Dernièrement, la Chine annonçait la création d’hôpitaux à capitaux entièrement étrangers dans neuf villes chinoises : Beijing, Tianjin, Shanghai, Nanjing, Suzhou, Fuzhou, Guangzhou, Shenzhen, l'île de Hainan La première licence d’exercer vient d'être délivrée à un hôpital étranger à Tianjin.
Une volonté d’ouverture à l’international
Construit et financé entièrement par Perennial Holdings Private Ltd de Singapore, le Perennial General Hospital de Tianjin représente un investissement à hauteur d’un milliard de RMB (environ 140 millions de dollars). En plus de soins généraux, l’établissement dispose de départements d’orthopédie, ophtalmologie, ORL et néphrologie. Dans le système hospitalier chinois à trois niveaux, celui de Tianjin se situe dans le troisième, le plus haut.
Le 29 novembre la Mission Nationale de Santé chinoise annoncait la mise en place d’une politique expérimentale qui lève l’interdiction actuelle de sociétés aux capitaux étrangers notamment dans le domaine des thérapies cellulaires et génétiques. Cette nouvelle approche a pour but de répondre à une demande croissante de modernisation d’industries clés comme celle de la santé.
Jusque là, depuis l’année 2000 la Chine autorisait sur son territoire uniquement la création des établissements médicaux de type joint-venture avec des investisseurs étrangers. Actuellement on en compte soixante dans le pays dont notamment le Parkway Hospital ou Jiahui Hospital à Shanghai.
Qui pourra construire des hôpitaux à capital étranger ?
Des entités légales ayant de l’expérience dans la gestion directe ou indirecte des services médicaux. Elles devront faire preuve de solutions et concepts de management innovants, disposer d’équipements de pointe et surtout aider à combler les lacunes éventuelles locales dans le domaine technologique et de services médicaux.
Qu’ils soient généraux ou spécialisés dans un domaine particulier ces établissements à capitaux étrangers vont devoir se plier strictement aux régulations médicales et législatives de la République de Chine notamment dans le domaine de sécurisation des données, gestion de ressources génétiques et la biosécurité. L’association de médecine occidentale et de médecine chinoise n’est pas autorisé dans ce cadre.
Les règles applicables aux hôpitaux étrangers.
Les hôpitaux étrangers pourront choisir entre le profil payant ou non-lucratif. Bien qu'autorisés à employer des spécialistes étrangers ou hong-kongais et taiwanais, les établissements médicaux devront cependant baser au minimum sur 50% du personnel provenant de Chine continentale.
Ils seront autorisés voire encouragés à se connecter aux systèmes d’assurance chinois et internationaux.
Ils devront se situer obligatoirement dans la troisième, la plus élevée classe d'hôpitaux.
Sont exclus du programme des établissements de médecine traditionnelle ou ethnique, des établissements de santé mentale ou de maladies contagieuses.
Le choix de neuf premières villes chinoises pour ce programme pilote est justifié d’une part par une demande importante de la part des populations étrangères notamment, mais aussi par un environnement d’affaires favorable qui attire les investissements étrangers. La démarche dans son ensemble vise à attirer des experts et des technologies étrangers en Chine dans le but d’encourager l’échange et la coopération entre les hôpitaux étrangers et locaux.