Édition internationale

Programme Orka : Naval Group peut-il décrocher le contrat de sous-marins polonais ?

Après que Naval Group a pris «acte du choix souverain du gouvernement canadien » de retenir ses concurrents pour son programme de sous-marin, le constructeur français est-il en mesure de remporter l’appel d’offre de la Marine polonaise ? Le gouvernement de Donald Tusk est impatient de conclure ce programme et sa décision ne saurait tarder. 

Sous-marin polonais ORP « Orzeł » en surface : photo du navire emblématique de la marine militaire polonaise  Sous-marin polonais ORP « Orzeł » en surface : photo du navire emblématique de la marine militaire polonaise
© Bénédicte Mezeix-Rytwiński - Sous-marin polonais ORP « Orzeł » en surface : photo du navire emblématique de la marine militaire polonaise
Écrit par Ethan Sebban
Publié le 31 août 2025, mis à jour le 3 octobre 2025

 

Comment se présente la marine polonaise en 2025 ?

Contrairement aux autres composantes de l’armée polonaise, les forces navales du pays demeurent le parent pauvre de l’armée polonaise, comme nous l’avions déjà écrit dans un article daté du mois d’avril 2024. Depuis la fin du joug communiste, la Marine polonaise (Marynarka Wojenna) est dans un état léthargique de sous-investissement chronique. Néanmoins, cet état n’a pas vocation à perdurer.

 

L'ORP Sokół exposé depuis 2020 au Musée de la marine de guerre de Gdynia
L'ORP Sokół exposé depuis 2020 au Musée de la marine de guerre de Gdynia

 

En février 2022, la Pologne a signé avec le constructeur britannique Babcock l’achat de trois frégates Arrowhead à l’horizon 2029, afin de compléter la flotte de deux frégates Oliver Hazard Perry américaines et du seul sous-marin encore actif : l'Okręt Rzeczypospolitej Polskiej – Vaisseau de la République de Pologne « Orzeł », construit en URSS en 1985.

 

Constat : la Marine polonaise (Marynarka Wojenna), parent pauvre des forces armées

 

 

Le programme Orka : une épine dans le pied du gouvernement ? 

Le programme Orka a pour objectif de doter la Pologne de trois sous-marins modernes capables d’assurer les intérêts polonais en mer baltique, notamment face à la guerre hybride russe, mais aussi capables d’assurer une interopérabilité avec les autres forces armées polonaises. 

Programme inachevé qui traîne depuis plusieurs années, le Premier ministre Donald Tusk a assuré le 13 juin dernier que le programme touchait à sa fin.

 

Naval Group en passe de remporter le contrat ?

En lice pour Orka, six constructeurs de six nationalités différentes s’affrontent. Le ministère national de la Défense précise que l’arbitrage se fera selon “l’acquisition de capacités MRO (maintenance, réparation et entretien), le transfert de technologie à l'industrie polonaise de la défense et l'inclusion d'usines polonaises dans la chaîne d'approvisionnement mondiale du fournisseur - dans la mesure du possible". 

 

💡Qui sont les 6 constructeurs de 6 nationalités différentes en compétition ?
•L’Allemand ThyssenKrupp Marine Systems offre son sous-marin 212CD.
•Le Suédois Saab propose son sous-marin de type A26 Blekinge. 
•L’Italien Fincantieri offre une version développée du modèle allemand 212NFS.
•Le Français Naval Group avec des sous-marins de classe Scorpène.
•L’Espagnol Navantia avec des sous-marins S-80+.
•Le Sud-Coréen Hanwha Ocean qui propose des unités KSS-III Batch 2, avec la possibilité d'une livraison rapide en plus d’un large transfert de technologie.

 

Bien que Naval Group soit le seul constructeur qui propose un transfert important de technologie et une potentielle construction locale, le gouvernement polonais risque d’opter pour le constructeur sud-coréen Hanwha Ocean et de délaisser les sous-marins de classe Scorpène du constructeur français.

En effet, Hanwha Ocean assure être capable de livrer le premier sous-marin dès 2028 et les deux suivants sous deux ans. Le constructeur sud-coréen prévoit de fournir à la Pologne trois sous-marins KSS-III Batch 2, un modèle éprouvé construit en série et qui répond entièrement aux exigences de l’OTAN dans le cas de coopération dans les opérations multinationales. 

 

Des liens déjà forts entre la Pologne et l’industrie sud-coréenne

Le choix du groupe sud-coréen Hanwha Ocean pour son programme Orka pourrait également être un moyen de renforcer la coopération militaire déjà existante et importante entre la Pologne et la Corée du Sud. 

Depuis 2022, le pays a reçu 180 chars K2 et souhaite porter ce nombre à un millier grâce à une production locale d’une variante polonaise. En outre, la Pologne a également acheté des obusiers automoteurs K9A1, des avions de combat sud-coréens FA-50 et des systèmes lance-roquettes multiples K239 Chunmoo. L’ajout d’une commande de trois sous-marins ne peut que renforcer ce partenariat stratégique pour le ministère national de la Défense

 

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