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SOCIETE - Julien Coupat, cerveau de l'ultra-gauche

Julien Coupat est le meneur présumé d'un groupe, issu de l'ultra-gauche française, suspecté d'actes de vandalisme contre la SNCF. Partisan d'une société communiste et anarchique, Julien Coupat est soupçonné d'avoir déclenché des actions "terroristes"s'inspirant de l'idéologie d'Action directe, mais qui s'en détache par le niveau de violence déclenchée

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s'est dite très satisfaite de l'avancée de l'enquête (photo AFP)

Soupçonné d'avoir vandalisé des lignes TGV le week-end du 11 novembre dernier, Julien Coupat a été mis en examen en compagnie de huit autres personnes pour des délits qualifiés de ?terroristes? par la justice. La Cour d'appel de Paris a ordonné avant-hier la remise en liberté de trois des cinq suspects encore gardés à vue. Seuls Julien Coupat et sa compagne Yldune L. demeurent incarcérés. Ils sont tous deux poursuivis entre autres pour le délit de destructions en réunion à visée terroriste. Chef présumé, Coupat pourrait être condamné à 20 ans de prison.

Coupat, étudiant brillant
Agé de 34 ans, Julien Coupat est décrit par ses anciens professeurs et par les policiers en charge de l'enquête comme un homme extrêmement intelligent et un étudiant brillant. Diplômé d'une grande école de commerce parisienne, titulaire d'un DEA en sciences sociales, il s'installe après ses études dans une ferme corrézienne où il vit avec des amis altermondialistes. Il est également membre fondateur de la revue philosophique anarchiste Tiqqun, disparue depuis. Les écrits de Julien Coupat, ses longues études ainsi que sa relation intellectuelle avec le philosophe italien Giorgio Agamben, spécialiste des théories marxistes, font de lui le cerveau désigné par les enquêteurs d'un groupe d'ultra-gauche.

Documentation sur la RAF
"L'Appel", manifeste d'ultra-gauche dont la paternité est attribuée à Julien Coupat, revendique "la volonté de vivre le communisme et de répandre l'anarchie". Ce texte définit aussi ce qui parait être la stratégie d'actions de la gauche radicale française. ?Il paraîtra judicieux de s'attaquer plutôt aux dispositifs matériels qu'aux hommes qui leur donnent un visage. C'est vers les formes d'opérations propres à toutes les guérillas qu'il nous faut nous tourner : sabotages anonymes, actions non revendiquées.? Lors des perquisitions chez les présumés coupables, un nombre important de documents sur la Rote Armee Fraktion (RAF), plus connue sous le nom de Bande à Baader, avaient été découverts. Si la RAF, à l'instar des Brigades rouges en Italie ou d'Action directe en France, a été l'auteur d'assassinats et d'attentats sur le sol allemand dans les années 70 et 80, le début de l'enquête ne fait pas état d'armes trouvées.

L'ultra-gauche en pleine recrudescence
Pour la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, la mouvance française d'ultra-gauche, partisane d'une société anarchique, rejetant l'hyperconsommation et le système capitaliste, est estimée à 300 personnes actives. En mars dernier, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avait remis un rapport au gouvernement l'alertant d'un risque d'actions violentes de la part de ces radicaux. Ce mouvement "anarcho-autonome"aurait établi des connexions avec ses homologues allemands, italiens, belges et grecs, et serait en pleine recrudescence.
Ces dernières semaines, trois films sont sortis sur les écrans racontant la vie de Jacques Mesrine, symbole de cette gauche extrême, et sur les actions menées par la Bande à Baader. Ces ?uvres connaissent un fort succès en France, une fascination que ne partage pas la ministre de l'Intérieur... ni les passagers de la SNCF!
Yann Fernandez (www.lepetitjournal.com) jeudi 4 décembre 2008

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