Le festival de la Mostra de Valencia vient d’inaugurer sa 38ème édition. L'occasion de mettre à l’honneur la carrière exceptionnelle du cinéaste italien Paolo Sorrentino.
La 38e édition du festival de la Mostra de Valencia a commencé hier avec son traditionnel gala d’ouverture, lors duquel le documentaire fictif “Marina Unplugged” a été diffusé en avant première. Les projecteurs étaient aussi braqués sur un invité d’honneur à la carrière impressionnante et à la reconnaissance internationale : Paolo Sorrentino.
La palme d’honneur remise à Paolo Sorrentino
Le jury de la Mostra a décidé unanimement de remettre au cinéaste italien hier soir la Palmera de Honor de la Mostra de València-Cinema del Mediterrani pour l’ensemble de son œuvre.
Sorrentino, qui s'est dit "très heureux et honoré par ce prix", a été ovationné par le public de la salle Iturbi du Palau de la Música de València, où s'est déroulée la cérémonie d'ouverture du festival. Celui-ci se tiendra jusqu'au 29 octobre et mettra en lumière, en avant-première nationale, des productions du monde entier centrées sur la Méditerranée.
"C'est un peu tôt pour recevoir un prix pour l'ensemble de ma carrière", a ironisé le cinéaste, auteur entre autres de "Youth", "La main de Dieu" ou encore "La grande belleza" - le film qui l'a consacré comme réalisateur et lui a valu l'Oscar du meilleur film étranger.
Une carrière qui dépasse les attentes
Lors de la conférence de presse organisée ce vendredi 20 octobre, Sorrentino a pu s’exprimer sur ses films et partager sa vision du cinéma devant une salle comble et enthousiaste.
Si le réalisateur trouve ce genre de distinction prématurée dans sa carrière, c’est avec une filmographie riche et complexe qu’il se présente aux Valenciens : "Ma vie a dépassé mes attentes, j'en avais si peu que je les ai atteintes rapidement ; c'est pourquoi je suis dans un état d'esprit tranquille", a-t-il commenté le sourire aux lèvres. Ce qui ne l’empêche pas d'espérer “sortir des films qui (lui) vaudront des honneurs similaires à celui-ci”.
Cinéma, football et religion
Une des caractéristiques du cinéma sorrentinien est la passion du réalisateur pour les portraits des puissants et hommes de pouvoir, tels que Giulio Andreotti - "Il divo" - , Silvio Berlusconi - "Silvio et les autres" -, l'iconographie du Vatican - "The Young Pope" et "The New Pope" - ou l'effet Maradona à Naples - "C'était la main de Dieu". À ce propos, il a déclaré que “le cinéma, le football et la religion sont trois formes de spectacle” ; raison pour laquelle ils apparaissent régulièrement dans ses films.
Cependant, aux yeux du réalisateur italien, "la politique n'est pas un spectacle, elle est la construction des rapports de force entre les individus, en les amplifiant”, même si l’analyse de l'actualité ne l'intéresse pas du tout : "Je ne m'occupe pas de la chronique, qui me semble vulgaire, mais de l'histoire", a-t-il déclaré, refusant de commenter l'action politique de Giorgia Meloni.
L'art de Sorrentino : rétrospective et leçon de maître à la Filmoteca
Durant le festival, la Filmoteca projettera l'intégralité de la filmographie de Sorrentino, avec au moins une diffusion quotidienne. De plus, l'illustre réalisateur italien donnera une masterclass ouverte à tous ce samedi 21 à 18h00 à la Filmoteca, offrant une opportunité unique d'appréhender sa méthode de travail et d'approfondir la perception de son art.
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