Édition Tunis

ARTS - Exposition Karopolis de Nadia Jelassi

Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 janvier 2017

La galerie AGorgi inaugure "Karopolis", l'exposition personnelle de l'artiste Nadia Jelassi, le dimanche 15 Janvier à partir de 11h. L'exposition se poursuivra 1 mois


Images de Karopolis

Karopolis : est-ce le nom d'une nouvelle capitale impériale, comme le fut Carlopolis, du temps de Charles-le-Chauve, petit-fils de Charlemagne, en l'an 876 ? Ou celui d'une ville du futur, dessinée par un esprit visionnaire ? Ou bien le nom qu'on peut donner à la cité dans laquelle nous vivons ?
Ces images ont été faites à Tunis. En 2016. Car Karopolis, bien qu'elle soit faite de carreaux de faïence aux motifs anciens, est une ville contemporaine. Et si l'on trouve dans les images que nous en propose Nadia Jelassi le reflet des manuscrits enluminés de Kalila wa Dimna, des arabesques et des calligraphies, elles se veulent l'expression d'une situation politique qui est la nôtre.

À Karopolis, les hommes ne sont pas seuls. Il y a des fleurs, des animaux. Des oiseaux, des insectes, des chacals? Mais les fleurs ne sont que des motifs de faïences. Les insectes sont en plastique, et se posent souvent sur les hommes comme sur des cadavres. Et les chacals sont ceux de la fable, qui figurent des hommes.

Des hommes figés. Produits en série. Contreplaqués. Avec le fil du bois qui transparaît parfois. Ils s'avancent. Se mettent en avant, en relief. Pour faire bonne figure. Platement. C'est qu'ils sont pris dans des formes contraignantes : cadres, carrés, étoiles, ronds. Si le carré domine, chacune de ces figures leur donnent leur caractère propre et leur nom : Kétoiles, Karonds, Karcs, Kdebouts, Kartets, Kachés.
[....]
Les images de Karopolis ne donnent pas de noms. Ce ne sont pas des tableaux à clés. Car ce ne sont pas les individualités qui comptent ici, mais les types qu'ils symbolisent. Les personnes incarnées, avec leur humanité, nous restent invisibles, cachées sous un rideau de pluie ou les traits effacés par les fleurs dont on les a couvertes. Dans Kaché sous la pluie, les traits des souverains se sont dissous. Seuls ressortent les silhouettes des deux majordomes qui portent majestueusement leur parapluie, avec leurs n?uds papillon et leurs gilets rouges, à la manière dont, au XVIIe siècle, les pages protégeaient du soleil le chancelier du roi de France, Pierre Séguier, immortalisé sous le pinceau de Charles Le Brun . Des parapluies rouges et verts, qui font aussi penser au parasol du sultan du Maroc peint par Delacroix ? sinon que le vert qui regardait le ciel est tourné vers la terre, et que c'est ici le rouge qui reçoit la pluie."

Alain Messaoudi, maître de conférences à l'Université de Nantes

L'artiste :

Nadia JELASSI née à Tunis en 1958

Dernières expositions personnelles
2014 : Fatchata, photomontages en reliefs
Galerie A. Gorgi
2013 : Parce que vous le valez bien, installation objets et peintures sur ardoise
Vitrine Régionale d'Art contemporain Millau, France
2010 : En rupture d'assise, dessins, images 3D, installation de chaises - Kanvas Art gallery, La Soukra
Participation à plusieurs expositions de groupe (Talan, Galerie A. Gorgi, ?)
Diplômée de l'école des beaux arts de Tunis où elle est actuellement enseignante.
njelassi@yahoo.fr


La Rédaction (www.lepetitjournal.com/tunis) vendredi 13 janvier 2017

 

logofbtunisie
Publié le 12 janvier 2017, mis à jour le 13 janvier 2017

Flash infos