

(Rédaction internationale) Créée en 1845, la Société protectrice des animaux (SPA) est une association dont la mission est "d'améliorer le sort des animaux". Grâce à la générosité de près de 100.000 donateurs, elle en accueille plus de 40.000 dans ses refuges (photo AFP). Mais depuis 8 ans, la Cour des comptes dénonce la gestion de l'association, sans résultat. Son président, Philippe Séguin, a tapé du poing sur la table et fustigé ces manquements : "En s'abstenant de prendre les mesures nécessaires, la SPA compromet sa mission de protection animale . Ses responsables ont trahi la confiance [...] de tous les donateurs."
Gabegie
La Cour des comptes critique surtout "les gaspillages (...) du fait des coûteuses dérives de ses projets de construction". Sur 100 euros de donation, 43 euros passent en frais de fonctionnement, "un niveau particulièrement élevé"qui, semble-t-il n'a "pas inquiété"l'association.
Environ 80% des ressources de la SPA proviennent de testaments. Or l'absence totale de contrôle en matière de legs a favorisé de "nombreuses anomalies". Des fraudes ont peut-être eu lieu lors de la vente de biens immobiliers légués par testament : "De nombreuses ventes sont intervenues au bénéfice d'un même acquéreur dans des conditions qui font suspecter un comportement préférentiel. "
Des animaux négligés
Autre grief : des placements importants - 67 millions d'euros, près de trois années de ressources issues de la générosité publique - investis dans l'immobilier... Seuls 5 millions d'euros ont été dépensés au profit des animaux, une situation "particulièrement anormale, tant au regard de la volonté des donateurs que de la vétusté de nombreux refuges de la SPA et plus généralement des besoins de la cause animale", souligne le rapport. Les désaccords à la tête de l'association n'ont fait que retarder davantage encore les projets, au point que la SPA n'assure plus sa mission. La Cour dénonce "des conditions d'hébergement des animaux mauvaises voire indignes".
La justice est saisie
Virginie Pocq Saint-Jean, à la tête de la SPA depuis 9 mois, reconnait ces dysfonctionnements. "Il y a beaucoup trop d'argent, et insuffisamment de compétences et de contrôle extérieur". Face à la gravité des faits reprochés, la Cour des comptes a alerté les ministères de tutelle de la SPA. Le ministère de l'Intérieur a demandé qu'un administrateur judiciaire soit désigné. Des poursuites pénales ne sont pas exclues.
Marie-Pierre Parlange (www.lepetitjournal.com) mercredi 23 septembre 2009
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