L’excellence et la résilience des Français de l’étranger ont résonné au Quai d’Orsay

 

Impossible de choisir le moment qui caractérise le plus la 12ème édition des Trophées des Français de l’étranger. Nous pourrions parler de la première fois que nous traversons les couloirs majestueux du Quai d’Orsay (et rencontrons Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères), ou des sourires fiers devant le photographe. Nous pourrions évoquer les quelques minutes qui précèdent la cérémonie - là où le cœur bat peut être le plus fort du côté des futurs lauréats - des applaudissements admiratifs, des discours émouvants et inspirants sur l’estrade, de l’annonce d’une Maison de l’expatriation à Paris, ou des derniers échanges sous l’un des immenses lustres du lieu. S’il est impossible de choisir, il est possible de raconter la passion de ces Français qui changent le monde et qui ont été récompensés le 19 mars 2024 à Paris. 

 

Cérémonie des 12e trophées des Français de l'étranger sur RFI

 

Vous incarnez à votre manière l’idéal français, dans ce qu’il a de plus universel et humaniste.

 

 

Une cérémonie au coeur d'un Quai d’Orsay rayonnant 

Les lustres et les dorures donnent le LA de la soirée. Le Quai d’Orsay est sublimé par les derniers rayons de soleil lorsque les premiers invités de la cérémonie arrivent. Il faut dire que le cadre fait son effet. Nicolas Laporte, lauréat du Trophée Education a les yeux rivés vers le plafond en arrivant, “très impressionnant” commente l'astrophysicien avant de faire quelques photos pour se souvenir de la soirée qu’il s’apprête à passer. L’antichambre de la cérémonie se remplit peu à peu et témoigne de rencontres ou de retrouvailles. Le soleil s’efface doucement, il fait doux. 

La cérémonie va commencer, la salle est comble et les chaises manquent. Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, fait son entrée. “On m’a demandé récemment de résumer l’évènement que nous vivons depuis maintenant 12 ans en trois mots. Je dirai excellence, passion et résilience. Nos lauréats ont eu l’idée et le courage d’aller au bout de leur passion.” commence Hervé Heyraud.“ Vous avez chacun et chacune participé au rayonnement de la France et incarné, à votre manière l’idéal français, dans ce qu’il a de plus universel et humaniste. Vous êtes les relais précieux de notre influence.” poursuit Franck Riester face à “ six artisans de la relation entre la France et le reste du monde.” 

 

 

La science devrait être accessible à tous, et je suis déterminé à rendre le cosmos tangible pour ceux qui ont des défis visuels 

 

 

Des passions virale et spatiale récompensées 

Dans quelques secondes, les lauréats, au premier rang, vont tour à tour monter sur l’estrade. Ils vont partager leur passion et leurs projets, un trophée au creux de leurs mains. Océane Sorel, virologue et créatrice du compte Instagram theFrenchVirologist s’avance la première dans une élégante robe noire. Un reportage réalisé par France 24 vient d’être diffusé où on la voit déguisée en ver intestinal. “En plein covid, je voyais passer beaucoup de fausses informations. En parallèle, ma famille me questionnait beaucoup. Des Etats-Unis où je vis, j’ai commencé à faire des vidéos amusantes et ludiques pour elle, et je me suis rendue compte que cela pouvait plaire à un plus grand nombre. Je souhaite vulgariser mon savoir pour aider les autres, et ne faire que ça à l’avenir” raconte la jeune femme aux côtés de Maryline Navarro, directrice du développement de la clientèle de la Banque Transatlantique qui lui a remis son trophée. 

 

 

Partager son savoir, Nicolas Laporte en sait aussi quelque chose. Astrophysicien français au Royaume-Uni, le lauréat du Trophée Education a regardé dans les plus grands télescopes optiques du monde avec les plus éminents scientifiques de son époque. Cette observation du ciel, il la partage et la fait découvrir à des enfants malvoyants. « La science devrait être accessible à tous, et je suis déterminé à rendre le cosmos tangible pour ceux qui ont des défis visuels » confie-t-il, fier de son prix remis par le CNED , représenté par son Directeur général, Jean-Noël Tronc. 

