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E. Macron: un discours de conquête adressé aux Français de l'étranger

Emmanuel Macron à l'Assemblée des Français de l'étrangerEmmanuel Macron à l'Assemblée des Français de l'étranger
Emmanuel Macron à l'Assemblée des Français de l'étranger le 2 octobre 2017
Écrit par Marie-Pierre Parlange
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 juin 2019

Pour la première fois, un Président de la République s’est adressé directement à l’Assemblée des Français de l’étranger réunie à Paris. L’occasion pour Emmanuel Macron de rappeler l’importance à ses yeux de la communauté expatriée et d'annoncer, entre autres, le retour du vote électronique pour 2020.

 

Devant les élus de l’AFE, Emmanuel Macron a souhaité exposer son projet impliquant « chacun de nos concitoyens » où qu’il vive. Ce sont des « histoires particulières » qui font que les Français partent, « les uns ont des histoires amoureuses, les autres des histoires familiales, ce sont parfois des histoires de plusieurs générations, ce sont d’autres fois des histoires professionnelles. Mais vous représentez des femmes et des hommes qui portent un bout de France à travers le reste du monde. » a-t-il dit aux élus de terrain.


Devant cette assemblée, le président s’est voulu pédagogue. « Penser que l'on pourrait avoir une politique de rayonnement de la France sans réformer la France, cela n'est pas possible » a expliqué le chef de l’Etat qui estime que les «transformations » sur les plans économique, social et éducatif en France sont la condition de la «crédibilité » de la France à l'étranger.  

« Pour avoir une ambition européenne véritable, pour être audibles nous devons être un pays fort en Europe », a-t-il dit.

«Une politique de conquête éducative»

Les Français de l’étranger ne sauraient rester à l’écart des « transformations » souhaitées par le Président. Pour autant, Emmanuel Macron a souhaité rassurer l’Assemblée sur les crédits accordés à l’enseignement français à l’étranger. « Les crédits de l’AEFE seront préservés à partir de 2018, ce qui veut dire à mes yeux pour les deux années consécutives parce qu’il faut de la visibilité pour développer une stratégie ». Le chef de l’Etat suggère « le développement de solutions innovantes » comme le développement des MOOC en appui des méthodes pédagogiques. « C’est une politique de conquête éducative du modèle français et de promotion de la francophonie partout dans le monde que nous devons avoir. »

Modernisation du service public consulaire


Sur le plan administratif, le président « souhaite que la vie à l'étranger ne soit pas synonyme de complications administratives sans fin et c'est pourquoi la modernisation du service public consulaire sera engagée dès les prochaines semaines ». Il appelle de ses vœux des solutions « plus mobiles, plus rapides, plus innovantes ». Une mission parlementaire travaillera donc sur la simplification des démarches administratives à l'étranger, sur les questions de sécurité sociale et de fiscalité.


Vers un retour du vote électronique

Le président s’est engagé à rétablir le vote électronique pour les prochaines élections consulaires de 2020 puis les législatives de 2022. « Si nous ne sommes pas en capacité pour les prochaines élections de nous organiser pour avoir un système de vote étanche à toute attaque, ça ne s'appelle plus la France, notre pays ! » a-t-il déclaré sous les applaudissements de l’Assemblée. Conscient que la possibilité de voter par internet ne règlera pas le problème de faible participation des Français de l’étranger aux élections, il a regretté qu’il s’installe parfois « une distance avec le pays, une distance avec les grands débats du pays parce qu'à ce moment-là quelque chose de nous est perdu » et appelle donc les élus consulaires à faire vivre les débats partout dans le monde.

 

 Je ne veux plus qu’on parle de la France à l'étranger, simplement en expliquant pourquoi on l'a quittée ; je veux que les Françaises et les Français qui vivent à l'étranger expliquent pourquoi ils ont envie d'y revenir, pourquoi ils sont fiers de leur pays 

 

Un dispositif d’accompagnement du tissu associatif

« Nous devons nous protéger, sans rien céder sur notre présence, sur notre ouverture, sur nos activités culturelles et scolaires parce que c'est une bataille pour nos valeurs. » a expliqué le Président. La sécurité reste donc une priorité budgétaire.

Les expatriés représentent « un peu plus qu’eux-mêmes » à l’étranger a conclu le Président. « En même temps qu'ils ont leur quotidien à gérer, les Français de l’étranger ont une part de France à représenter. Et ils sont nos capteurs pour nous stimuler mais chacune et chacun un peu de nos ambassadeurs pour nous représenter. »

Rappelant que nos compatriotes font partout preuve d'un esprit d'entraide, de solidarité, d'initiative, il a reconnu que la réserve parlementaire était un élément important du financement des associations à l’étranger. Il a donc promis la mise en place d’un dispositif d’accompagnement du tissu associatif avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Marie Pierre Parlange
Publié le 3 octobre 2017, mis à jour le 18 juin 2019
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