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Rétrospective Jean-Luc Godard à Valence

Rétrospective Jean-Luc Godard à ValenceRétrospective Jean-Luc Godard à Valence
Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg dans " À bout de souffle "
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 9 juin 2021, mis à jour le 22 octobre 2022

Le Festival Cinema Jove propose une rétrospective consacrée aux dix premières années de l'œuvre prolifique de Jean-Luc Godard. 11 films du célèbre réalisateur ont été sélectionnés et seront projetés à l'Institut français de Valence et au Centre del Carme Cultura Contemporània.

 

" Nous souhaitons marquer d'une pierre blanche la première période d’une grande figure cinématographique dont l'apport au cinéma en général et à la nouvelle vague en particulier est indéniable. Godard n'a eu besoin de suivre aucun courant. C’est grâce à son courage constant et à son inlassable désir de renouveler son langage qu'il a su créer un style cinématographique nouveau et reconnaissable ", a expliqué le directeur du Festival Cinema Jove, Carlos Madrid.

Après le légendaire À bout de souffle, Godard, à peine âgé de trente ans, multiplie les projets allant jusqu’à réaliser plusieurs longs-métrages par an. La rétrospective qui couvre cette période prolifique des années 1960, communément appelée les “années Karina” (1960-1967), a eu besoin de deux salles pour programmer les 11 œuvres qui composent le cycle. Ainsi, huit films seront projetés du 18 au 25 juin au Centre del Carme et trois autres à l’Institut français du 22 au 24 juin. 

 

Les débuts aux Cahiers du cinéma 

Le cinéaste franco-suisse a commencé sa carrière comme critique de cinéma à l’instar d’autres grands noms de la Nouvelle Vague tels que Rohmer, Truffaut, Chabrol ou encore Rivette. Dans les " Cahiers du cinéma ", où il collabore jusqu’en 1969, il met en avant une vision iconoclaste à rebours de la " vieille garde " du cinéma français où se fait jour, notamment, sa passion pour les réalisateurs américains. La revue se politise peu à peu, inspirée par les mouvements contestataires et courants intellectuels de son époque.  

 

11 films programmés

La rétrospective du Cinema Jove commence par À bout de souffle (1960), une œuvre culte dont l'affiche est placardée sur les murs des cinéphiles, toutes générations confondues. Avec ce film fondateur de la Nouvelle Vague, Godard brise les codes narratifs du cinéma d’auteur et met en lumière une génération d’acteurs emblématiques : Jean-Paul Belmondo coiffé de son chapeau borsalino et Jean Seberg vendant le New York Herald Tribune dans les rues de Paris.

Belmondo joue ensuite dans le troisième long-métrage du réalisateur, Une femme est une femme (1961), qui vaut à Anna Karina, partenaire du réalisateur et actrice fétiche, de remporter le prix de la meilleure interprète au Festival de Berlin et de participer par la suite à de nombreux films du réalisateur.

 

Une femme est une femme
Une femme est une femme (1961)

 

En 1962, Anna Karina joue dans Vivre sa vie qui reste probablement l’un des plus beaux films du duo qu’elle forme avec Godard. Dans une scène d’anthologie, elle pleure à chaudes larmes devant La Passion de Jeanne d’Arc de Carl Theodor Dreyer. Ce drame, qui utilise la prostitution comme une métaphore pour dépeindre la société de consommation, a été récompensé par le Prix spécial du jury à la Mostra de Venise.

En 1963, Godard signe l’un de ses principaux chefs-d’oeuvre avec Le mépris où Michel Piccoli et Brigitte Bardot incarnent un couple en décomposition.

Ce n’est pas un hasard si la société de production de Quentin Tarantino s'appelle “A Band Apart”. Elle doit son nom à l'un des deux films réalisés par Godard en 1964 : Bande à part où l’on peut voir l'inoubliable scène de la chorégraphie à trois dans un bar. Une femme mariée, film écrit et réalisé par Godard, sort la même année. 

Un an plus tard, en 1965, Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution remporte l'Ours d'or du meilleur film à la Berlinale pour son portrait d'une société future aux accents totalitaires. C’est aussi le retour de Belmondo dans le rôle de Pierrot le fou (1965).

En 1966, avec Masculin féminin, Godard se réinvente en portant un regard cinématographique en noir et blanc sur les aspirations politiques et sexuelles de la jeunesse française. Au carrefour entre documentaire sociologique et fiction, il s'inspire librement des nouvelles de Maupassant, " La Femme de Paul " et " Le Signe ".

 

Deux ou trois choses que je sais d'elle (1967)
Deux ou trois choses que je sais d'elle (1967)

 

Le Plus Vieux Métier du monde (1967) n'est pas à proprement parler un film de Godard, mais une comédie dramatique qui s’articule autour de six sketches sur le thème de la prostitution à travers les âges. Godard y participe aux côtés d’autres réalisateurs. 

Enfin, la rétrospective se termine par la projection de Deux ou trois choses que je sais d'elle (1967) qui, à travers le personnage Juliette Jeanson, fait un portrait de la région parisienne des années 1960 et permet à Godard de développer sa critique du consumérisme, de l'influence de la publicité et de la prostitution en mettant l’accent sur l’indifférence de la société face à la menace atomique en pleine guerre du Viêt Nam.

 

 

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