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Anne Tallineau: «l’identité franco-allemande de l’OFAJ est très forte»

Anne Tallineau OFAJAnne Tallineau OFAJ
© Olivier VIGERIE
Écrit par Aurélie Billecard
Publié le 12 janvier 2021, mis à jour le 13 janvier 2021

Anne Tallineau, secrétaire générale de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, a été renouvelée dans ses fonctions jusqu’en 2027. Spécialiste des relations franco-allemandes et de la culture, elle se confie à nous pour évoquer les différents engagements et défis auxquels la jeunesse est confrontée.

 

Vous avez été nommée le 1er janvier 2020 secrétaire générale de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse. Le 17 décembre, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé votre renouvellement au poste jusqu’en 2027. Quelle est votre réaction suite à cette marque de confiance ?

J’ai été nommée secrétaire générale de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse en janvier 2020 pour un an car je terminais le mandat de ma prédécesseure Béatrice Angrand. J’ai ensuite été renouvelée dans mes fonctions pour un mandat de six ans.

Cette nomination me procure beaucoup de joie et une certaine forme de contentement. Je suis très reconnaissante aux gouvernements français et allemand, et je remercie en particulier le ministre Jean-Michel Blanquer. Avec la crise sanitaire, l’année 2020 était particulière. Dès mon arrivée au poste, nous sommes passés en télétravail, ce qui m’a laissé très peu de temps pour rencontrer les équipes. Nous étions obligés de nous réinventer, notamment en passant au format numérique. C’était une année dure mais passionnante, durant laquelle les équipes de l’OFAJ étaient extrêmement mobilisées. Nous avons su, en très peu de temps, créer de nouveaux chemins. Le résultat de notre travail est très gratifiant. 

 

La culture crée du lien relevant de l’intime

 

Vous êtes une spécialiste des relations franco-allemandes. Comment votre parcours influence-t-il vos missions au sein de l’OFAJ ?

Je suis spécialiste dans les relations franco-allemandes, car j’ai vécu en Allemagne pendant 16 ans. Évidemment, cette expérience me donne une très bonne connaissance de la société allemande. Je suis également une spécialiste de la culture, puisqu’avant l’OFAJ, ma carrière a toujours été centrée autour de missions culturelles : j’ai été, pendant six ans, directrice générale de l’Institut Français à Paris.

Je n’aurais jamais eu le poste de secrétaire générale si je ne connaissais pas les cultures française et allemande. Elles sont toutes les deux très proches et ont une histoire commune : l’identité franco-allemande de l’OFAJ est très forte.

Au sein de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, je souhaite approfondir tous les liens culturels entre les jeunes français, allemands et européens (puisque 15 % des projets se font avec des jeunes d’Europe). Le champ est rempli d’opportunités. Par exemple, nous travaillons aujourd’hui avec le centre Pompidou sur un cycle de rencontres dont nous ne pouvons pas encore dévoiler les projets. En tout cas, pour les jeunes étudiants et futurs professionnels de la culture, nous nous demandons quels sont les prochains défis pour les métiers culturels. La culture crée du lien relevant de l’intime. C’est un instrument très efficace pour lier les sociétés entre elles.

 

Cette génération Erasmus ne doit pas devenir la génération Covid

 

Dans ce contexte de crise, quels défis attendent la jeunesse franco-allemande ? 

La jeunesse franco-allemande fait face à de multiples défis. Aujourd’hui, la situation en France est différente de celle en Allemagne, notamment avec les écoles ouvertes. Par exemple, cela fait quelques mois que les élèves allemands en études supérieures n’ont pas de cours, même en ligne : c’est une jeunesse extrêmement empêchée par la crise sanitaire. Ils ne peuvent ni suivre les cours comme tout autre étudiant, ni s’insérer sur le marché du travail. Il est particulièrement important pour l’Office franco-allemand pour la Jeunesse de montrer que les liens entre les différentes sociétés peuvent se créer ou se conserver grâce aux outils numériques. Il est essentiel de valoriser la mobilité internationale, les échanges scolaires, et ce que cela peut offrir aux jeunes. Cette génération Erasmus ne doit pas devenir la génération Covid.

La dimension citoyenne est un autre défi de l’OFAJ. L’année prochaine, nous avons des élections en Allemagne, en 2022, ce sont les élections présidentielles françaises. La participation des jeunes à la vie  citoyenne pour pouvoir désigner et choisir la société de demain est fondamentale.

 

Quelle direction souhaitez-vous donner aux relations entre les jeunes de France et d’Allemagne sous votre mandat ?

Ce serait assez présomptueux de ma part de vouloir donner une direction aux relations entre les jeunes de France et d’Allemagne. Nous les encourageons dans leurs choix, notamment sur leur engagement concernant le développement durable. Nous avons vu réapparaître des enjeux écologiques au coeur de la crise sanitaire sur de multiples aspects. Il est évident que cela fait partie des sujets que nous souhaitons intégrer dans un plan de relance des échanges, sur lequel nous travaillons pour les trois prochaines années. C’est une priorité absolue : comment pouvons-nous soutenir l’engagement des jeunes en faveur du développement durable et des enjeux écologiques ? Comment la mobilité internationale pourrait être plus « verte » ? Nous ne pouvons donc pas les orienter vers une direction, mais les accompagner et les encourager dans leurs combats.

Cette jeunesse nous montre une autre mobilisation majeure : l’engagement citoyen. Elle a beaucoup voté lors des élections européennes pour choisir l’avenir de l’Europe. Pour l’OFAJ, c’est un devoir de soutenir cette démarche car cela fait partie des valeurs européennes, et démontre une envie d’adhésion aux projets européens.