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#JeNeMeConfineraiPas: La désobéissance civile gagne du terrain

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Écrit par Adèle Hourdin
Publié le 29 janvier 2021, mis à jour le 1 février 2021

Alors que la France est sur le point de s’engager dans un nouveau confinement, un hashtag a émergé sur les réseaux: #JeNeMeConfineraiPas. Vite devenu viral, il met en lumière la colère de certains face aux mesures sanitaires.

Mercredi à Nice, Christophe Wilson circulait entre les tables de son restaurant. Plats à la main, ce restaurateur servait ses clients comme à l’accoutumée. Sauf que depuis le 29 octobre, les restaurants n’ont plus le droit d’accueillir du public en France. En observant la scène, on en aurait oublié que l’épidémie de coronavirus continue de sévir dans le pays. Ce restaurateur, qui scandait « liberté ! » pendant son service, a décidé d’ouvrir malgré tout. Très vite placé en garde-à-vue, il a tout de même incité les autres restaurateurs à suivre son exemple. 

Son geste n’est pas le seul exemple du vent de désobéissance qui souffle sur la France. Un an après le début de l’épidémie, le ras-le-bol se fait de plus en plus fort alors que l’arrivée des variants retarde l’espoir d’une sortie rapide de la crise et va surement propulser la France dans son troisième confinement en un an. 

Le hashtag #JeNeMeReconfineraiPas illustre à la perfection ce mouvement. La plateforme d’observation des réseaux sociaux Visibrain dénombrait 161 132 messages publiés avec ce hashtag depuis son apparition. Les messages le comprenant s’opposent à un troisième confinement, à des mesures de restriction jugées absurdes. Plusieurs messages appellent notamment à organiser une Journée de la désobéissance citoyenne le 1er février. Des entrepreneurs envisagent de rouvrir leurs bars, restaurants, salles de sport… à partir de cette date, d’autres ne plus porter de masque.

 

 

Une colère qui gronde dans le monde

Le mécontentement face aux restrictions sanitaires fait rage dans de nombreux pays où des manifestations ont lieu. Aux Pays-Bas, des rassemblements ont dégénéré ce week-end jusqu’en début de semaine. Alors que le pays était l’un des plus laxistes depuis le début de la crise sanitaire, l’arrivée du variant britannique a contraint le gouvernement à prendre des mesures plus restrictives. Un couvre-feu a été instauré entre 21h et 4h30, le premier depuis la 2nde Guerre mondiale. Après des heurts avec les forces de l’ordre, des pillages et des incendies, plusieurs centaines de personnes ont été interpellées en marge des manifestations.

 

 

Au Danemark, le groupe « Men In Black in Danemark » organise des manifestations depuis plus d’un mois contre la « coercition » et la « dictature » des mesures prises dans le pays. Trois personnes ont été arrêtées samedi, en marge d’une de ces manifestations, pour avoir incendié un mannequin à l’effigie de la Première ministre danoise.

Même chose en Espagne, qui connait actuellement un couvre-feu nocturne et une restriction des mobilités entre régions, où des manifestations se sont tenues pour dénoncer le « mensonge » de l’Etat face à un virus « qui n’existe pas ». 

Le Liban, qui traverse sa plus grave crise économique et qui connaît une énorme augmentation de la pauvreté, est au bord de l’implosion. Depuis trois jours, Tripoli est le théâtre de manifestations violentes qui ont déjà fait un mort et plus de 220 blessés. Le système hospitalier au bord du gouffre a contraint l’exécutif à mettre en place un confinement très strict face auxquels les Libanais se retrouvent livrés à eux-mêmes, la plupart vivant de revenus à la journée.