Figure emblématique de la pop française créative des années 1970, Véronique Sanson a parfois joué avec le feu. Depuis quelques années, elle était un peu moins convaincante mais revient régénérée avec Plusieurs lunes, un album débordant d'énergie positive

Après deux disques produits par Michel Berger, elle ramenait dans le sillage de sa vie amoureuse, Le Maudit, un des points culminants de sa carrière. Elle était alors Mme Stephen Stills et vivait aux USA. Ses chansons autobiographiques et directes, sa fluidité mélodique et son phrasé personnel se paraient aux contact des musiciens proches de la star des meilleures vibrations californiennes, d'une atmosphère, d'un feeling franco-américain vraiment accrocheur. Dans les expériences de l'époque s'ancraient aussi, sans doute, son goût des débordements et du danger.
Ils font d'elle, selon les appréciations, un personnage un peu borderline ou la survivante d'une déglingue authentiquement rock'n roll.
Qu'on me pardonne - Nouvel extrait
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On lui pardonne
Après son retour en France et quelques gros succès dans les années 80-90, Véronique Sanson semblait vouée à doucement décliner entre deux mariages, deux révélations sur sa vie privée et deux albums moyens. Vues d'un peu plus près, ses dernières livraisons n'avaient rien d'infamantes. Elles renfermaient même à chaque fois quelques plages où surnageait son sens du dévoilement, malheureusement noyées entre des productions moins heureuses. A bien des égards, Plusieurs Lunes est donc un retour heureux et une bonne surprise. Il fait figure, paradoxalement, de réaffirmation des basiques et de renouveau. Un premier titre surprenant et bipolaire (La nuit se fait attendre) alterne le français et l'espagnol, un tempo cuivré franchement salsa et des ruptures de tango lent. A sa suite, l'ensemble de l'album laisse un sentiment énergique et solaire. Le climat est chaleureux, fait à la maison.
Sous l'allant, certains titres camouflent tout de même leur noirceur et quelques chansons lentes viennent s'ajouter à la liste des grandes confessions piano-voix dont elle à le secret. Qu'on me pardonne, par exemple, écrit par sa sœur, gagnerait peut être à plus de sobriété, mais passe la rampe haut la main.
Au final, si tout le monde sait que les excès ne sont pas très bons pour la voix, tout le monde reconnaitra aussi que la patine, l'élan vital, le punch et la sincérité compte au-delà de tout. Plusieurs lunes n'en manque pas.
Jean Marc Jacob (lepetitjournal.com) lundi 6 décembre 2010
Plusieurs lunes, Véronique Sanson (Warner)
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