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SOCIÉTÉ - Sortie de crise à Cachan

Une bonne partie des personnes réfugiées dans le gymnase de Cachan vont bientôt être relogées. L'accord signédans la nuit de mercredi àjeudi entre associations et institutions devrait ainsi mettre fin deux semaines de crise

Au moins 270 personnes vivaient entassées dans le gymnase depuis sept semaines (Photo : AFP)

Ça sent la fin de siège au gymnase de Cachan, dans le Val-de-Marne. Dans la nuit de mercredi àhier, un accord de principe a enfin ététrouvéentre les associations et représentants des ex-squatteurs, et le ministère de l'Intérieur.
Le 18 août dernier, près de 300 personnes, presque toutes d'origine africaine, étaient venues s'installer dans le gymnase Belle image de Cachan, àl'invitation du maire socialiste de la ville, Jean-Yves Le Bouillonnec;elles venaient d'être expulsées la veille de l'énorme squat situédans le campus universitaire de cette municipalitéde la région parisienne.
Selon ce protocole d'accord, 158 des 270 "réfugiés"vont très bientôt pouvoir être relogés, peut-être dès le début de la semaine prochaine. Les associations en présence ? France Terre d'Asile, SOS Racisme et la Licra ? vont débloquer de nombreuses places dans leurs propres centres d'accueil (dont notamment 158 par France Terre d'Asile) et faire l'intermédiaire entre les dossiers des candidats àl'hébergement et la place Beauvau.
Un répit pour les sans-papiers
Reste encore àobtenir l'aval de tous les occupants du gymnase, dont certains étaient toujours, hier, très sceptiques sur leur sort, pour que soit formalisél'accord. Les associations sont confiantes et pensent que le plan de relogement pourra être entérinéaujourd'hui. Pierre Henry, directeur général de France Terre d'Asile, a toutefois tenu àrappeler que tous les cas n'étaient pas encore réglés : "Il reste àcompléter l'offre d'hébergement pour que l'ensemble des 270 à300 personnes présentes puissent être relogées".
Les associations ont également obtenu que les squatteurs sans-papiers ?une centaine de personnes ? ne risqueront pas l'expulsion pendant que seront examinées leurs demandes de régularisation. De plus, les six hommes qui avaient entaméune grève de la faim il y a un mois et demi ont mis fin àleur mouvement. Ils ont étéhospitalisées et se sont alimentés.
Suite àce revirement de situation, le ministère de l'Intérieur a étéraillépar la gauche. Du côtédu parti socialiste, on a critiqué Nicolas Sarkozy, "contraint de reconnaître qu'il était dans l'erreur"et estiméque le ministre de l'Intérieur devrait "penser aux solutions avant de détruire tout ce qui ne lui plaît pas".
Camille VAYSSETTES. (
www.lepetitjournal.com) 6 octobre 2006

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Le préfet du Val-de-Marne victime d'un gag téléphonique
Bernard Tomasini, préfet du Val-de-Marne, est piteusement tombédans le piège téléphonique que lui a tendu l'humoriste Gérald Dahan. Pour le compte du magazine satirique Entrevue
, Gérald Dahan, spécialiste des imitations, a appeléle préfet en se faisant passer pour Philippe de Villiers, et le lancer sur le sujet des réfugiés du gymnase de Cachan. Tomasini, ancien proche collaborateur de Charles Pasqua lors de son passage àl'Intérieur, s'est senti en confiance et s'est laisséaller àdes commentaires plus qu'embarrassants. Il s'est notamment désolé"ils veulent reconstituer un village africain en plein Paris"et a affirméau royaliste vendéen qu'une soixantaine de squatteurs en situation irrégulière avaient déjàétéarrêtés pour être expulsés du territoire. Glosant sur le maire PS de la ville, Jean-Yves Le Bouillonnec, le préfet a glissé: "Il est bien obligéd'assumer sa décision d'ouvrir son gymnase aux anciens squatteurs (...) Il est dans la masse ce pauvre garçon". Questionnépar Le Monde suite au canular, Bernard Tomasini a admis s'être fait avoir et a condamné"cet acte de mauvaise foi". Mais il ne s'est pas démontéet a déclaré"Dire la vérité, ça fait du bien"! (
www.lepetitjournal.com ? 6 octobre 2006)

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