Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Isabelle Huquet, candidate du parti Les Ecologistes avec la majorité parlementaire pour la 7ème circonscription (Allemagne, Albanie, Autriche, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Pologne, Roumanie,...), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis retraitée du secteur de la santé, je suis d’origine franco-allemande. J’ai résidé à Stuttgart en Allemagne au sortir de mes études. Je suis engagée dans la promotion du terroir et du patrimoine. Je soutiens le jumelage entre les grandes villes européennes ainsi que la promotion de la francophonie et de la paix.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Je souhaite m’engager dans le cadre d’une majorité parlementaire rénovée et pour défendre les droits des Français de l’étranger ainsi que le maintien de la participation de la France à l’Union européenne.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je suis d’origine franco-allemande, j’y ai de la famille et y ai vécu. J’ai été profondément marquée par la chute du mur de Berlin car enfin nous avons pu revoir des personnes de notre famille de façon libre alors qu’elles se trouvaient derrière le rideau de fer. Je me souviens que ce jour-là, nous avons sabré le champagne et que cela fut pour moi l’un des ciments de mon engagement européen qui ne s’est jamais démenti.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
J’ai vécu à l’étranger pour mes études et j’ai donc été confrontée à la question administrative d’une vie sur place et d’un retour. J’ai aussi un père qui a travaillé à l’étranger. La question donc de la retraite avec les cotisations dans plusieurs pays ou la reconnaissance des diplômes m’intéressent beaucoup. J’ai aussi une vision européenne qui correspond parfaitement à la circonscription 7 des FDE qui possède en son sein un pays fondateur comme l’Allemagne mais aussi des pays ayant adhéré plus tardivement après la chute du communisme. La question des valeurs démocratiques de l’UE influence les Français de l’étranger qui ne vivent pas la même vie lorsqu’ils se trouvent dans un pays membre de l’Union européenne, en dehors mais démocratique ou lorsqu’ils vivent au sein de pays autocrates.
Comment voyez-vous le mandat de députée ?
Je le vois comme une chance de servir mon pays la France et les Français, en particulier, expatriés. Je considère que ce mandat doit être l’occasion de refonder autant que possible un Parlement fort et raviver les corps intermédiaires pour permettre davantage de débats démocratiques. Je souhaite préserver la France des extrêmes avec les risques politiques, géopolitiques et économiques qui en découlent. En effet, le Rassemblement national souhaite de facto la sortie de l’UE. Je ne souhaite pas que la France sabote une union qu’elle a participé à fonder et qui est nécessaire face à la mondialisation. Il faut en revanche des lois qui protègent davantage les Français en matière de pouvoir d’achat, de lutte contre l’inflation, de qualité des services publics, de souveraineté énergétique, industrielle, médicale et agricole.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
La guerre russo-ukrainienne est le défi principal de ma circonscription avec les mouvements de réfugiés, les risques d’embrasements ou d’escalade, la pollution induite par l’envoi de toutes ces bombes y compris dans la mer noire. Il y a un enjeu de santé publique qui est occulté, de sécurité et de stabilité politique et économique. Nous vivons dans une atmosphère très étrange de sursis et je crois qu’il est très important d’être prêts aux différents scénarios possibles. A côté de cela, les problèmes restent assez similaires : accès aux services consulaires, au vote lorsqu’il n'est pas électronique (beaucoup de personnes situées loin des bureaux n’ont pas pu s’organiser pour voter aux européennes), aux coûts parfois exorbitants de l’éducation française à l’étranger et du nombre de bourses insuffisantes. Il n’est pas normal d’ailleurs que les Français de l’étranger n’aient pas accès à une certaine gratuité, à des cartes vitales internationales ou à des versements d’allocation dans des conditions similaires à la France. Il y a encore trop de double impositions y compris au sein de pays de l’Union européenne. Cela fait des années que les personnes se plaignent et que cela ne bouge pas à une vitesse raisonnable.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
La campagne a été fulgurante, à peine la dissolution annoncée, qu’il fallait envoyer à l’imprimeur les documents de campagne. Je suis soutenue par Europe Egalité Ecologie ! et par l’Alliance centriste dont les députés sont membres du groupe Horizons à l’Assemblée mais qui représentent une alternative centriste au groupe « Renaissance » parfois jugé comme trop vertical dans le débat parlementaire. Nous avons davantage la culture de la coalition, du consensus et du débat. Nous ne sommes pas signataire de l’accord Front populaire, Ensemble ou RN, nous sommes une alternative démocratique, centriste, une option pour ceux qui ne veulent plus des trois blocs et de leurs excès, qui souhaitent offrir une option au centre un peu plus souple.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?
Je mettrai en chantier le travail sur les conventions fiscales, sociales et de sécurité sociale, la reconnaissance automatique des diplômes, l’accès à une éducation française à coûts modérés, le soutien à l’entreprenariat et aux familles françaises en cas notamment de violences conjugales. Une vraie réflexion doit être effectuée sur la sécurité sociale ainsi que la CAF et son intervention à l’étranger au bénéfice des Français expatriés.
De façon générale, j’organiserai des consultations régulières des Français expatriés de ma circonscription au lieu de simplement présenter un bilan périodique. A mon avis, il faut associer les gens, échanger avec les associations représentatives des Français de l’étranger, la chambre de commerce, les entrepreneurs français et les familles. Je souhaite une démocratie davantage participative, je considère que j’ai des comptes à rendre à mes électeurs tout au long de mon mandat et non uniquement au moment des élections.