

Un millier d'?uvres rendent compte du vaste ensemble de la nébuleuse dadaïste (photo AFP)
Dada est peut-être le mouvement artistique du XX°siècle qui échappe le plus aux réductions et aux catégories. C'est sans doute pourquoi il n'a pas fait l'objet d'exposition importante en France depuis 1966. Pourtant, les collections nationales figurent parmi les premières au monde en la matière. Le centre Georges Pompidou propose aujourd'hui une grande rétrospective de plus de 1.000 ?uvres qui entendent rendre compte du vaste ensemble de la nébuleuse dadaïste.
Car, pour nihilistes qu'ils aient été, ses artistes ont beaucoup produit et participéamplement àl'histoire de la création. La naissance de Dada est souvent associée àla violence de la première guerre mondiale. Son acte de baptême est signéen 1916 au Cabaret Voltaire oùse réunissent les artistes réfugiés àZürich. C'est au hasard des pages d'un dictionnaire que Tristan Tzara lui trouve son nom, un nom absurde et enfantin, vide comme une coquille dont le contenu reste àinventer.
Tout est possible
Dada s'inscrit dès lors dans une logique de table rase, de rupture radicale avec les valeurs établies. Mais cette énergie négatrice est aussi une force de construction. En des temps d'exaltation nationale, Dada est sans frontière et se développe dans différents foyers, autour de grandes figures.

À Zürich, Tzara compose des poèmes fous, entourédes sculptures de Jean Arp et Sophie Taeuber. À Paris et New York Francis Picabia et Man Ray sont aux côtés de Marcel Duchamp qui, en inventant le Ready made, ou en affublant le Joconde d'une moustache et des lettres L.H.O.O.Q, ébranlent durablement les catégories esthétiques.
Quant au collage, d'abord pratiquépar les cubistes, il explose et s'enrichit de mille finesses, mille discours, mille connotations avec, àBerlin Hanna Höch et Raoul Hausmann, Max Ernst àCologne ou Kurt Schwitters àHanovre.
Ce foisonnement éphémère a conduit àun éclatement des formes encore d'actualité, guidépar ce que Tzara définissait comme une "poussée de relativisme qui n'est pas un dogme, ni une école, mais une constellation d'individus et de facettes libres".
Jean Marc Jacob. (LPJ) 13 décembre 2005
Dada ? Centre Georges Pompidou ? jusqu'au 9 janvier 2006
Le 8 janvier, le Centre Pompidou propose une soirée exceptionnelle, Zapping Dada : des histoires (courtes), de l'Histoire, du drame, du cirque, des archives inédites, de la danse, du cinéma, des chansons, des photos, des objets, des poèmes, en français et dans toutes les langues, trente invités, du soir au coucher. Soirée diffusée en direct sur internet.
http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-dada/ENS-dada.htm
Comprendre le mouvement Dada
http://www.dadart.com/


































