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« Ville minute » : Une expérimentation inédite à Stockholm

Vue de Stockholm, ville minuteVue de Stockholm, ville minute
Vue de Stockholm, Fabienne Roy
Écrit par Hugo Messina
Publié le 16 août 2021, mis à jour le 17 août 2021

Le projet « ville minute », expérimenté à Stockholm, permet aux habitants de choisir l’usage qu’ils souhaitent donner à leur quartier. Zoom sur cette initiative originale et futuriste.

 

Le citoyen au centre des zones urbaines

Depuis début 2021, en Suède, ce nouveau modèle est en expérimentation dans quatre quartiers autour de la capitale. L’objectif, créer une « ville de la minute », veut impliquer le citoyen au maximum au niveau local. Pour cela, le concept se base sur un principe simple : chaque habitant a son mot à dire dans l’utilisation de l’espace urbain qui l’entoure au quotidien.

Bien entendu, il serait impossible de combler tous les besoins de chacun dans un seul et même quartier, des choix doivent être faits. Cependant, le but est de relancer l’élan participatif dans la société, en impliquant chacun dans les choix de la société. Une métropole plus humaine, plus proche, rendant ainsi les rues de la ville plus vivantes et animées par les locaux directement.

Pour réaliser ce projet, des ateliers et des consultations sont en place et invitent tout habitant y compris les enfants, à soumettre leurs idées concernant l’usage de l’espace public.

En réalité, si ce projet réussit à séduire un large public, cela permettrait dans le futur de développer les échanges dans des cercles étroits d’individus, en stimulant l’engagement urbain de toutes et tous. En cas de réussite, son application devrait s’étendre à tout le pays d’ici 2030.

 

Adapter les villes à de nouveaux enjeux

En proposant des modules en bois, « Street Moves », qui, après une concertation entre voisins d’un même quartier, peuvent prendre diverses formes, le paysage urbain pourrait devenir plus vert. Mis au point par ArkDes, ce mobilier urbain est très adaptable, au gré des envies, et s’assemble assez facilement. Ainsi, certains préfèreront les utiliser pour créer des bancs et favoriser ainsi des espaces de rencontres, alors que d’autres y verront une bonne occasion pour construire des jardinières et y planter fleurs et autres plantes pour végétaliser un quartier. Autre exemple, si tel quartier abrite une majorité de familles ou une école, le choix pourra plus se porter vers la mise en place de structures de jeu pour les enfants. Bref, les possibilités sont multiples selon les besoins de la communauté.

De plus, comme de nombreuses capitales en Europe, Stockholm tend à créer de plus en plus de zones piétonnes, ce qui incite donc les autorités locales à opter pour ces solutions. Avec de telles idées, il s’agirait d’améliorer sa qualité de vie tout en modernisant les infrastructures. D’ailleurs, il y a quelques années, un projet européen baptisé « la ville du quart d’heure » et porté par Anne Hidalgo, était le pionnier dans cette recherche de durabilité. Il y avait alors la volonté de fluidifier les transports, réduire l’impact carbone et créer du lien social dans un périmètre de 15 minutes à pied/à vélo autour de soi.

 

Les limites d’une initiative inédite

Tout n’est pas blanc non plus. Quelques questionnements viennent noircir le tableau. Déjà, le projet se base sur le constat selon lequel les habitants des zones urbaines utilisent de moins en moins leurs voitures. Certes, cela semble globalement se vérifier, mais quid de ceux qui dépendent encore de leurs véhicules dans la vie courante ? Il faudra donc que les autorités locales trouvent des solutions afin d’offrir des alternatives, notamment en terme de stationnement.

Toutefois certaines décisions ne peuvent techniquement pas être prises à cette échelle. Dans les domaines des transports en commun ou de l’accès à l’éducation les mesures doivent en règle générale être prise par des plans de planification globale.

Enfin le cloisonnement des populations est la dernière critique apportée par les détracteurs de ces « smart-city ». Ces derniers avancent un risque de séparer les habitants de quartier en communauté, laissant les plus précaires entre eux, les plus aisés entre eux, etc. Un effet indésirable, surtout quand on sait que la plupart des municipalités cherchent à intégrer les quartiers les plus défavorisés, par des politiques de discrimination positive entre autre.

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