La Macarena, c’est bien sûr dans nos souvenirs une musique que l’on aura certainement déjà entendue, si ce n’est une chorégraphie que l’on connaît sur le bout des doigts. Mais à Séville, le terme fait référence à un quartier, une basilique, un magnifique berceau de la culture andalouse.
Une musique intemporelle
Vous reconnaîtrez à coup sûr l’air de cette musique qui a traversé l’Espagne (et le monde) à la fin des années 90 : originellement enregistrée par le duo Los Del Rio en 1993, puis reprise par le groupe electropop Fangoria, et enfin intronisé par The Bayside Boys, dont le remix du titre a fait le tour du monde, et ne se laisse pas oublier si facilement. En effet, la plupart des paroles passent peut-être à la trappe pour les auditeurs dont l’espagnol est un peu rouillé, mais la chorégraphie, elle, n’à que faire des barrières linguistiques.
La Macarena Sévillane
Cependant, en Andalousie, l’histoire ne s’arrête pas là. En effet, à Séville, le nom qui est désormais associé dans nos souvenirs à des moments de danses un peu gauches dans les salles des fêtes de notre enfance, fait référence à bien plus. La Macarena andalouse se rapporte d’une part à une figure sainte : la Maria Santisima de la Esperanza Macarena, et au quartier dans lequel sa basilique est située. Figurant parmi les vierges les plus vénérées d’Andalousie, elle est également appelée ”Vierge de l’espoir” et est parée de cinq larmes de diamants, la statue la représentant en effet en train de pleurer.
Raison de plus pour aller jeter un oeil à la Basilique : cette fameuse statue de la vierge Marie a récemment été entièrement rénovée. Ayant repris ses quartiers dans le lieu saint au début du mois, la vierge aux larmes de diamant brille désormais d’un tout nouvel éclat.
Le processus de restauration a fait controverse, les modifications à la statue ayant été au centres de lourds débat ce mois de juillet. Pour rassurer les fidèles, la confrérie de la Macarena a fait le choix de publier avec le retour de la vierge dan la Basilique une lettre du restaurateur de l’image, Pedro Manzano. Ce dernier a alors exprimé l’honneur personnel et professionnel inoubliable qu’il considère avoir reçu avec la mission de restaurer cette image, et a souligné avoir compris directement l’ampleur du défi, ainsi que la responsabilité qui lui avait été confiée.
La sororité de la Macarena a d’ailleurs fait le choix de relater le processus de restauration via une série de vidéos ”Cronica de Une Restauracion”disponible sur la chaîne youtube Macarena Télévision.
Le barrio de la Macarena
Quant au quartier environnant, il est à visiter si vous comptez rester dans la capitale andalouse plus de 48h : outre la Basilique que nous évoquions plus haut, vous pourrez également y voir des vestiges historiques de l’influence musulmane en Andalousie. Qu’il s’agisse de détails de l’architecture des bâtiments du quarter, des portes encore debout aujourd’hui des anciens murs de la cité du califat Almohad, ou encore de la Torre de las Perdigones, bien des choses sont à voir dans le quartier. De plus, étant légèrement excentré, le quartier se situe parmi les plus authentiques de Séville.
Le quartier de la Macarena et la vierge du même nom jouissent d’une attention toute particulière durant la semaine sainte, où la statue avec sa couronne en or et ses larmes en diamant est en effet un des plus célèbres personnages des processions en Andalousie. Et depuis sa rénovation, la Vierge de l'Espérance est maintenant présentée dans toute sa splendeur artistique et esthétique, dans un état de conservation optimal qui permettra de continuer à profiter de sa présence éblouissante dans les processions à venir.
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