Difficultés financières, loyers plus élevés pour des logements moins spacieux, la population issue de la migration en Suisse n’est pas avantagée selon l’Office fédéral de la statistique.
La population issue de la migration en Suisse a, en moyenne, de moins bonnes conditions financières et de logement que la population non issue de la migration, comme le montrent plusieurs indicateurs pour l’année 2019 publiés lundi par l’Office fédéral de la statistique (OFS). Les personnes issues de la migration rencontrent plus souvent des difficultés à joindre les deux bouts en fin de mois face aux dépenses habituelles nécessaires que les personnes non issues de la migration.
Le groupe «population issue de la migration», tel que défini par l’OFS, comprend les personnes de nationalité étrangère ou naturalisées (à l’exception de celles nées en Suisse et dont les deux parents sont nés en Suisse), ainsi que les Suisses à la naissance dont les deux parents sont nés à l’étranger.
Cette difficulté est particulièrement importante pour la première génération issue de la migration. L’OFS constate que le taux de pauvreté est significativement plus élevé au sein de la population de 16 ans ou plus de la première génération issue de la migration qu’au sein de celle non issue de la migration (11% contre 7%).
Loyers plus chers pour moins d’espace
En ce qui concerne les conditions de logement, la population issue de la migration apparaît également comme défavorisée par rapport à celle qui n’en est pas issue, note l’OFS. En 2019, les ménages issus de la migration paient un loyer au mètre carré (17,20 francs par m²) plus élevé que les ménages non issus de la migration (15,60 francs), quel que soit le type de ménage observé.
En général, les ménages issus de l'immigration ont moins de place par habitant. Dans les ménages composés de deux personnes ou plus, on constate que ceux issus de la migration disposent en moyenne de 32m2 par habitant, contre 45m2 pour les ménages non issus de la migration. Finalement, la population issue de la migration fait aussi plus souvent face à des privations et des nuisances sonores dans le logement que la population qui n’en est pas issue.
Les divers indicateurs publiés mardi par l’OFS montrent aussi que les personnes issues de la migration ont un revenu disponible plus bas que les citoyens non issus de la migration (graphique ci-dessous). Selon ces chiffres, le taux d’aide sociale est plus élevé chez les étrangers qui sont nés en Suisse que chez les personnes qui s’y sont installées par la suite. Un des indicateurs se penche sur la confiance accordée aux institutions suisses. Les personnes issues de la migration ont tendance à y faire davantage confiance que les personnes non issues de la migration.