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Singapore am Rhein: Frauke Jaensch, rédactrice en chef d'IMPULSE

 Frauke Jaensch, IMPULSE, Singapore Frauke Jaensch, IMPULSE, Singapore
Portrait d'européens : Frauk Jaensch, rédactrice en chef d'IMPULSE, magasine de la communauté germanique
Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 2 mai 2018, mis à jour le 3 mai 2018

 

La rédactrice en chef d’Impulse, Frauke Jaensch, magazine mensuel de la communauté germanophone à Singapour m’a donné rendez-vous sur la terrasse ombragée d’un café de Robertson Quay.  Je craignais de ne pas la reconnaître pourtant, j’aurais pu m’en douter, Frauke est très grande et blonde. Avant de s’asseoir, elle me parle du choix de cet endroit : « j’habite dans le coin, sur la rivière: je trouve qu’il y a quelque chose de ma ville d’origine, Hambourg dans ce quartier de Singapour. Et, puis comme Hambourg, Singapour est un grand port… avec un climat plus chaud (rires). Je ne suis pas dépaysée. »

 

En échangeant sur le thème de notre numéro, L’Europe à Singapour, Frauke Jaensch dit se sentir profondément européenne en Asie et aimerait imaginer des projets communs, avec les Français, les Italiens, les Espagnols…

couverture IMPULSE, OCT 2017

 

IMPULSE, un mensuel pont entre l’Europe germanophone et Singapour

 

Jeune femme enjouée et dynamique, elle anime depuis 2 ans maintenant la rédaction de Impulse, magazine en langue allemande : « C’est un travail passionnant : les choix éditoriaux, les débats entre nous, le choix des photos. Chaque mois, une trentaine de personnes se réunissent pour mettre au point le prochain numéro ». Le métier de rédactrice en chef ne lui est pas inconnu à Frauke. Dans sa vie précédente, elle a exercé celui de journaliste de télévision, travail passionnant, mais elle a peut-être retrouvé ici le temps de faire et le temps pour soi.

La ligne éditoriale d'Impulse est similaire aux autres magasines de ce type : parler de sa communauté à Singapour en mettant en avant son dynamisme et ses initiatives, publiques et privées, mais pas uniquement. Eclairer dans sa langue les problématiques de la cité-Etat : ses us et coutumes, ses fêtes, ses particularités et s’ouvrir sur le Sud-Est asiatique. Ce mensuel est diffusé à 3.500 exemplaires dans 3 réseaux communautaires différents : ambassades, écoles, supermarchés, restaurants. La rédaction est hébergée par la German Association, et financée exclusivement par leurs annonceurs. En complément de cette association, « le magazine est là pour accueillir et donner les clefs de Singapour. J’adore l’idée d’être un partenaire, au milieu d’autres, d’accueil et de transmission ».

Et, parfois des événements étranges se produisent dans sa rédaction : « notre graphiste est d’origine malaise et ne comprend pas un mot d’allemand pourtant il nous signale des oublis de mots ! ».

 

La Communauté germanophone à Singapour

La communauté germanophone est variée, avec environ 8.000 Allemands, 800 autrichiens et 1.000 Suisses alémaniques. « Les Autrichiens représentent environ 10% de la population allemande en Europe. A Singapour, ils ont gardé ce même ratio ! La communauté grandit chaque année au regard des inscriptions scolaires mais la démographie se modifie. Il y a quelques années il y avait beaucoup d’expatriés allemands de plus de 40 ans, aujourd’hui la population rajeunit ».

Cette communauté se structure autour de certains points d’ancrages : la Swiss School et la German School, des supermarchés, des restaurants et peut-être un quartier, vers Holland village. « Les Allemands peuvent vivre à Singapour comme à la maison ». Selon elle, les touches allemandes à Singapour sont à la fois signe du dynamisme de leur communauté et peut-être une nécessaire touche de nostalgie et de réconfort lorsqu’on part loin de sa famille et ses amis : «  Sans faire trop cliché, j’aime partager une bière avec mes amis, acheter mes saucisses préférées et lire dans ma langue »

 

Son coup de cœur culturel typiquement allemand

« J’adore aller voir des films au Goethe Institute et notamment lors du festival du film en novembre. Mais par dessous tout, il y a la fête de l’asperge ! »

Et la chef éditoriale d’Impulse de me détailler par le menu cette fameuse fête et surtout la joie qu’elle a de découvrir chaque année l’asperge blanche. Ici, quand elle les voit arriver dans les bacs du supermarché allemand, elle frémit d’émotion. « J’aime sa couleur blanche, j’imagine déjà son goût en bouche, la sauce qui coule, la cuisson parfaite ». Assurément, ses yeux brillent face aux miens qui s’écarquillent.

Il faut dire qu’en Allemagne, l’arrivée des asperges blanches sur les étals des marchés est une fête. De la mi-avril jusqu’à la Saint-Jean mi-juin,  les Allemands consomment plus de 80.000 tonnes de ce légume. Mais plus qu’un légume, je comprends peu à peu que l’asperge est une institution. Il y a un « défilé » d’asperges à Berlin, porte de Brandebourg, et des musées en Allemagne lui sont consacrées. Et bien entendu, ici à Singapour, la fête, généralement en mai, est grandiose : « Je ne le rate sous aucun prétexte »
 

Et ce sont ces petits bouts si typiques d’une culture qui pénètrent ici Singapour et qui peuvent être partagés par tous. Quelle chance !

 

 

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