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Post-Covid: bon moment pour acheter ou changer de voiture en Espagne

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Xan Griffin
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 25 mai 2020, mis à jour le 25 mai 2020

Avec la fin du confinement, le marché automobile essaie de freiner sa descente aux enfers. Les concessionnaires ouvrent leurs portes après une baisse de 96,5% des ventes le mois dernier. A l’affiche : des offres de toute sorte pour relancer les ventes et se défaire des stocks


Pendant la période de confinement, le marché des ventes de voitures en Espagne s'est écroulé de 96,5% en avril. Cependant, avant le Coronavirus, le secteur automobile traversait déjà une crise. "Entre les incertitudes des clients -explique Jean-Pierre Mesic, Directeur General de Renault Iberia- et un ralentissement de l’économie, le début d’année a été plus faible qu’en 2019, avec une baisse des ventes de 7,8% en février, de 69% en mars et de 96% en avril".

Face à ce flou sur les règlementations à venir, les conducteurs ne savaient en effet plus quelle voiture choisir, entre essence, diesel, hybride, microhybride, électrique ou gaz. Résultat des courses : les consommateurs préfèreraient se tourner vers le marché de l’occasion, d’autant que les modèles hybrides ou électriques sont plus chers et les aides de l’État continuent de briller par leur absence. 


Les plus grandes offres vont se concentrer sur le stock

Avec le confinement, les stocks de voitures se sont accumulés et la plupart des experts consultés s'accordent à signaler que les plus grandes offres vont se concentrer sur ce stock de véhicules. "Ce sera un bon moment pour changer de voiture -affirme Marta Blazquez, vice-présidente exécutive de Faconauto, la fédération patronale des associations de concessionnaires. Le marché automobile dans notre pays se caractérise par un grand effort de promotion. Cela ne devrait pas changer en ces premières semaines de réouverture des concessions. L'essentiel est de mobiliser les acheteurs qui pensaient changer de voiture avant la déclaration de l'état d'alerte". Ces efforts, en plus de se refléter dans le prix final, pourraient également prendre la forme d'autres mécanismes pour inciter les acheteurs potentiels, tels que de meilleures conditions de financement, des prolongations de la période de garantie ou l’offre de l'assurance auto.

Mais la crise du Coronavirus a aussi changé les habitudes des consommateurs. Il est bien sûr toujours possible de se rendre chez un concessionnaire en prenant rendez-vous. Cependant, les marques commencent à exploiter toutes les possibilités qu’offre Internet et qui ont été mises en évidence durant cette période. "Le Covid-19 –explique Jean-Pierre Mesic- a permis de favoriser la vente en ligne. Pas moins de 75% des personnes affirment avoir acheté pour la première fois sur Internet depuis le Coronavirus. Nous avons donc lancé une offre packagée, avec entretien, garantie, assurance, pneus, etc, 100% on line, y compris la partie financement, sur des locations longue durée pour les particuliers. Notre objectif est de livrer le client en 10 jours et même à son domicile". 


10% du PIB espagnol

Malgré les offres et les promotions faites, cela peut ne pas convenir à toutes les bourses. Une voiture d'occasion semble alors être une bonne alternative, d’autant que le marché de l’occasion se trouve dans les mêmes circonstances, avec une baisse des ventes en avril de 89,5%. "En 2008 -rappelle Marta Blazquez- la voiture d'occasion a été le refuge de nombreuses familles qui n'avaient  pas les moyens d'acheter une voiture neuve. Espérons que cette fois-ci, la reprise du marché des voitures neuves sera plus courte dans le temps. En tout état de cause, la voiture d'occasion, en particulier celle de moins de cinq ans, jouera un grand rôle dans la récupération, dans les années à venir".

Comme le signale Jean-Pierre Mesic, il se vend en Espagne plus de voitures d’occasion que de voitures neuves, avec pratiquement 1 voiture neuve achetée pour 2 d’occasion. Et 60% des occasions vendues en Espagne ont plus de 10 ans. Pas étonnant alors que le parc automobile espagnol soit l’un des plus vieux d’Europe. Il s’agit de voitures qui contaminent, d’où la nécessité d’un véritable Plan "Renove" d’aides à l’achat de voitures moins nuisibles pour l’environnement. "Les voitures en Espagne ont plus de 12 ans de moyenne d’âge -explique Jean-Pierre Mesic. Des aides à l’achat favoriseraient non seulement les énergies propres (full électrique et Plug in Hybride) mais aussi permettraient de nettoyer le parc automobile. En plus, le secteur représente 10% du PIB espagnol, 11% des emplois et 18% des exportations du pays. Il faut que le gouvernement soutienne cette importante filière industrielle et commerciale".

Depuis la pandémie, la peur de prendre les transports en commun pourrait également inciter et mobiliser un certain nombre d'acheteurs qui n'envisageaient peut-être pas d'acheter une voiture mais qui considèrent maintenant le véhicule privé comme un élément de sécurité. Alors que l’Espagne n’en est qu’à la phase 1 de la désescalade, l'utilisation de la voiture a déjà augmenté de 70 %, tandis que les transports en commun n'atteignent pas 30%. "Effectivement -signale Jean-Pierre Mesic- certaines études récentes mettent en avant que 45% des clients souhaitent réduire leur usage des transports publics. La demande pourrait monter en ce sens, mais un plan de nettoyage du parc ancien est nécessaire pour l’environnement et salutaire pour soutenir l’économie".

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