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Château royal de Varsovie : entre culture et histoire

Le château royal de Varsovie Le château royal de Varsovie
Écrit par Pauline Papacaloduca
Publié le 2 juillet 2021, mis à jour le 2 juillet 2021

Situé au cœur de la Vieille Ville, le Château Royal de Varsovie, est un témoin de l'histoire tumultueuse de la Pologne. Des ducs de Mazovie à la période communiste, en passant par les rois électifs et les guerres mondiales chaque événement historique a contribué à l'évolution du château et à sa place, tant dans le cœur des Varsoviens que dans celui de tous les Polonais ! 

 

Histoire du château

L'Histoire du château débute par le siège des ducs de Mazovie à partir du 15ème siècle. En effet, depuis 1138, la Pologne est divisée en plusieurs duchés indépendants, le tout décidé par le duc Boleslas III Bouche-Torse afin d'éviter les guerres de succession entre ses fils. La Mazovie est ensuite rattachée à la Pologne en 1526. Cependant, ce n'est qu'à partir de 1569, avec l'union entre la Pologne et la Lituanie, que Varsovie et plus particulièrement le Château Royal prennent une place centrale dans la vie politique polonaise en accueillant notamment les réunions du Parlement. Sigismond III, transfère ensuite en 1596, la capitale de la Pologne de Cracovie à Varsovie, ce qui accroit encore le rôle de la ville et la place du château qui devient alors la résidence principale du roi de Pologne. Le 3 mai 1791, c'est ici qu'est proclamée la première constitution polonaise, précédant de quelques mois la française, ce qui en fait la première constitution européenne. Lors de la partition de la Pologne entre 1795 et 1918, celui-ci est occupé successivement par le roi de Saxe lors du duché de Varsovie entre 1807 et 1815 et les Russes après 1815. Durant l'entre-deux-guerres, le bâtiment garde une place centrale dans la vie politique polonaise et devient le siège de la présidence de la République de Pologne.

 

En septembre 1939, dès le début de la guerre le château est bombardé et la tour, l'horloge et le dôme prennent feu. Pendant l'occupation, le château est pillé mais certains Varsoviens prennent le risque d’y rentrer pour essayer de sauver les collections, de le photographier, afin de pouvoir le reconstruire par la suite. En 1944, Hitler donne l'ordre de détruire la ville et le château n'est alors plus que ruines. A la fin de la guerre, sa reconstruction est longue et fastidieuse. A l'origine, Staline souhaitait  faire construire le Palais de la Culture et des sciences à son emplacement. Cependant, les architectes réussissent à l'en dissuader en lui expliquant que c'était également l'endroit où les nazis souhaitaient construire leur 'Volkshalle' et qu'il était donc préférable de choisir un autre endroit. Ainsi, en 1949, une résolution du Parlement est votée pour la reconstruction du château. Cependant, le manque de budget accordé au projet ralentit son exécution ce qui pousse les Varsoviens mais aussi des Polonais d'autres villes à venir aider bénévolement à la reconstruction et investir financièrement dans le projet. En juillet 1974, la cloche, l'horloge et le dôme sont placés au sommet de la tour du château, au vu de tous, ce qui marque la fin de la reconstruction du bâtiment. Les années suivantes sont consacrées à sa rénovation intérieure, à la restitution de pièces d'origines et à la fabrication de copies. C'est en août 1984 que le château ouvre au public.

 

Balladons nous dans le château

Nous commençons la visite dans la cour du Château Royal. qui permet de se rendre compte des différentes périodes du château, grâce à la différence de style des façades. Celles-ci sont décorées de manière relativement modeste, et se rapproche du début de la période du baroque italien. Les façades extérieures sont plus luxueuses notamment celle dirigée vers la Vistule. Elle a été décorée par le roi de saxe qui a occupé le château à l'époque du duché de Varsovie entre 1807 et 1815.

