Il suffit de se promener le long d’une rivière ou près d’un réservoir pour se rendre compte que l’activité n’y est pas la même que l’an dernier à pareille époque. Tout le monde est au travail pour éviter le pire.


Nous sommes nombreux à voir arriver le plus dur de la saison des pluies avec inquiétude. Nul n’a envie de revivre la catastrophe de l’automne dernier. Les autorités non plus d’ailleurs qui, clairement, s’agitent sur le sujet. Les pluies diluviennes du mois de mai et ce qui vient d’advenir autour de Chiang Rai nous rappelle qu’en Thaïlande, nous ne sommes jamais à l’abri de catastrophes naturelles dues aux excédents d’eau. Les pluies de mousson s’étant montrées à la fois très précoces et très intenses cette année, le gouvernement a réuni des experts pour évaluer la situation et surtout coordonner les efforts d’intervention d’urgence. Étaient présents autour de la table des représentants du Département royal de l’irrigation, de l’Office national des ressources en eau, du Département météorologique thaïlandais et du Département de la prévention et de l’atténuation des catastrophes.
Plans d’action clairs et aide rapide
Les discussions se sont tenues à l’aune de la situation déjà préoccupante voire catastrophique que connaissent les provinces du Nord comme Chiang Rai, Nong Khai ou Bueng Kan. Et on y attendrait encore de fortes tempêtes jusqu’au mois d’octobre et la fin habituelle de la saison des pluies. Le vice-Premier ministre, Prasert Jantararuangtong, qui présidait la réunion, a expliqué que dans ces zones confrontées à un risque élevé de crues soudaines, de ruissellements et de glissements de terrain, notamment dans les régions montagneuses et de basse altitude, il était indispensable d’avoir préparé « des plans d’action clairs et être en mesure de fournir une aide rapide aux citoyens touchés ».
Depuis des semaines, des barges travaillent
Pour éviter les rejets d’eau brutaux et tardifs qui ont certainement valu à des villes comme Chiang Mai des catastrophes évitables l’an dernier, les prévisions météorologiques sont, cette année, prises en compte par le Département royal de l’irrigation pour adapter la gestion des réservoirs, afin d’ajuster les stratégies de rejet d’eau et d’éviter les impacts en aval. Il suffit de se promener le long d’une rivière, la Ping par exemple, pour se rendre compte que d’autres mesures sont prises en amont, que l’on n’a pas vu l’an dernier. Ainsi, depuis des semaines maintenant, des barges travaillent-elles quotidiennement au milieu de la rivière pour la creuser d’une part et utiliser la terre ainsi récupérée pour renforcer les berges.
Plus de 1.600 sites prioritaires

Parmi les mesures prises pour accueillir la mousson 2025 à son plus fort moment, l’inspection des infrastructures hydrauliques a été renforcée, les obstructions des voies navigables sont dégagées et plus de 1.600 sites prioritaires ont été reconnus comme particulièrement sujets aux inondations. Là, des pompes seront prêtes à être utilisées, des camions et des bateaux se tiendront, eux, prêts à intervenir pour aider et secourir.
Toutes les agences thaïlandaises sont sur le pied de guerre
Le système de prévention a même été étendu, faisant entrer dans le dispositif des agences aux compétences complémentaires. Ainsi, il a été demandé à l’Agence de développement de géo-informatique et des technologies spatiales et à l’Office national des ressources en eau de travailler ensemble à la surveillance des tempêtes pour être capable de prévoir les fortes pluies et de prévenir les populations deux ou trois jours à l’avance. De même, le Département des ressources minérales doit évaluer les risques de glissements de terrain et de tremblements de terre pour améliorer la prévention et l’alerte en ces matières.
Coordonner une communication huilée vers les populations
Enfin, le Département de la prévention et de l’atténuation des catastrophes devra se coordonner avec l’armée et la marine pour mobiliser de la main d’œuvre, des véhicules et même des avions pour parer à toute éventualité. Abris, cuisines, unités médicales doivent être opérationnels. Des digues doivent être construites dans les zones à haut risque. En lien avec les provinces, le Département devra coordonner une communication huilée pour garantir des mises à jour rapides, précises et accessibles.
Et si, malgré tout, des catastrophes arrivent, le Département est chargé, avec les gouvernements provinciaux, d’évaluer et documenter les dommages au plus vite pour accélérer le versement des indemnisations. La démarche reprend en cela les mots employés par la Première ministre « suspendue », il y a quelques jours à Chiang Rai. Quant à la reconstruction dans les zones les plus reculées, il est déjà demandé à des entreprises privées et des ONG de se tenir prêtes à prêter main forte.
Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’avec la mise en place d’une telle stratégie, rien d’aussi grave que l’automne dernier ne nous arrive dans les mois à venir.
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