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Les entreprises de tourisme à vélo victimes de sabotage à Valencia

En Espagne, le tourisme à vélo est de plus en plus la cible d’actes de sabotage. Plus ou moins isolés, ces agissements visent les entreprises de location. La ville de Valencia n’échappe pas à ce phénomène…

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@A. L., Unsplash
Écrit par Guillaume Martin
Publié le 5 juin 2024

Les vélos pris pour cible

Des messages explicites tels que "Tourist go home" apparaissent de plus en plus fréquemment sur les murs des entreprises de location de vélos. À Valencia, Roos Ouderman, propriétaire d’une de ces entreprises, confie à Punt Noticies : "Ils ont peint ce message à plusieurs reprises sur nos murs". Ouderman défend néanmoins son modèle économique, prônant un "tourisme durable" et "vert".  Elle explique : "Nous ne voulons pas d'un tourisme de masse ici, et que tout le monde ait des problèmes à cause du bruit ou d'autres choses".

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@Robert Bye, Unsplash

 

Un climat de tension croissante

Les entreprises de location de vélos sont unanimes. Elles constatent une augmentation inquiétante des actes de sabotage, notamment des crevaisons qui coûtent cher et génèrent des désagréments pour leurs clients. En réaction, quatre entreprises valenciennes - Verrassend Valencia, Passion Bike, Doyoubike et Valencia Bikes - ont créé l’association Ascitur pour se protéger et promouvoir un cyclotourisme durable.

 

Louer un vélo à Valencia : comment ça marche ?

 

La colère s’exprime sur les réseaux sociaux

En 2023, plus de 2,3 millions de voyageurs ont visité Valencia, une hausse de 18 % de la rentabilité touristique, mais cette affluence massive commence à exaspérer les locaux. Sur Instagram, la grogne des habitants se fait entendre. Un utilisateur, Juzfutroma, s’insurge : "Ils proclament le tourisme durable mais ils louent 40 vélos et vous vous retrouvez avec la piste cyclable obstruée". Camarronda ajoute : "Ce n'est pas de la phobie du tourisme. Les Valenciens ne peuvent plus vivre à Valencia. Ils nous jettent dehors ! Qui va arrêter ça ?". 

 

L’incompréhension des entreprises

José Ferri, co-fondateur de Valencia Bikes, s’interroge sur l’origine des sabotages : "Nous ne savons pas s'il s'agit de raids organisés par les habitants - surtout à Russafa - ou par quelqu'un en colère contre le tourisme". L’un des acteurs principaux du secteur exprime son avis sur la question : “Il est clair que tout miser sur le tourisme est un problème, mais la transition vers un modèle plus équilibré est un processus qui prendra des années. En attendant, nous devons réglementer et contrôler le bruit, les enterrements de vie de garçon et de jeune fille, les appartements touristiques illégaux, etc”.

Alberto Laurin, directeur de Doyoubike, minimise l’ampleur du phénomène : "Nous voulons penser qu'il s'agit d'un événement ponctuel. Il ne semble pas être organisé". Depuis une dizaine d’années, le secteur de la location de vélos vit un âge d’or avec 30 à 40 entreprises spécialisées et une centaine de magasins environ. Il doit désormais composer avec ces tensions croissantes.

 

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