Arrivée à Valencia il y a dix ans pour suivre des études vétérinaires, Pauline Bordes n’imaginait pas qu’elle y découvrirait bien plus qu’une vocation scientifique : celle d’entreprendre. Partie d’un petit village de Dordogne, elle a créé sa propre entreprise d’accompagnement pour étudiants francophones.


Devenir vétérinaire, un rêve d’enfance devenu réalité
Passionnée par les animaux depuis toujours, Pauline rêvait de devenir vétérinaire. Le système français, très sélectif, ne lui offrant pas la possibilité d’y accéder, elle décide de tenter sa chance en Espagne, un choix encore peu connu à l’époque. :
« Il y a dix ans, c’était encore très peu connu. J’étais quasiment la seule Française de ma promo ! »
Elle intègre d’abord l’Université Catholique de Valencia avant de rejoindre l’Université publique de Saragosse, où elle obtient son diplôme de vétérinaire après cinq années de travail intensif. Ce parcours hors du commun lui apprend déjà les qualités indispensables aux entrepreneurs : patience, rigueur et confiance en soi.
De vétérinaire à cheffe d’entreprise à Valencia
C’est au cours de ces études que tout a basculé. Pauline partageait son quotidien d’étudiante vétérinaire en Espagne sur un petit blog étudiant. Très vite, son témoignage attire des centaines de jeunes qui rêvent de suivre le même chemin. Face à tous les messages reçus, elle commence à répondre, guider, conseiller, jusqu’à en faire une activité à part entière.
« À la base, je voulais juste raconter ma vie d’étudiante vétérinaire sur un petit blog. Et puis, tout a pris une ampleur incroyable. »
C’est ainsi qu’est né Étudier en Espagne, un organisme d’accompagnement pour les étudiants francophones souhaitant venir étudier dans le pays. L’objectif de Pauline n’a jamais été commercial : elle voulait simplement rendre accessible ce qu’elle-même avait dû découvrir seule.
Aujourd’hui, elle gère cette activité tout en conservant un lien fort avec sa première passion.
« Je continue à faire des chirurgies vétérinaires en bénévolat, notamment à la SPA de Valencia. C’est devenu un loisir, quelque chose que je fais par plaisir, sans pression. »
Entreprendre en Espagne : se lancer sans mode d’emploi
Lancer une entreprise dans un autre pays n’a rien d’évident. Pauline s’est formée sur le tas, en autodidacte.
« Quand tu crées ton entreprise à l’étranger, tu dois tout réapprendre : la langue, les lois, la fiscalité, les démarches administratives... »
Elle découvre vite les différences entre la France et l’Espagne. Au départ, elle pensait que ce serait plus avantageux en Espagne, mais il y a très peu d’aides pour les jeunes entrepreneurs.
“Il faut vraiment croire en son projet, parce que personne ne le fera pour vous.”
Malgré les difficultés, elle réussit à faire grandir Étudier en Espagne, tout en conservant ses valeurs : accessibilité, entraide et humanité. Aujourd’hui, son projet accompagne des centaines d’étudiants chaque année.
Valencia, une ville coup de cœur
Au-delà du travail, Valencia est devenue sa ville coup de cœur et son ancrage.
« Au début, je ne connaissais personne, c’était dur. Mais aujourd’hui, je ne me verrais plus vivre ailleurs. »
Elle y trouve l’équilibre parfait entre nature et dynamisme : la mer, le parc de la Turia, le soleil et la fête, les cafés... Pour elle, c’est une ville idéale à taille humaine où tout semble possible.
« Tout est à portée de main. C’est cosmopolite mais à taille humaine, c’est ce que j’aime. »

Des projets tournés vers l’avenir
Toujours animée par la volonté d’aider et de créer, Pauline a plein d’idées pour l’avenir. Elle rêve de créer un lieu de formation post-diplôme pour les jeunes vétérinaires :
« L’idée serait d’ouvrir des mini-cliniques où les jeunes pourraient pratiquer tout en étant rémunérés. Leur permettre d’apprendre sans être exploités. »
Elle continue également à développer ses projets à Valencia, tout en gardant du temps pour voyager et s’inspirer d’autres horizons.
Une philosophie inspirante
Pauline fait partie de ces profils qui inspirent par leur détermination. Elle incarne une nouvelle génération d’entrepreneurs expatriés. Son parcours prouve qu’il est possible de créer, d’apprendre et de réussir à l’étranger, sans renoncer à ses valeurs.
« Il ne faut pas se laisser décourager. Beaucoup diront que c’est impossible, mais il faut tenter. Même un petit pas peut tout changer. »
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