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SOCIÉTÉ - Maïa Simon, nouvelle figure de l’euthanasie

Atteinte d'un cancer généralisé, l'actrice Maïa Simon a décidé de se donner la mort médicalement. Avant son suicide assisté hier en Suisse, elle a expliqué son choix et dénoncé l'hypocrisie française


Maïa Simon a décidé de "mourir dans la dignité"(Photo D.R.)

Dans la dernière interview de l'actrice Maïa Simon, donnée une semaine avant son décès à RTL, on a retrouvé les mêmes termes que ceux utilisés par le jeune tétraplégique Vincent Humbert, qui avait demandé "le droit de mourir"à l'ancien Président Jacques Chirac. Maïa Simon évoque "la déchéance", "la dépendance"dues à son cancer. Ce qu'elle ne veut pas, c'est "l'acharnement thérapeutique". Comme Vincent Humbert, elle réclame le "droit à mourir dans la dignité", le droit de "choisir sa mort."
Mais, ce droit, la France  ne lui donne pas. Selon le Code pénal, donner la mort à un patient, même pour qui la médecine n'a plus aucun espoir de guérison, est considéré comme un homicide. Alors, la petite-fille du comédien Michel Simon a décidé de se rendre avec quatre amis à Zurich, dans une clinique spécialisée dans le suicide assisté. Pour se débarrasser de son cancer généralisé, elle a avalé du penthotal, qui l'a d'abord endormie avant de faire cesser les battements de son c?ur. Elle avait 67 ans. Elle sera incinérée aujourd'hui et ses cendres seront dispersées au Kenya.

Bernard Kouchner aussi
Avant de mourir, Maïa Simon a fait part de son indignation quant à "l'hypocrisie"de la France qui "refuse qu'on choisisse sa fin". Le droit à l'euthanasie, tout comme l'assistance au suicide, ne sont pas reconnus par les lois françaises. Pourtant, le débat existe. L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), à laquelle avait adhéré l'an dernier Maïa Simon, milite pour la légalisation de l'euthanasie dans des cadres précis (maladies incurables, état de dépendance incompatible avec la dignité humaine).
La Hollande et la Belgique ont déjà franchi le pas. Au mois de mars dernier, 2.134 infirmières et médecins français ont signé un manifeste réclamant une réforme législative. Ils affirmaient avoir déjà pratiqué l'euthanasie. Bernard Kouchner, actuel ministre des Affaires étrangères, fondateur de Médecins sans Frontières et ancien médecin lui-même a avoué avoir "commis plusieurs fois des actes d'euthanasie pour les gens qui avaient trop mal"pendant les guerres du Liban et du VietNam.
En France, les associations qui défendent le droit de mourir dignement assurent que des centaines de cas de mort assistée ont lieu chaque année. Par peur de représailles judiciaires, les médecins ou la famille le font dans l'anonymat, la clandestinité. Ils espèrent qu'une loi leur autorisera à le faire. Dignement.
Marie VARNIEU. (
www.lepetitjournal.com) vendredi 21 septembre 2007

En savoir plus :
Le Figaro : Suicide médicalement assisté pour l'actrice Maïa Simon
RTL : Abîmée par le cancer, elle recourt au suicide assisté
L'Express : Le suicide de Maïa Simon relance le débat