L'opposition à la construction du barrage de Belo Monte s'intensifie. Après Sting et Sigourney Weaver, c'est au tour du milliardaire David de Rothschild de partir en croisade. Pendant ce temps, sur le terrain judiciaire, la bataille se poursuit

A la fin du mois d'octobre dernier, plusieurs centaines d'Indiens avaient occupé les lieux avant d'être contraints de lever le camp sur ordre de justice. Depuis des mois, les opposants au barrage multiplient les actions pour dénoncer des atteintes majeures à la biodiversité. Le barrage entraînerait également des déplacements massifs des populations autochtones.
Bataille judiciaire et licenciements

La bataille continue également sur le terrain judiciaire. De nombreux rebondissements ont déjà émaillé la construction du barrage de la discorde. Ce week-end, le journal Folha rapporte que la ville d'Altamira, particulièrement concernée par le projet, aurait réclamé l'arrêt des travaux. Adressant son message à la présidente Dilma Rousseff, au ministère public et à l'Institut brésilien de l'environnement, la municipalité affirme avoir déjà constaté des migrations importantes de population depuis le début des travaux.
La semaine dernière, une nouvelle décision de la justice fédérale a rejeté une demande du ministère public qui réclamait également la suspension totale du chantier. Fin septembre, une décision judiciaire a cependant ordonné la suspension des travaux qui touchent le cours du fleuve Xingu. L'entreprise en charge du projet, a, quant à elle, fait savoir qu'à l'heure actuelle, cette dernière décision n'affectait pas le rythme de la construction du barrage dans la mesure où les travaux sur le fleuve n'ont pas encore commencé.

Sur le terrain, les difficultés s'amoncellent pour le constructeur. La semaine dernière, les ouvriers étaient entrés en grève, dénonçant de mauvaises conditions de travail. Selon la presse brésilienne, cet arrêt de travail aurait conduit au licenciement d'une centaine d'employés.
L'énergie hydroélectrique produite à l'issue de la construction du barrage est censée dépasser les 11.000 mégawatts. Ce qui ferait de ce barrage le second du Brésil et le troisième au monde, derrière celui des Trois-Gorges, en Chine. A terme, il est censé produire environ 10 % de l'électricité brésilienne.
Anne-Louise SAUTREUIL (www.lepetitjournal.com – Brésil) lundi 21 novembre 2011








































