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Women’s History Month : Virginia Vezzi

Allegorie de la peintureAllegorie de la peinture
Virginia Vezzi, Allégorie de la peinture, 1620
Écrit par Roxane Garoscio
Publié le 14 mars 2021, mis à jour le 13 avril 2021

Virginia Vezzi est une peintresse italienne du XVIIème siècle à la carrière fulgurante, elle a vécu principalement à Rome puis à Paris. Reconnue pour ses qualités et son génie, elle est particulièrement appréciée par le Cardinale Richelieu et Marie de Médicis.

 

Bien qu’elle soit dotée d’un style particulier, aujourd’hui encore, un grand nombre de ses œuvres ne lui sont pas assignées. En effet, il était coutume à l’époque que les planches soient signées par l’entourage des femmes artistes. Cependant, l’étude contemporaine de certains tableaux, attitrés à son mari et à son professeur, a permis de corriger et d’attribuer le mérite des œuvres à Virginia Vezzi.

 

 

Judith et Holopherne
Claude Mellan, Portrait de Virginia da Vezzo, 1626, Paris, Bibliothèque nationale, cabinet des estampes

 

Une artiste au coup de pinceau remarqué et remarquable

 

Née à Villetri, la jeune femme est formée à l’art de la peinture par son père, peintre de profession. Ce dernier, conscient du talent de sa fille, décide de déménager à Rome en 1610 afin de lui garantir une formation plus complète auprès des plus grands artistes de l’époque. En 1622, elle parvient à intégrer la parrocchia degli artisti, ou paroisse des artistes, de San Lorenzo in Lucina à Rome. Sa virtuosité lui permet également d’intégrer l’Accademia di San Luca, une prestigieuse association d’artistes, un cas d’exception étant donné son jeune âge. Grâce à cette distinction, son savoir-faire est officiellement reconnu et elle est dès lors considérée au niveau professionnel.

 

Au cours de cette période, il semblerait qu’elle ait rencontré dans la ville éternelle la peintresse Artemisia Gentileschi, dont elle admire particulièrement ses travaux, et que les deux artistes se soient liées d’amitié. Par ailleurs, les documents d’archives rapportent que sa famille et elle-même vivaient dans le même quartier qu’un certain nombre d’artistes, tels que Claude Mellan, Charles Mellin ou encore Simon Vouet. Du fait de leur passion commune pour la peinture et de la proximité de leurs demeures, on date la rencontre entre Vouet et Da Vezzi en 1623, une rencontre qui a bouleversé leurs vies puisqu’ils se marient trois ans plus tard. Ils déménagent par la suite à Paris où, la réputation de la peintresse grandit et se répand auprès de la cour.

 

On note une nette différence entre ses œuvres et son style dès lors qu’elle déménage pour la capitale française, effectivement elle s’éloigne peu à peu du style caravagesque et se dirige davantage vers celui du classicisme académique. Elle obtient de nombreuses récompenses en France et est en outre convoquée à travailler dans sa ville natale en 1644 par Teuli Bonaventura qui, loue ses talents dans le cadre du Teatro Historico de Velletri.  L’œuvre que l’on considère plus complète et savante de l’artiste est sa Judith et Holopherne datant de 1620. Ce tableau met en lumière la grande capacité de Da Vezzi de représenter les héroïnes bibliques et du monde antique où, le drapage est effectué de manière agile et détaillée. De plus on remarque des jeux de lumières, techniques héritées de sa formation caravagesque. Virginia Vezzi meurt en 1638 à Paris, une vie brève qui fut marquée par l’art et dont les peintures attestent de son génie et habilité.

 

 

Judith et Holopherne
Virginia Vezzi, Judith et Holopherne, 1624-1626, Nantes, Musée des Beaux-Arts

 

Photo profil PJ Roxane
Publié le 14 mars 2021, mis à jour le 13 avril 2021

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