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AIRBUS - EADS met à mal la stratégie de Latécoère

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Latécoère ne reprendra pas les sites français d'Airbus. EADS réfléchit, de son côté, une filialisation de ses usines allemandes et françaises qui pourraient logées au sein d'une holding à Amsterdam 

La conjoncture économique défavorable et la parité euro/dollar ont eu raison des projets de reprise des sites Airbus de Méaulte et de Saint-Nazaire. La fin des discussions oblige désormais l'équipementier aéronautique à rebondir dans un environnement difficile pour l'ensemble des fournisseurs d'Airbus qui ont des coûts en euros mais facturent en dollars. "Nous regrettons cette décision d'autant que notre dossier financier était pratiquement bouclé pour notre augmentation de capital de 300 millions d'euros, mais cette opération s'est déroulée dans les pires conditions économiques", indique François Bertrand, président du directoire de Latécoère, interrogé par Les échos.fr. Outre la faiblesse du dollar qui pénalise l'ensemble des équipementiers travaillant en zone euro, le secteur aéronautique vit aussi sous la menace d'une récession économique qui aura un impact négatif sur le transport aérien et donc sur les commandes d'avions neufs. Pour Latécoère l'exercice 2008 s'annonce difficile, même si la société maintient ses prévisions de croissance. Latécoère ne disposerait plus de couverture de change pour se protéger du dollar au deuxième semestre de cette année, et selon Oddo Securities, la société s'était couverture au premier semestre à hauteur de 1,07 dollar pour un euro. Or, la monnaie américaine oscille actuellement entre1,50 dollar et 1,60 pour un euro. "Si on reste à ce niveau de dollar, Latécoère devra peut-être envisager un rapprochement avec un autre industriel du secteur ", estime-ton chez Oddo Securities.

Filialisation des sites
Quant à EADS, le groupe envisage désormais de filialiser ses trois sites allemands ainsi que Méaulte et Saint-Nazaire. Deux scénarios seraient à l'étude : la création d'une holding à Amsterdam comprenant deux entités pour les sites allemands et français, ou regrouper l'ensemble dans une structure unique toujours en Hollande où est enregistré le groupe EADS. L'objectif est de mettre en bourse à échéance de un ou deux ans ces entités ou encore de trouver un partenaire industriel et/ou financier minoritaire. Le choix à ce sujet pourrait intervenir au cours des quinze prochains jours.

La vente de six sites européens d'Airbus était prévue par le plan d'économies Power8 annoncé en 2007. Mais fin mars, EADS avait annoncé l'échec des tractations avec l'allemand MT Aerospace à propos de la reprise des usines de Varel, Nordenham et Augsbourg, en Allemagne. Ce qui, pour certains, signait aussi l'arrêt des discussions pour les sites français.
Bruno LANCESSEUR. De notre partenaire Les Echos.fr (www.lepetitjournal.com) jeudi 8 mai 2008

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