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V. D’Albundo, Saveurs de France: il faut sans cesse s’accrocher et se réinventer

Quand l’amour vous fait tout quitter, déménager dans un nouveau pays, une nouvelle ville et que vous ne parlez pas la langue locale, il faut sans cesse s’accrocher, s’adapter et se réinventer. C’est l’histoire de Valérie, une toulousaine expatriée à Madrid qui a monté au fur et à mesure des années son entreprise de produits de terroir français : Saveurs de France. Nous l’avons rencontrée pour en savoir un peu plus sur son expérience.

Valerie d'albundo à son stand de saveurs de franceValerie d'albundo à son stand de saveurs de france
Écrit par Capucine Rolland
Publié le 12 septembre 2023, mis à jour le 16 octobre 2023

Lepetitjournal.com: Vous ne parliez pas espagnol lorsque vous êtes arrivée en Espagne. Comment avez-vous fait pour surpasser la barrière de la langue ?

Valérie D'Albundo: Heureusement que ma fille était au lycée français. J’ai connu des mamans françaises et j’ai pu au moins communiquer comme ça au début. Puis il a fallu que je trouve un travail et c’était compliqué sans la langue. Une maman franco-espagnole m’a fait confiance et j’ai commencé à garder sa petite fille. J’ai aussi fait du transport d’enfants jusqu’à l’école.

J’incite les gens qui veulent s’installer à le faire parce que c’est bien d’être à son compte et d’avoir une liberté d’action

Et la cuisine dans tout ça?

Entre-temps, je me suis aussi mise dans un groupe de cuisine des mamans françaises de l’école. On a commencé à faire de la cuisine les unes chez les autres. Puis, avant Noël, je me suis amusée à leur faire un foie gras. Elles l’ont trouvé tellement bon qu’elles m’ont demandé de leur en faire pour Noël. Je me suis dit ‘Pourquoi pas’, Et j'en ai fait un, puis deux, huit, dix… Après, le mot s’est passé rapidement dans l’école que je cuisinais super bien. Mon compagnon Miguel m'a alors dit: ‘Puisque tu cherches quelque chose à faire, pourquoi tu n’en ferais pas ton métier ? Ça te plait, en plus'. Et c'est comme ça que j'ai commencé.

 

le foie gras
Le foie-gras de Valérie d'Albundo plebiscité par ses amis et futurs clients /Saveurs de France

 

Je trouve que l’intégration en Espagne est très sympathique. Les gens ici sont très accueillants et c’est un bonheur d’être là.

Comment avez-vous monté votre concept ?

J’ai commencé à faire des afterworks, des évènements, bref, à me montrer un petit peu. C’était en 2011, donc quatre ans après mon arrivée à Madrid. Je me suis lancée dans la cuisine et j’ai alors arrêté le reste. Au départ je faisais beaucoup de sponsoring et donc je travaillais gratuitement pour essayer de me faire connaître. Puis, de bouche à oreille, les gens ont commencé à me connaître. Ça marche bien le bouche à oreille! Ensuite, j’ai commencé à importer des produits gastronomiques de France en faisant de la vente et des évènements, de la conserverie, des cassoulets etc… Maintenant je commence à être connue donc ça fonctionne assez bien. J’ai une clientèle fidèle, je suis contente. J’ai quand même 80% de ma clientèle qui est française.

 

Différents type de brochettes pour les cocktails
Différents type de brochettes pour les cocktails /Saveurs de France

 

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Les gens veulent que je travaille gratuitement, et donc c’est un peu le problème de commencer à me faire payer, parce que tout le monde veut du sponsoring. Sauf que moi, je suis une toute petite entreprise, je ne suis pas la mairie! Déjà que je démarre en entreprise et en plus il faut que je fasse des cadeaux... Ça a été quand même un problème parce que le "après" ne peut pas être gratuit. J'ai dû me battre pour vendre mes produits au juste prix. J’ai galéré trois ans, trois longues années de combats. Je ne pouvais pas vivre avec le sponsoring. Maintenant, dans l’ensemble je n’ai pas de grosses difficultés, les gens sont avenants, sympas. Je n’ai pas de soucis de ce côté-là et il y a une certaine fidélité. Quand ils commencent à être clients et je les retrouve, c’est satisfaisant.

 

tarte tatin

 

Un mot final ?

Je trouve que l’intégration en Espagne est quand même plutôt très sympathique. Les gens ici sont très accueillants et c’est un bonheur d’être là. Ce n’est pas pour ça que je n’aime pas la France, j’aime mon pays, mais c’est vrai que je trouve un accueil, une attention, des gens charmants. Après, au niveau de l’entreprise, ce n’est pas facile tout le temps, il y a des hauts et des bas. Je travaille avec les saisons. J’incite les gens qui veulent s’installer à le faire parce que c’est bien d’être à son compte et d’avoir une liberté d’action sur les produits, les évènements qu’on veut faire, qu’on ne veut pas faire, c’est pour ça que c’est intéressant. 

 

Saveurs de France

Boutique en ligne basée à Madrid qui fonctionne par le biais de commandes sur le site web. Les envois sont possibles dans toute l’Espagne. Possibilité de régler en ligne. Le stock est mis en ligne sur la page mais le client peut aussi demander directement des produits qui n’y sont pas.

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