Il pleut à Los Angeles depuis plusieurs jours et la pluie fait toujours basculer la ville dans un chaos parfaitement assumé. Entre routes inondées, parents inquiets et replis stratégiques autour d’une cheminée, la météo devient soudain l’excuse suprême pour tout annuler. Lepetitjournal.com décrypte ce phénomène typiquement angeleno.
À Los Angeles, où le soleil règne en maître près de 280 jours par an, l’excuse universelle n’est plus « Ch’peux pas, j’ai piscine », mais bien « Ch’peux pas, il pleut ». Pour celles et ceux qui observent cela de loin, l’argument semble presque risible : après tout, ce n’est que de l’eau. Mais ici, les « rivières atmosphériques » de l'hiver, avec leurs précipitations intenses, mettent la ville à genoux. Rien n’est conçu pour la pluie : les canalisations débordent, les routes se transforment en torrents, les risques de coulées de boue se multiplient, et les rues sinueuses des collines deviennent de véritables toboggans dignes des meilleurs parcs aquatiques, mais en version dangereuse et involontaire. Même le mythique Dodger Stadium n’a pas été épargné, encerclé ce week-end par des inondations spectaculaires.
Dans ces conditions, annuler toute sortie devient non seulement compréhensible, mais parfaitement acceptable. Les parents appellent les écoles pour vérifier si les cours sont maintenus, on téléphone aux commerçants avant de se déplacer, et chacun revoit son agenda à la baisse. Le seul rendez-vous qui ne soit jamais annulé, c’est celui des Angelenos avec leur cheminée. Au programme des journées pluvieuses : matcha au coin du feu, marathons Netflix, réunions Zoom et discussions interminables sur… la météo. La pluie apporte à LA une excuse quasi officielle pour se cloîtrer chez soi, et tout le monde l’embrasse avec gratitude.
Annuler un rendez-vous devient presque un signe de sagesse
Car Los Angeles a beau offrir tapis rouges, avant-premières, inaugurations et événements mondains à la chaîne, les véritables Angelenos nourrissent un rêve secret : rester tranquilles chez eux. Faux-plans, annulations de dernière minute, « rain checks » au sens propre comme au figuré… Tout cela fait partie du mode de vie local. Et lorsqu’il pleut, c’est même la justification parfaite : personne ne vous en tiendra rigueur, annuler devient presque un signe de sagesse.
Les grands gagnants de ces journées apocalyptiques ? Les avocats… Et autres carrossiers automobiles. La conduite n’est déjà pas le point fort de Los Angeles en temps sec (découvrez nos astuces à connaître au volant), mais sous la pluie, la ville entière glisse comme un patineur maladroit sur la glace. Ralentissements, accrochages, pare-chocs froissés : tout y passe. Raison de plus pour célébrer l'héroïsme - immense ! - de celles et ceux qui ont bravé les éléments pour assister à la mémorable soirée de lancement du Petit Journal dans le Grand Sud-Ouest américain jeudi dernier. Votre présence, par un authentique jour de pluie angeleno, vaut de l’or.
Les seuls à ne pas avoir le droit de s’arrêter dans tout ce chaos sont les livreurs Doordash, UberEats et Postmates, véritables héros de la ville. Sans eux, LA s’effondrerait au premier nuage. Car s’offrir un vegan breakfast burrito à prix doublé par les frais de livraison, taxes, et 20% de pourboire, c’est ça aussi la magie paradoxale qui définit Los Angeles : une ville qui ne sort pas quand il pleut, mais qui ne renonce jamais ni à son brunch ni à son matcha.
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