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TOURISME – L'EUR, le quartier de l'exposition universelle...de Rome !

L'Exposition Universelle de Rome (EUR) est un quartier unique de la ville. Son architecture fasciste et son histoire restée intacte ont de quoi surprendre plus d'un curieux. Gros plan sur un quartier dynamique et novateur qui garde cependant toutes les traces d'un projet d'une exposition universelle qui n'aura pas eu lieu

Aux portes de la capitale, l'Exposition Universelle de Rome (diminutif de l'EUR) trône de manière déconcertante. A l'écart des sentiers touristiques traditionnels, il allie modernité et histoire. L'atmosphère y est vraiment différente de celle du reste de la ville, dans un environnement unique. Sur place, le changement est radical. Avec ses grandes avenues, larges et aérées, et ses multiples espaces verts, il y règne un sentiment de liberté et de tranquillité. Un sentiment renforcé par les lignes épurées des bâtiments au style rationaliste. Mais à l'heure de la sortie des bureaux, il change de visage et se transforme en un quartier d'affaires qui vit au rythme de ses entreprises et du dynamisme qu'elles exigent. Hommes en costume, belles berlines et publicités à foison se fondent dans le paysage. Il est aussi très facilement accessible. Il suffit en effet d'emprunter la ligne B du métro en direction de Laurentina (avant dernier arrêt).

La vitrine de l'Italie fasciste


Durant les années 30, le pouvoir fasciste souhaite organiser un évènement pour commémorer les vingt ans de la "marche sur Rome". C'est avec cette "marche" que le mouvement des Faisceaux était parvenu au pouvoir en 1922, avec Benito Mussolini à sa tête. Le gouverneur de Rome de l'époque, un certain Guiseppe Bottai, propose alors un projet très ambitieux au "Duce". Celui-ci prévoit d'organiser une exposition universelle en 1942 à Rome en créant un quartier de toute pièce. Un moyen unique pour Benito Mussolini de montrer la réussite du système fasciste à la face du monde. Le gouverneur romain fait donc appel au meilleur architecte et urbaniste de l'époque, pour construire un quartier à l'image du fascisme : Marcello Piacentini, qui n'est autre que l'architecte de La Sapienza, de l'Opéra et de la Via della Conciliazione (qui conduit au Vatican) à Rome. Dans la pure tradition fasciste, il va alors s'atteler à réaliser des bâtiments qualifiés de rationalistes au milieu de grandes avenues larges et aérées. Le projet prévoit différents édifices comme un palais des Offices, un palais des Congrès ou un palais de la Civilisation du travail. Mais le début de la Seconde Guerre Mondiale, avec l'entrée de l'Allemagne en Pologne, portera un coup d'arrêt au projet.

La guerre brise le projet fasciste mais pas le développement de l'EUR
Le début du conflit opposant les Alliés aux forces de l'Axe met fin au projet d'une exposition universelle pour 1942. Les travaux s'arrêtent donc aussi pour l'EUR, qui doit patienter jusqu'à la fin de la guerre pour connaître sa destinée. Ce n'est qu'en 1951 que la ville va redonner un sens à ce quartier à l'écart de Rome (dans les années 1950, l'urbanisation s'arrête bien avant l'actuel contour). Rome doit en effet accueillir les Jeux Olympiques en 1960 et les autorités s'empressent alors de doter l'EUR des équipements nécessaires à son organisation. C'est ainsi qu'un palais des Sports (le Palalottomatica actuel), une piscine olympique, un vélodrome et un nouveau palais des Congrès voient le jour. La métamorphose du quartier vient de commencer, mais c'est par la suite qu'elle va connaître sa plus grande révolution.

Un quartier d'affaires et un centre de loisir
C'est en mars 2000, qu'une commission du ministère du Trésor concède les droits du quartier à une société nommée "EUR spa". Elle s'occupe de la gestion et de la valorisation du patrimoine immobilier de l'EUR. Dans cette gestion interviennent deux acteurs, le Ministère de l'Economie et des Finances, qui gère 90% de la société, et la ville de Rome, qui gère les 10% restants. Le quartier a évidemment gardé ses caractéristiques architecturales. On y retrouve toujours ces grandes avenues, le palais des Offices, le palais des Congrès, le palais de la Civilisation italienne (nommé palais de la Civilisation du travail à sa création), le palais des Sports ou la piscine. Cependant les banques et les grands groupes y ont fait leur apparition. La société de gestion a aussi contribué à la rénovation du palais des Sports en 1999 en collaboration avec la société Lottomatica, d'où le nom actuel de l'enceinte. Les nombreux bâtiments de l'époque fasciste sont pour beaucoup transformés en musées divers et variés. Les résultats engendrés par cette entreprise sont au-delà des espérances et de nombreux projets voient le jour.

Jean-Marie Cornuaille (Lepetitjournal.com de Rome) - vendredi 10 janvier 2014

Crédits photos : lepetitjournal.com de Rome

 

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