 

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Lorsqu’on entre dans le château et que l'on emprunte les escaliers pour se rendre vers la salle du conseil, on peut observer plusieurs tapisseries sur les murs. Celles-ci avaient plusieurs vocations, elles remplissaient à la fois un rôle décoratif, soulignaient le prestige de la personne qui les possédait et, protégeaient du froid grâce à leurs propriétés isolantes. A cet endroit se cachait auparavant un passage reliant le château à la cathédrale saint Jean, dans laquelle le monarque se réfugiait en cas d'attaques et qui avait été créé après un attentat contre Sigismond.

 

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En continuant, on arrive dans la salle du conseil, la première forme de gouvernement polonais, qui réunissait des sénateurs, des députés ainsi que le roi et où on y observe un trône. Celui-ci se compose de plusieurs parties, l'estrade, la chaise et le toit. On peut retrouver sur ce trône les initiales S.A.P., qui sont celles de Stanislas Auguste Poniatowski (1732-1798), dernier roi de Pologne. Dans cette salle, sont également exposés des portraits d'hommes politiques qui ont participé à la session de 4 ans qui a débouché sur l’édiction de la Constitution.

 

 

 

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La salle suivante est la salle de bal. On peut y distinguer des éléments originaux trouvés dans les ruines, saurez-vous les reconnaître ? Ils ont la particularité d’être, en général, moins brillants, comme par exemple les deux têtes de lions au dessus des portes.

 

 

 

 

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Direction la salle de marbre qui constitue la suite de la visite. Ici, sont représentés les rois polonais considérés par Poniatowski comme des grands rois. On peut notamment observer Henri de Valois, français, qui fut le premier roi électif polonais.

 

 

 

 

 

 

 

Maintenant, la salle qui abrite des portraits d'hommes polonais célèbres. En exposant des statues d'hommes illustres, des tableaux représentants la période glorieuse de la Pologne et une statue de Chronos portant une horloge, elle délivre un message d'espoir celui de la renaissance de la gloire polonaise.

 

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La salle du trône : malgré la petite taille de cette pièce, les couleurs prépondérantes de celle-ci, le rouge et l'or ainsi que les nombreux miroirs lui confèrent une impression de grandeur et de majestuosité.

 

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Le cabinet du roi est notre prochaine étape. C'est principalement ici que le roi travaillait. On peut y observer deux bibliothèques avec de nombreux livres qui avaient entre autre vocation d’étaler l'éducation et l'ouverture du roi. On peut par exemple retrouver des livres de Voltaire comme témoin de la modernité du roi qui s'intéressaient aux auteurs en vogue en Europe à l'époque.

 

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Nous arrivons ensuite dans l'intimité du roi, sa chambre à coucher. On peut y observer un lit très petit. A l'époque les aristocrates ne dormaient pas allongé mais à moitié assis pour pouvoir se réveiller plus rapidement en cas de danger. La femme du roi ne dormait pas dans cette pièce. La femme de Stanislas Auguste Poniatowski était sa femme morganatique, elle était sa femme sans être reine. Les illustrations des canapés et des chaises de cette pièce sont inspirés d'oeuvres françaises, les fables de La Fontaine.

 

Nous pénétrons maintenant dans la vieille salle d'audience où sont exposées des tableaux représentant les vertus fondamentales pour les rois : la foi, la justice, la force et la raison. Autour du trône, se dressent les portraits des parents du dernier roi Stanislas Auguste Poniatowski.

 

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Nous nous dirigeons maintenant vers la salle de Canoletto où se trouvent des peintures représentant différents bâtiments de Varsovie, notamment des bâtiments ayant appartenu à la famille de la mère du roi Poniatowski Celle-ci était issue de la haute noblesse polonaise, d'où la volonté du roi de montrer son attachement et son appartenance à cette famille.

Cette salle donne sur la chapelle privée du roi où il a le devoir d'assister à la messe quotidienne.

 

En descendant au sous-sol, nous entrons dans la bibliothèque du roi. C'est une des seules pièces qui a survécu aux bombardements et n'a pas été détruite lors de la Guerre. Il n'y a cependant plus de livres, ils ont tous été vendus aux ukrainiens après la mort du roi.

 

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