Virginie Dufour, expatriée à Malaga et peintre, expose ses toiles

Se lancer dans l’art en étant expatriée

Virginie Dufour, ou « Ninette », surnom donné par ses parents lorsqu’elle était enfant, a atterri à Malaga en 2020 avec sa famille. « Je suis venue à Malaga grâce à mon mari qui a eu une opportunité professionnelle », explique-t-elle, le visage souriant. Le couple, accompagné de leurs deux filles, a vécu au Qatar, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie ou encore en Jordanie. Habituée à vivre à l’étranger, la peintre vante Malaga et « la liberté de l’Espagne » où « il y a moins de règles, les gens s’habillent comme ils veulent, font ce qu’ils veulent et personne ne juge », estime-t-elle.

Éprise de cette liberté, Virginie se remet à peindre lorsque la famille arrive à Malaga. «Enfant, j’ai vu ma mère peindre pour le loisir. En 2017, je me suis lancée, j’ai acheté une toile avec ma fille et je lui ai dis ‘viens, on va s’amuser’», raconte-t-elle, « puis j’ai arrêté quelques années ». Avec sa formation et son expérience d’infirmière en France, la mère de famille souhaite reprendre son métier à Malaga et dépose une demande à l’administration espagnole pour pouvoir exercer, en vain. Cela fait deux ans qu’elle attend une homologation, « alors qu’il manque 3 000 infirmières en Andalousie », souffle-t-elle.

Après deux ans d’errance, elle replonge dans ses pinceaux et ses toiles, et se remet à peindre jusqu’à monter son propre concept de tableaux et exposer dans une galerie d’art. « L’année dernière, je me suis dit qu’il faut oser. Je vais faire ce que j’ai envie de faire. », déclare-t-elle. Grâce au bouche-à-oreille, elle découvre la galerie d’art Arte Chinitas, le lien se noue rapidement et la peintre en herbe a l’opportunité d’exposer ses tableaux. « Et voilà, ça fait 9 mois que Ninette est née. », témoigne-t-elle, des étoiles pleins les yeux.

« Les couleurs, pour moi, c’est la vie »

Infirmière de métier, Virginie Dufour utilise l’art pour raconter son expérience avec la souffrance des gens. « Je me suis vite aperçue qu’avec mon métier d’infirmière, tu as le droit d’être sensible mais tu n’as pas le droit d’avoir des émotions. », explique-t-elle. La peinture lui a alors permis d’exprimer ses émotions et de s’évader. « Je vois des gens mourir ou souffrir, et je transforme ces émotions négatives en couleur. », développe la peintre, pour qui l’art est une manière d’ « évacuer et de célébrer la vie ».

L’artiste se remémore des odeurs ou encore des visuels qu’elle a rencontré et peint avec une « hypersensibilité », selon elle. Selon son humeur du jour, elle peint à l’instinct et laisse son pinceau se faire emporter par ses émotions et ses souvenirs. Elle utilise pour ça le « mixed media » (technique mixte), une pratique artistique qui consiste à employer plusieurs techniques, produits ou médiums pour faire une œuvre. Elle mélange par exemple de la peinture acrylique avec d’autres médiums et utilise la photographie pour ses tableaux.

Mes tableaux ne sont pas excessivement chers parce que j’ai envie que chacun, chaque personne qui aime ce que je fais, ait une toile unique

Cet art abstrait, comme elle le définit, a un unique objectif : «transmettre de la joie», affirme-t-elle.

Vous pouvez retrouver ses peintures dans la galerie d’art Arte Chinitas, située en plein centre historique de Malaga, ou sur son site internet «Ninette concept» .