La semaine dernière l’association d’amitié hispano française organisait une conférence sur le thème de l’entrepreneuriat et des nouveaux modèles d’innovation. A cette occasion a été évoqué l’opportunité pour les femmes de s’imposer, et d’occuper un leadership difficile d’accès dans l’entreprise traditionnelle, mais en phase de constitution au sein d’un univers symbolisé par la startup.
La concrétisation d’une révolution industrielle, où les technologies disruptives telles que l’intelligence artificielle, la robotique ou la biotechnologie vont être à l’origine d’un des changements de société les plus profonds de ces dernières décennies, est à l’origine de la rencontre don test à l’origine Mujeres Avenir. Les quatre intervenantes réunies par l’association ont estimé que les femmes, avec leur créativité, leur sens de l’innovation et du travail collaboratif, devraient être prépondérantes dans cette révolution industrielle.
Pour Maria Luisa de Contes, présidente de Mujeres Avenir, qui en compagnie de Estefanía Narrillos, Vice-présidente e l’association, s’est chargée d’introduire les débats, “les chiffres démontrent que les femmes, avec leur style de gestion propre, sont moteur d’innovation entrepreneuriale”. Selon elle, la capacité d’intégration, le leadership participatif, mais aussi la promotion de la diversité, notamment de points de vue, sont autant d’éléments qui définissent un style féminin, tout comme l’aptitude à résoudre les conflits et les problèmes, ou de gérer plusieurs taches en même temps. Les débats, modérés par Anne Viard, économiste à la Sorbonne et associée de Mazars, ont permis d'approfondir la question.
Lors de son allocution, Montserrat Reyes, fondatrice de Andalucía Emprende, a déclaré : “Depuis 20 ans l’administration publique andalouse est en constant renouvellement et explore de nouvelles voies, ce qui nous met dans une situation privilégiée pour apporter des réponses à la société. Nous sommes devenus une puissante entreprise publique, au sein de laquelle 60% des responsables techniques sont des femmes". Pour la conférencière, qui a pointé du doigt l'arrivée de nouveaux acteurs -et nouvelles actrices- sur le marché du travail, "nous sommes actuellement face à une génération qui ne travaille pas pour l'argent, et dont le modèle est la collaboration". "Nous sommes convaincues que les startups peuvent être source de talent pour les grandes entreprises" a-t-elle poursuivi.
Concernant la brèche salariale, la fondatrice de Andalucia Emprende a souligné : "Dans le monde de l'entrepreneuriat, est apparu une brèche de l'investissement, avec des fonds d'investissement qui ne regardent pas seulement les chiffres, mais aussi les caractéristiques des dirigeants : les entreprises dirigées par des femmes reçoivent moins d'argent que celles dirigées par des hommes. L'existence d'un plafond de verre dans les startups est tout simplement inacceptable".
L'existence d'un plafond de verre dans les startups est tout simplement inacceptable
Pour Teresa Alarcos, fondatrice et presidente du Foro de Comunidad de Startups de Madrid "cette 4e révolution industrielle oblige les entreprises et les professionnels à se demander s'ils seront en mesure de survivre aux prochaines années et si les emplois seront remplacés par des robots : il est indispensable de se préparer à cette réalité. Les femmes, avec leur créativité, leur capacité d'innovation et de travail collaboratif, sont appelées à prendre le leadership de cette nouvelle ère".
Isabelle Edessa, Responsable Open Innovation & Relations Extérieures du Business Lab du Groupe PSA a évoqué la création continue de startups dans le secteur de la mobilité. "Elles sont génératrices de changement, et ce à une vitesse jamais vue jusque là, en Espagne aussi. Nous detectons et incorporons ces talents au niveau local, à l'instar de notre incubateur BFA de Vigo"
Almudena de la Mata, professeure de la business school IE, a estimé pour sa part que "ce saut disruptif que nous sommes en train de vivre nous permettre de flexibiliser notre façon de travailler en donnant plus de valeur à la créativité, dans un contexte où les nouvelles générations sont plus préoccupées par la qualité de vie et leur apport à la société. La femme doit dans ce nouvel environnement devenir protagoniste, à la croisée des grandes entreprises, des startups, des centres de formation et des institutions, et ainsi apporter des réponses à la société, en lien avec les bouleversements que la technologie apporte".