 ans, Raphaël est en couple, et il a oublié cette promesse. Quelques jours avant son anniversaire, il reçoit une vielle VHS qui le lui rappelle. Et bien sûr, il ne peut s'empêcher de partir à Rome. Ce n'est pas tant le rendez-vous avec l'autre qui importe ici, que le rendez-vous avec soi-même, avec nos rêves d'avant.
Les scènes se déroulent devant la fontaine de Trevi, ou Piazza di Spagna. Rome, c'est une ville que vous connaissez bien ?
Je suis allé cinq fois à Rome, c'est une ville que je commence à connaitre, et je trouve que l'on s'y sent bien. Le premier tome d'Une nuit à Rome a été réalisé après mon premier voyage à Rome, un voyage que j'ai fait pour mon anniversaire. Depuis, j'y reviens régulièrement.
Qui est Marie, un fantasme, une connaissance, une idée ?
Marie est une combinaison de différents personnages. Ma femme pose pour mes photos, et je m'inspire d'elle. Ensuite, Marie a un petit côté à la Jane Birkin, mais pas que. Il y a tellement d'héroïnes existantes, c'est un vrai casse-tête d'en créer une autre.
Quand on fait de la B.D, il y a souvent celui qui écrit et celui qui dessine. Vous faites les deux ?
Oui. Mais je pense être plus conteur que dessinateur. Le dessin m'importe peu. J'aime le dessin fini, mais avant cela, le dessin c'est énormément de travail. J'ai un bon sens de l'image, du cadrage, mais je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui dessinent bien mieux que moi. Je préfère le scénario, le travail de l'image. Beaucoup de mes B.D sont en fait pensées comme des films. Je dessine en 16/9ème !
Quel est le processus de création, vous dessinez avant d'écrire ou l'inverse ; vous inventez une histoire que vous mettez ensuite en image ?
D'abord l'idée, puis l'écriture, et enfin le dessin. Mais rien n'est réellement fixé. J'aime l'ordre pour les autres, mais pas pour moi. J'aime découvrir, avancer à tâtons. Je ne m'oblige jamais à quelque chose. Et je prends beaucoup de photos, pour me rappeler d'un endroit, d'une attitude.
Vous semblez avoir un rapport très proche avec vos fans. Vous tenez vous-même votre compte sur les réseaux sociaux, ainsi que votre blog. C'est important pour vous d'être proche de votre public ?
Oui, parce que j'ai toujours rêvé de cela. Je veux être proche du public, et puis les témoignages sont souvent touchants. Je pense qu'internet joue un rôle dans ce rapprochement. Avant, pour voir et espérer discuter avec un auteur, il fallait se rendre en séance de dédicaces. Mais une personne derrière une barrière de livres n'est pas vraiment accessible.
Pensez-vous écrire autant pour les autres que pour votre plaisir personnel?
Bien sûr, j'écris pour me faire plaisir ! Mais il faut toujours faire plaisir à ses lecteurs, et honnêtement je pense qu'aujourd'hui je ne sais plus dissocier les deux. Ma première B.D, il n'y a pas grand monde qui la comprenait. Et moi j'ai besoin d'être compris. Je veux faire plaisir à mon public. Je me situe finalement dans une veine très populaire ! Souvent, j'ai un début d'histoire, je prends quelques personnes et je leur demande un avis de premiers lecteurs.
Quels sont vos prochains projets ?
En réalité, il y en a plusieurs. L'aventure d'Une nuit à Rome continue, puisque le script de l'adaptation s'est fait à quatre mains avec Jacques Malaterre. Sinon j'ai 3 autres scénarios en préparation et je travaille aussi sur un film avec Zoé Felix. J'ai aussi réalisé il y a quelques mois un court-métrage, Vous êtes très jolie mademoiselle.
Propos recueillis par Romain Designolle (Lepetitjournal.com de Rome) ? jeudi 28 novembre 2013
Une nuit à Rome, tome 2, Bamboo Editions, 108 pages.
Crédits photos : wikimedia Commons
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