Autrefois apparenté à la science-fiction, ce qui a commencé comme une expérience menée dans les laboratoires secrets de Google, le projet de véhicule autonome, désormais connu sous le nom de Waymo, est devenu une entreprise commerciale de premier plan, qui étend rapidement ses services de taxis sans conducteur dans les grandes villes américaines et laisse entrevoir un futur paysage urbain transformé par l'intelligence artificielle.


À Los Angeles, à San Francisco, à Phoenix, elles sont partout : des Jaguar I-Pace blanches surmontées d’une petite tourelle et entourées de toutes sortes d’accessoires qui moulinent en permanence. Elles ont toutes la même particularité : elles n’ont pas de conducteur, et le volant tourne de lui-même comme par magie. Ce sont les Waymo, voitures autonomes où l’ordinateur remplace le chauffeur.
L'aventure Waymo a commencé en 2009 sous le nom de Google Self-Driving Car Project, une idée radicale visant à améliorer la sécurité routière en supprimant complètement l'élément humain. En 2016, le projet a été séparé de la société mère de Google, Alphabet Inc., et rebaptisé Waymo, dérivé de « a new way forward in mobility » (une nouvelle voie pour la mobilité). La société est dirigée par les co-PDG Dmitri Dolgov et Tekedra Mawakana et a obtenu des milliards de dollars de financement auprès d'investisseurs tels que Silver Lake, Andreessen Horowitz et T. Rowe Price.

Waymo se concentre sur le développement du « Waymo Driver », un système universel composé de radars de style Lidar (utilisant des rayons lasers), de caméras et d'une puissance de calcul conçue pour faire fonctionner divers véhicules avec un niveau d'autonomie 4, ce qui signifie qu'aucune supervision humaine n'est nécessaire dans des zones définies. L'ancien PDG John Krafcik a souligné l'orientation technologique fondamentale de l'entreprise, en déclarant : « Nos voitures voient plus loin, perçoivent mieux et prennent des décisions plus rapidement que n'importe qui d'autre. »
Un géant des taxis autonomes
Aujourd'hui, Waymo est un géant dans le domaine des taxis autonomes, avec plus de 2000 véhicules dans sa flotte, principalement des SUV Jaguar entièrement électriques. L'entreprise effectue plus de 250 000 trajets payants par semaine dans cinq villes : Phoenix (Arizona), San Francisco et Los Angeles (Californie), Austin (Texas) et Atlanta (Géorgie). Tout récemment, dans le cadre d'un développement important, Waymo a commencé à proposer des trajets en « robotaxi » sur les autoroutes autour de la baie de San Francisco, de Los Angeles et de Phoenix.
Pour les passagers, l'expérience est rapidement passée de la nouveauté à la normalité. L'un des principaux avantages soulignés par de nombreux utilisateurs est l'absence de chauffeur humain à qui donner un pourboire ou avec qui discuter. Waymo vante ses données en matière de sécurité, affirmant que ses véhicules ont beaucoup moins d'accidents que les voitures conduites par des humains. Selon Tilia Gode, la responsable des risques et des assurances chez Waymo, dans une étude menée avec Swiss Re : « Les statistiques parlent d'elles-mêmes... [Waymo] a enregistré une réduction de 88 % des réclamations pour dommages matériels » par rapport aux conducteurs humains.
« Je me sens très en sécurité quand j’utilise Waymo, surtout le soir à Los Angeles »
Les commentaires des utilisateurs, en particulier des femmes, soulignent l'attrait considérable du service Waymo en tant qu'option de transport sûre et privée. « Je me sens très en sécurité quand j’utilise Waymo, surtout le soir », nous confie Marie Fiorin, journaliste au Petit Journal, à Los Angeles. « Pour moi, il n'y a que des avantages, continue-t-elle. Le seul inconvénient, c'est que parfois les points de prise en charge et les points de dépose ne sont pas forcément exactement là où vous voulez. » Un détail parmi d’autres, sur lesquels travaille le département R&D de Waymo, qui améliore sans cesse les algorithmes en fonction des problèmes détectés.
Car le secteur de la mobilité autonome est extrêmement concurrentiel. Les principaux concurrents de Waymo dans le domaine des robotaxis sont Zoox, propriété d'Amazon, qui propose des trajets gratuits à Las Vegas, et Cruise, propriété de General Motors, bien que ce dernier ait été confronté à des suspensions opérationnelles après un accident fin 2023. Tesla, un autre acteur majeur, a également lancé un programme de robotaxis à Austin et affiche des projets d'expansion ambitieux. Waymo a aussi conclu des partenariats, intégrant son service à l'application Uber dans certaines villes et collaborant avec des constructeurs automobiles tels que Stellantis et Jaguar Land Rover. L'avenir de la mobilité urbaine s'envole également vers les cieux. Des robotaxis volants sont en cours de développement et devraient être prêts pour la Coupe du monde de football 2026, puis lors des Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles.
Les robotaxis dessinent la ville du futur
L'adoption généralisée de véhicules autonomes, tels que Waymo, offre une vision potentiellement utopique des villes du futur. Grâce à des flottes autonomes efficaces et partagées, le besoin de posséder une voiture individuelle pourrait diminuer considérablement. Ce changement libérerait de vastes espaces urbains actuellement consacrés aux parkings et aux garages à plusieurs étages, qui pourraient être réaménagés en parcs, espaces verts ou logements abordables, sans compter la diminution des embouteillages en ville. Bien que des défis restent à relever en matière de réglementation, de technologie et d'acceptation par le public, le phénomène Waymo est un signe tangible que l'avenir des transports urbains n'est plus un rêve lointain, mais une réalité qui se développe rapidement dans nos rues. Une révolution en matière d’urbanisme qui laisse à présager qu’à l'avenir, les gens ne posséderont plus de voiture, ils feront simplement appel à un véhicule autonome lorsqu'ils en auront besoin.
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