Édition internationale

« Marty Supreme » : un film électrique avec un Timothée Chalamet exaspérant et génial

Le film réalisé par Josh Safdie s’inspire de la vie de Marty Reisman, célèbre champion américain de ping-pong dans les années 1950. Il sort en salles ce jeudi 25 décembre aux États-Unis, mais faudra attendre le 18 février 2026 pour le découvrir en France au cinéma.

Marty SupremeMarty Supreme
Le film est en salles aux Etats-Unis ce jeudi 25 décembre. © DR
Écrit par Déborah Laurent
Publié le 26 décembre 2025

 

Il y a quelques jours, Timothée Chalamet a fait les gros titres de la presse pour avoir dit dans une interview diffusée sur YouTube - et rapidement supprimée - que son rôle dans « Marty Supreme » de Josh Safdie était le meilleur de toute sa carrière. Ceux qui n’ont pas vu le film ont trouvé ses propos arrogants. Ceux qui ont vu le film, en revanche, peuvent difficilement lui donner tort. 

Le film se déroule en 1952. Marty Mauser est un champion de ping-pong mais son sport ne fait rêver personne. La majorité ne le considère même pas comme une discipline sportive à part entière. Mais Marty s’en moque : jouer au tennis de table est la seule chose qu’il veut faire de sa vie. Et il est prêt à tout pour prouver qu’il fait bien d’y croire. Lorsqu’il perd lors d’un tournoi à Londres, il n’a plus qu’un objectif : prendre sa revanche à Tokyo.

« Marty Supreme » est un film qui se déroule dans l’urgence. Pendant 2h30, Marty cavale : il court vers son rêve et tente d’échapper à ses problèmes. L’action n’en finit plus. C’est électrique, survolté, épuisant. 

 

Un personnage qu’on a envie d’applaudir et de gifler à la fois

 

On a rarement vu un film porté par un personnage aussi convaincant et énervant à la fois. Marty est insupportable, égoïste, manipulateur. Il utilise les gens qui lui tendent la main, pousse en permanence le bouchon trop loin. Il enchaîne les mauvais plans, les déceptions, les accidents. Il n’a ni scrupules, ni regrets, ni hésitations. Il a les yeux rivés sur son objectif, rien ni personne d’autre ne compte. 

 

 

Marty a confiance en lui. Il ne connaît pas le syndrome de l’imposteur et il est incapable d’accepter la défaite. Dans son prisme, « non » n’est pas une réponse acceptable. Perdre n’est jamais une option. On a autant envie de l’applaudir que de le gifler. D’ailleurs, on ne boude pas notre plaisir quand le riche mari de l’actrice à la retraite avec laquelle il a couché (Gwyneth Paltrow) lui ordonne de se défroquer et lui met une fessée. 

 

Chez les frères Safdie, c’est Josh qui s’en sort le mieux

 

« Marty Supreme » est un film excitant et à la réalisation audacieuse. Notons que Josh Safdie est le frère de Benny Safdie. Ensemble, ils ont réalisé plusieurs films : « Good Time » avec Robert Pattinson et « Uncut » Gems avec Adam Sandler, entre autres. Un peu plus tôt dans l’année, Benny a sorti « The Smashing Machine » avec Dwayne Johnson (lire notre article ici). Le film, étonnamment très classique, a fait un four. Josh Safdie, avec « Marty Supreme », emprunte une autre voie. Il entretient la fougue et la nervosité qui caractérisent son style. 

Il fait preuve d’audace et de jusqu’au-boutisme dans ses idées, quand il montre par exemple, comment l’un des spermatozoïdes de Marty atteint le col de l’utérus de sa jeune voisine en plein coït. Rachel, incarnée par Odessa A'zion, est mariée à un autre et n’a rien à faire dans ses bras. Le plan est filmé en mode Allo maman, ici bébé sur la chanson Forever Young. C’est insolite, drôle et inattendu mais tout est dit : les complications à venir et le caractère du père qui n’est définitivement jamais là seulement pour participer mais pour gagner !


« Marty Supreme » est un film qui ne laisse pas indifférent. On aime ou on déteste. On sort de la projection galvanisés ou énervés. On fait partie de la première catégorie ! Le film est à voir dans les cinémas américains à partir du 25 décembre. Il sortira en France le 18 février.

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.