 

Nicolas Laporte, un astrophysicien à Cambridge, qui met des étoiles dans les yeux

 

Je représente ce soir une équipe d’avocats bénévoles qui sont à l’écoute de ces femmes et de ces hommes - car il y en a aussi - victimes de violences 

 

 

Chloé Vialard ou la défense des femmes victimes de violence

 

Résilience et détermination françaises à l’honneur 

Direction Singapour avec Chloé Vialard, cofondatrice du Support Centre for women victims of violence. La lauréate du Trophée Humanitaire souligne à quel point il est important de ne sous-estimer aucune violence subie - que ce soit en France ou ailleurs - ni leur nature. “Ces violences peuvent être physiques, sexuelles, psychologiques, administratives, économiques. Je représente ce soir une équipe d’avocats bénévoles qui sont à l’écoute de ces femmes et de ces hommes - car il y en a aussi - avec cette cellule inédite au monde” explique l’avocate d’arbitrage international, auprès d’Eric Pavy, Directeur Général de la CFE et partenaire du Trophée. 

 

 

Frédéric Pilloud, directeur de Misterfly, remet ensuite le Trophée Culture Art de Vivre à Cécile Moroni, humoriste en Norvège. A la question d’un lien entre son ancienne vie professionnelle de dirigeante d’entreprise et sa nouvelle passion, l’élégante lauréate, fière de sa réorientation, confie avec humour à l’assemblée “qu”il est plus facile d’être humoriste que dirigeante car lorsque l’on est dirigeant et que l’on fait une blague, les gens sont obligés de rire…” avant de rappeler à quel point l’humour peut être un pont enrichissant entre deux cultures et deux pays. 

 

Cécile Moroni : “L’humour norvégien est assez particulier et différent du nôtre”

 

Chaque formation, chaque action, chaque financement, mais aussi chaque femme émancipée transforme la société en Inde. 

 

 

 

Quand solidarité et engagement n’ont aucune frontière

De retour en Asie, Johanna Levy s’avance à son tour sur l’estrade. Son reportage a emu l’assemblée. La co-fondatrice de Hope-Bangkok s’engage pleinement dans la cause des réfugiés en Thaïlande. “C’est aussi l’action de toute une équipe. Nous ne lâchons rien et les projets fusent” dit-elle en montrant le joli sac qu’elle porte à l’épaule et réalisé par l’association pour récolter des fonds. Ancienne élève du Lycée Français de Tokyo, la lauréate reçoit le trophée Alumni des lycées français du monde, remis par Claudia Scherer-Effosse, directrice générale de l’AEFE. Son parcours est un porte-drapeau du réseau de 600.000 anciens élèves issus de l’enseignement français de l’étranger. 

 

Johanna Lévy, lauréate du Trophée Alumni des lycées français du monde 2024

 

 

A quelques milliers de kilomètres de là, en Inde, Benjamine Oberoi a aussi créé une association qui vient en aide à ceux qui en ont besoin. Avec Objectif France Inde, l’humaniste soutient depuis plus de 30 ans des projets d’ONG indiennes mais aussi l’indépendance des femmes “Chaque formation, chaque action, chaque financement, mais aussi chaque femme émancipée transforme la société. Par exemple, dans des villages du Tamil Nadu, nous avons permis plusieurs récoltes par an grâce à des infrastructures hydrauliques, contre une seule auparavant” raconte-t-elle après avoir reçu le Trophée Impact Social des mains d’Annika Milville, Directrice de l'International chez Malakoff Humanis. 

 

Benjamine Oberoi et "l'émancipation des Indiennes par l’emploi et le microcrédit"

 

Des parcours de Français de l’étranger parmi des milliers d’autres dans le monde, pourvu qu’ils soient, eux aussi, un jour reconnus et remerciés 

 

 

Quelques mots touchants d’Hervé Heyraud concluent la cérémonie. Un dernier verre est partagé dans un brouhaha bienveillant dans la nuit de Paris, illuminée par les lustres du ministère. Parlementaires, conseillers des Français de l’étranger, partenaires, lauréats et autres invités ne veulent pas se séparer. Les contacts s’échangent, les rires se font écho. La salle se vide finalement, le long d’un somptueux escalier. La passion virale d’Océane Sorel, la vocation humoristique de Cécile Moroni, l’engouement spatial de Nicolas Laporte, la détermination conjointe de Chloé Vialard, l’engagement social de Benjamine Oberoi et la ténacité solidaire de Johanna Levy…Des parcours de Français de l’étranger qui résonnent parmi des milliers d’autres dans le monde, pourvu qu’ils soient, eux aussi, un jour reconnus et remerciés.