Málaga bat des records touristiques, dopant hôtellerie et emploi. Mais à quel prix ? Loyers en hausse, tensions avec les habitants…La ville peut-elle encore absorber cette croissance sans s’y perdre ?
Málaga, est-elle victime de son succès touristique ?
La question se pose. Tenez vous bien, j'espère que vous aimez les chiffres, parce que vous allez être servis. En 2024, Málaga a encore battu des records en matière de tourisme. 7,4 millions de visiteurs, soit une hausse de 13,7 % par rapport à l'année précédente. 18,5 millions de nuitées enregistrées, +9,7 %. Quant à l’aéroport, il a frôlé les 23 millions de passagers. La ville andalouse, dopée par son climat, son attractivité culturelle et son dynamisme économique, s'impose plus que jamais comme une destination phare en Espagne.
L'eldorado des hôteliers ?
Un boom qui profite surtout aux hôtels. Le revenu par chambre disponible (RevPAR) a grimpé de 10,61 %, atteignant une moyenne de 116,6 euros. Mieux encore, la rentabilité ne se limite plus à l'été : les mois d’août, octobre et septembre ont été les plus lucratifs, confirmant une saisonnalité élargie. Si le secteur souffrait parfois d’une activité en dents de scie, ce temps semble révolu. L’emploi suit cette dynamique : 50.092 personnes travaillaient dans le tourisme à Málaga au dernier trimestre 2024, soit une hausse de 5,96 %. Restaurants, transports touristiques et hôtellerie concentrent l’essentiel de ces nouveaux postes.
Le revers de la médaille d’une destination prisée
Les quartiers résidentiels, autrefois calmes, se transforment en gigantesques complexes touristiques. Les locations saisonnières grignotent tout sur leur passage, laissant derrière elles des familles expulsées et des loyers inaccessibles. Le président du conseil provincial, lucide, propose de bannir ces locations des quartiers résidentiels. Une mesure qui pourrait bien rebattre les cartes du modèle économique local, mais à quel prix ? Entre les résidents accablés par la hausse des loyers et les investisseurs qui n'ont jamais eu autant de revenus, sans parler du lobbying implacable des professionnels du tourisme, la question se pose : Málaga peut-elle vraiment continuer à ignorer les inégalités qu'elle génère ?
Loin d’être une solution miracle, l’interdiction des locations touristiques dans les zones résidentielles risque de bousculer un équilibre fragile, entre développement économique et crise sociale. Mais une chose est sûre, à Málaga, le débat est loin d’être clos.
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