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Le FMI confirme les mauvaises prévisions du chômage en Espagne

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EJ Yao
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 3 novembre 2019, mis à jour le 3 novembre 2019

Le ralentissement économique se fait douloureusement ressentir sur le marché de l'emploi. À la fin des contrats temporaires liés à la période estivale, les statistiques de l'emploi en Espagne sont touchées par une vague de mauvais chiffres et les prévisions sont revues à la baisse pour les prochaines années.

 

Le Fond Monétaire International a revu à la baisse les prévisions de croissance économique de l'Espagne pour cette année. Dans son rapport Pespectives de l'économie mondiale publiés ce mois-ci, le FMI annonce un alarmant taux de chômage de 13,9% pour 2019 en Espagne, qui baisserait péniblement à 13,2% en 2020. Le FMI analyse, dans le cadre d'un ralentissement mondial de l'économie, que la croissance espagnole se gèle peu à peu pour passer de 2,6% en 2018 à 2,2% en 2019 et à 1,8% en 2020. 


Le pire 3e trimestre pour l'emploi depuis 2012

La sonnette d'alarme a retenti après la période estivale, lorsque les chiffres de l'emploi, souvent boostés grâce aux contrats saisonniers, chutent en flèche après l'été. Cette année, les données sont particulièrement basses : seulement 69.400 postes de travail ont été créés durant la saison touristique. À titre de comparaison, 184.000 postes avaient été conçus pour la saison 2018, ce qui représente près de deux tiers des postes en moins cette année. Selon les chiffres qui viennent d'être publiés par l'Institut National de Statistiques, le chômage espagnol s'est réduit de 16.200 personnes entre les mois de juillet et septembre 2019. Il s'agit du pire été des sept dernières années en termes d'emplois. À fin septembre, l'Espagne comptabilise 3.079.711 chômeurs. 


Un contexte d'instabilité

Le ralentissement économique est notamment le résultat d'un recul généralisé du PIB des puissances européennes et d'une certaine instabilité de l'économie mondiale. Une situation qui a poussé le gouvernement espagnol à revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2019 en annonçant une croissance de 2,1% cette année. La ministre espagnole de l'Économie précisait à la radio nationale que le gouvernement de Pedro Sanchez ne prévoit pas de récession à court terme, désignant des facteurs externes comme le Brexit et les tensions commerciales comme principaux responsables de la stagnation. Mais l'instabilité politique propre à l'État espagnol a bien sûr sa part de responsabilité dans le gel du développement économique. En effet, le blocage politique vécu en Espagne, qui oblige la convocation de nouvelles élections générales (les quatrièmes en quatre ans) est un réel frein aux investissements et à la croissance. Le gouvernement espagnol estime que le taux de chômage national devrait atteindre 13,2% cette année et se réduire 12,8% en 2020. 


Le chômage ne baissera pas en-dessous de 12%

Les chiffres récemment publiés par les organismes nationaux et internationaux ont provoqué une révision à la baisse des prévisions liées au chômage pour de nombreuses institutions. Après les mauvaises estimations publiées par le FMI avec un taux de chômage de 13,9%, la Banque d'Espagne a annoncé une baisse de la création d'emploi de 1,8% pour cette année, ainsi qu'une baisse de 1,3% pour 2020 et de 1,5% pour 2021. L'institution espère cependant atteindre un taux de chômage estimé à 12,8% à fin 2021. De son côté, la Fundación de Cajas de Ahorros (Funcas) s'est alignée à cette baisse des prévisions en annonçant que le taux de chômage espagnol devrait passer de 14,1% aujourd'hui à 12,2% à fin 2021.