

Florence Aubenas a donnéune conférence de presse hier àParis, revenant sur son enlèvement et ses cinq mois de détention en Irak. En plus d'une heure trente d'entretien, la journaliste de Libération a éclairci le mystère Julia, mais s'est montrée prudente au sujet des otages roumains
Florence Aubenas a retrouvéses confrères hier pour une conférence de presse donnée àParis. (Photo : AFP)
Le rendez-vous entre Florence Aubenas et ses confrères a étépris dès dimanche, lorsque, descendant de l'avion qui la ramenait d'Irak, elle lançait àla presse «àmardi ». Hier, la journaliste de Libération a donnéune conférence de presse très attendue àParis, entourée de Serge July et d'Antoine de Gaudemar, les directeur général et de la rédaction du quotidien.
Devant son auditoire, Florence Aubenas est revenue sur ses conditions de détention dans un récit qui a duréprès de quarante-cinq minutes. Elle a racontéson enlèvement dans les rues de Bagdad en compagnie de son guide Hussein Hanoun, avant de s'attarder sur les cinq mois d'enfermement.
Florence Aubenas aura passé157 jours dans une cave de « 4 m de long, 2 de large, 1,5 m de haut, avec un soupirail ». La journaliste, que ses ravisseurs rebaptisent Leïla, puis «numéro 6 », n'a le droit de sortir de sa cellule que deux fois par jours, pour «aller aux toilettes ».
Un séjour entrecoupéde baisses de moral et de moments d'espoir, «très long àvivre, mais très court àraconter ».
Après Julia, des questions sur les otages roumains
Puis, Florence Aubenas a expliquécomment Didier Julia s'est trouvémêléàson enlèvement. Ce sont ses ravisseurs qui, décidés àtoucher les autorités françaises, lui dictent un message oùapparaît le nom du députéUMP. D'après eux, l'échec de Julia dans la libération de Chesnot et Malbrunot devrait pousser ce dernier à«prendre sa revanche ». La reporter refusera une première fois de tourner la vidéo, avant d'y être forcée.
Si la polémique autour du députésemble s'être estompée, ce sont désormais les déclarations de Marie-Jeanne Ion et de Sorin Miscoci, deux des trois journalistes roumains également enlevés en Irak qui ont crééle trouble. Dimanche, apprenant la libération de Florence Aubenas, les deux reporters ont expriméleur joie pour celle qui a « partagéle même lieu de détention pendant près d'un mois et demi », àpartir du 1er avril. Mais, interrogée àce sujet, Florence Aubenas a démenti, hésitant longuement avant de répondre. Puis, elle a expliquéque «dans cette histoire-là, chacun a compris que la situation est délicate », ajoutant «moi, j'ai étédétenue avec Hussein, c'est ce que je peux dire ». Une réponse qui laisse àpenser que la journaliste joue la carte de la prudence, peut-être pour protéger d'autres otages toujours détenus en Irak, comme semble le supposer Serge July.
Julie SAMIT. (LPJ) 15 mai 2005
La France remercie la Roumanie
Malgréles propos de Florence Aubenas, les autorités françaises ont confirméque les journalistes roumains, libérés le 22 mai dernier, se trouvaient aux côtés de l'envoyéspécial de Libération. Dominique de Villepin a d'ailleurs «saluél'engagement de la communautéinternationale, tout particulièrement celui de la Roumanie »hier àl'Assemblée nationale. Bernard Barjolet, ambassadeur de France en Irak a déclaréque les autorités roumaines notamment avaient coopéréàla libération de la journaliste. L'identitédes preneurs d'otage serait connue de Bucarest. D'après les autorités roumaines, les enlèvements auraient étécommandités par un homme d'affaire syrien, qui aurait fait appel àdes réseaux spécialisés dans la détention d'otages. (LPJ ? 15 mai 2005)
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