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De la Bretagne à Valencia : le parcours cosmopolite de Perrine Saint Martin

La magie de Valencia a opéré. Perrine Saint Martin s’épanouit professionnellement et personnellement dans la troisième ville d'Espagne. Alors qu’elle a longtemps cherché sa voie, c'est dans cette métropole lumineuse que la jeune Bretonne a eu une révélation. Rencontre.

perrine saint martin sur un banc à valenceperrine saint martin sur un banc à valence
@Perrine Saint Martin
Écrit par Frédéric Jambu
Publié le 10 mai 2024, mis à jour le 14 mai 2024

Quand je visite ma famille en Bretagne, au moment de revenir à Valencia, j’ai désormais le sentiment de rentrer chez moi.

Nous nous donnons rendez-vous sur une terrasse ensoleillée dans le quartier du Carmen. Là, au milieu du brouhaha des passants et sous le soleil de midi, la jeune femme, pas encore trentenaire, déroule le fil du parcours qui l’a menée jusqu’ici.


Une Bretonne au Mexique

Grâce à un programme du Rotary club (Youth exchange), à quinze ans, la jeune Bretonne boucle ses valises. Direction Celaya, une ville mexicaine située entre Mexico et Guadalajara (et jumelée avec Guernica en Espagne). Avec un grand sourire, elle me partage la citation d'un film culte qui résume son séjour : « Je n’ai jamais autant pleuré qu’en partant et qu’au moment où il m’a fallu revenir ».

cathédrale celaya
@Martin Arriola, Unsplash. / Celaya, Mexique.  

Au fil des mois, notre jeune exploratrice comprend que le monde est grand et très divers. Premier choc : sa famille d’accueil ne parle qu’espagnol. « Au début, je ne communiquais qu’en langage des signes », m’explique-t-elle. Deuxième surprise, plus agréable celle-là : il n’y a aucune obligation scolaire ! Perrine va en cours quand elle le veut. Libre de ses mouvements, elle a tout le loisir de se plonger dans la vie locale. 

Le programme prévoit l’organisation d’activités sociales et culturelles. Elle s'engage dans des projets communautaires, intervient dans des écoles et des maisons de retraite…Chaque semaine, Perrine côtoie d’autres volontaires du monde entier. Elle découvre d’autres cultures, d’autres façons de penser et de vivre. A son retour en Bretagne, sa vision du monde a radicalement changé. Toutefois, une question la taraude : de quoi son avenir sera-t-il fait ? Ce séjour à l'étranger a semé des graines de curiosité qui ne demandent qu'à germer.

perrine saint martin
@Perrine Saint Martin

 

Cap sur Valencia 

Son Bac en poche, Perrine opte pour une école de commerce à Montpellier. Au programme de sa troisième année : un stage en entreprise. Ayant envie de « tâter » le monde de l’immobilier, elle passe quatre mois dans une agence. L'expérience, loin de la convaincre, l'amène à explorer un nouveau domaine : l'événementiel. Elle va y passer les huit mois suivants. Devinez où ?... Au Mexique ! Inutile de préciser qu’elle s'épanouit davantage pendant cette période. Elle organise même le « Congrès mondial de la Charolaise ». On ne peut pas l’inventer.

Perrine Saint Martin devant la mer
@Perrine Saint Martin

De retour en France, l'appel du large se fait à nouveau sentir. Perrine décide de partir en Erasmus. Comme 750.000 autres jeunes européens cette année-là, elle cherche une destination. Suivant les conseils de son père, elle jette d’abord son dévolu sur Moscou ou la Pologne. Après plusieurs refus, ce sera finalement l’Espagne : « Au regard de mes origines, je voulais être au bord de la mer. Me déplaçant principalement à vélo, je souhaitais une ville assez plate ». Son choix se précise : Valencia. Grâce au programme européen, elle part y étudier le commerce international.

 

Vivre à Valencia : le guide pratique 2023 - 2024

 

L'immobilier, finalement 

L'été 2016, en Bretagne, les questions professionnelles taraudent toujours Perrine. Les ressources humaines l’attirent. Elle postule pour une école spécialisée. L’entrée lui est refusée. Lorsque son petit ami de l’époque, un Valencien, vient la visiter, elle saisit l'opportunité de retourner avec lui en Espagne, où elle se met à chercher activement un emploi. Perrine trouve une place dans une structure travaillant dans… l’immobilier. Un secteur qu'elle pensait avoir laissé derrière elle.

Valencia vue des toits
@Perrine Saint Martin / Valencia.

 

Rencontre… en quarantaine

Trois années s'écoulent, puis - rideau - la pandémie de COVID-19 bouleverse le monde. Durant le confinement, Perrine contourne un peu les règles. Un de ses collègues habite près de chez elle. Ils se retrouvent régulièrement pour faire quelques courses et papoter. Leurs échanges se prolongent parfois autour d’un café, chez l'un ou chez l'autre. C’est le début d’une grande histoire d’amour qui perdure.

 

Amour et entrepreunariat 

Leurs conversations, qui abordent tant des aspects personnels que professionnels, les amènent à s’interroger : et si nous lancions notre propre affaire ? Ils décident de créer ensemble leur entreprise dans l'immobilier. Perrine me dit qu’ils veulent mettre l’humain au cœur de leur démarche. Quand je lui demande de définir son métier, elle a du mal. Elle déteste le terme d’agent immobilier. Perrine se définit plutôt comme conseillère, accompagnatrice, facilitatrice, aide à l’installation pour les expatriés. En discutant de ses nouveaux clients nord-américains, elle se décrit en souriant comme un « caméléon », capable de gérer toutes les étapes d'un projet immobilier de A à Z.

perrine saint martin avec son ordinateur
@Perrine Saint Martin

Perrine ne sait pas de quoi demain sera fait. Elle a de nouvelles idées plein la tête. Par rapport à la lancinante question sur son avenir, son père lui avait dit : « Surtout, fais ce qu’il te plaît. Si tu veux faire de l’argent, fais-en… ». Elle a suivi le conseil au pied de la lettre, mais sans que l’argent soit sa finalité. J’ai devant moi une jeune femme épanouie qui a l’air heureuse de sa vie. Alors que notre entrevue touche à sa fin, elle me confie : « Depuis trois ou quatre ans, quand je visite ma famille en Bretagne, au moment de revenir à Valencia, j’ai désormais le sentiment de rentrer chez moi. »

 

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